Lettre de Robert Rescoussié, président du consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren

Nous entrons dans le deuxième semestre de l’« année de l’expansion », marquée d’événements inattendus – attentats, phénomènes climatiques inhabituels, conflits récurrents – qui ravivent nos aspirations personnelles à établir un monde plus paisible. Ils nous renvoient à notre croyance dans la dignité de la vie et à la question « Que puis-je y faire ? »

Après un cours sur le Sûtra du Lotus, en 1948, M. Toda enseignait ceci : « La base première de nos actions doit se trouver dans une révolution spirituelle intérieure chez tous les êtres humains. C’est précisément une révolution de ce genre que promeut la philosophie de la vie de Nichiren Daishonin. » Avec cette explication : « Derrière la société… il y a les pensées et les gestes d’êtres humains, et ces pensées et gestes manifestent les dix états. Tant que les hommes ne le réaliseront pas, et ne s’efforceront pas de parvenir à une révolution intérieure profonde, toute mesure d’amélioration sociale, si prometteuse qu’elle paraisse, ne pourra être que superficielle. »1

Le 16 juillet 1260, Nichiren Daishonin soumettait le traité Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays2 à l’autorité la plus influente. De 1256 à 1259, une longue série de désastres très meurtriers avait plongé la population japonaise dans une grande souffrance. Nichiren Daishonin rechercha la solution que pouvaient apporter les enseignements bouddhiques. Il aboutit à la conclusion que le point de départ se trouve dans les conceptions qui façonnent le « cœur » de l’être humain et inspirent ses actions.

Les mots « Vous devez donc rapidement réformer les doctrines que vous détenez dans votre cœur »3 expriment son souhait que chaque personne accomplisse sa « révolution humaine », afin d’« établir une société paisible et prospère ». Revenant à l’intention du Bouddha, il donnait le moyen à chaque être humain de parvenir à l’éveil.

Taxé parfois d’intolérance, Nichiren dénonçait seulement toute croyance induisant des comportements négatifs vis-à-vis de la réalité, soit en s’y soumettant, soit en la rejetant ou encore en la fuyant, car cela ne pouvait que maintenir les êtres humains dans un cycle de souffrances.

Face à une dure réalité, nous pouvons éprouver un sentiment d’impuissance au point de nous résigner, rechercher ailleurs un certain salut ou bien, dominés par le pessimisme, nous réfugier dans des rêves utopiques… Tout dépend de notre état de vie.

À l’opposé, Nichiren Daishonin enseigne que notre vie détient le pouvoir de transformer la réalité, mais aussi la possibilité de changer l’environnement à travers notre changement profond.

Pratiquer le bouddhisme de Nichiren Daishonin doit se traduire dans la « victoire » de notre cœur qui permet toute transformation autour de soi. Une telle voie conduit chacun à vivre sa dignité et le bonheur conséquent.

Notes

  • 1. La Révolution humaine, vol. 1, Le Rocher, p.372-373.
  • 2. Écrits, 6.
  • 3. Ibid., 27.

Ajouter un Commentaire


 
En poursuivant sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies à des fins de navigation, de statistiques de visites, et autres fonctionnalités. En savoir +