Lettre de Betty Mori, membre du consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren
L'engagement à réaliser la paix et le bonheur de toute l’humanité, c’est-à-dire kosen rufu, est le coeur même du bouddhisme de Nichiren. Dans son éditorial de janvier 2016, Daisaku Ikeda nous exhorte à prier pour réaliser l’idéal de Nichiren : la paix du pays par l’établissement de la Loi correcte.
« Si vous vous inquiétez de votre sécurité personnelle, ne devriez-vous pas tout d’abord prier pour l’ordre et la tranquillité aux quatre coins du pays ? »1 écrit Nichiren Daishonin.
Tant que guerres et désastres naturels sévissent, personne ne peut être heureux. Plutôt que de se poser la question de savoir si la réalisation de la paix mondiale est possible, ce qui importe est que chacun d’entre nous en prenne l’engagement, quoi qu’il arrive. Ce sens profond de responsabilité fait naître une forte prière. On ne peut pas mesurer la force de la prière. Pourtant rien n’est plus puissant. C’est précisément parce que nous vivons dans une époque troublée que nous devrions toujours commencer par prier avant toute chose.
Nichiren écrit : « Aussi troublée que soit l’époque à venir, je prie pour que le Sûtra du Lotus et les dix filles rakshasa2 vous protègent tous. Je prie ainsi avec autant de ferveur qu’il en faudrait pour produire du feu avec du bois humide ou tirer de l’eau d’un sol desséché. »3 Ce passage est tiré d’une lettre que Nichiren adressa à ses disciples de Kamakura depuis Sado. En exil, il ne pouvait que se fonder sur la prière pour leur venir en aide. Il priait sincèrement pour la paix et la sécurité de ses disciples, avec autant de force qu’il en fallait pour transformer l’impossible en possible.
Une telle prière a le pouvoir de transformer notre esprit, notre vie, notre environnement et de conduire à la transformation de toute la société selon principe bouddhique des « trois mille mondes en un instant de vie »4.
Bien sûr, nous devons aussi agir. Une prière sérieuse se manifeste par des actes, et nos actions devraient être toujours fondées sur la prière. Alors seulement les fonctions protectrices de l’univers nous répondent.
Prier pour la paix et la sécurité n’est pas une prière abstraite, sans relation avec notre vie quotidienne. Ceci est explicite dans un encouragement de Daisaku Ikeda aux femmes du mouvement Soka : « Elles prient avec sincérité chaque jour. Leur journée commence avec une prière profonde, déterminée, et cette prière résolue reste avec elle tout au long de la journée. Elles prient avec force et résolution. Elles prient pour la santé de leurs partenaires, pour l’épanouissement de leurs enfants, pour le bonheur de leur famille. Elles prient pour la réussite et la sécurité des membres de la communauté. Elles prient pour la sécurité et la protection de chacun. Elles prient pour la sécurité et la stabilité d’aujourd’hui et pour la paix de demain. »5
Il s’est écoulé quatre-vingt-six ans depuis la création de la Soka Gakkai et quarante et un ans depuis celle de la SGI. Dans une perspective à long terme, nous ne sommes qu’à l’aube de kosen rufu. Alignons notre prière avec celle de Nichiren et de notre maître et sur cette base, dialoguons largement pour établir la paix et le bonheur de l’humanité.
Notes
- 1. ↑ Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays - Écrits, 26.
- 2. ↑ Dix filles rakshasa : les divinités protectrices décrites dans le chapitre « Dharani » (26e) du Sûtra du Lotus sous le nom des « filles-démones rakshasa » ou les « dix filles rakshasa ». Elles firent le voeu de protéger les pratiquants du Sûtra du Lotus.
- 3. ↑ Réprimander les oppositions à la Loi et éradiquer les fautes - Écrits, 448.
- 4. ↑ Système philosophique établi par Tiantai (538-598), qui indique les divers aspects et phases que la vie revêt à chaque instant.
- 5. ↑ D. Ikeda, Ode aux femmes, vol. 1, Acep, p. 117.