Lettre de Jean-Claude Gaubert, porte-parole du consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren

Félicitations à chacune et à chacun pour tous les efforts déployés au cours de ces trois premiers mois de l’année, pour le bonheur de vos proches, de votre région ainsi que le vôtre.

Encouragés par notre maître bouddhique, l’approfondissement de la notion de voeu, dans le bouddhisme, dans cette période riche de sens au sein de notre mouvement, me suggère trois réflexions.

Tout d’abord, nous pouvons interpréter ce terme « voeu » de différentes manières. Le voeu peut être l’expression d’une espérance, comme nous pourrions le faire au Jour de l’An, le « voeu pieu », l’espoir que ça ira mieux. Mais quelle maîtrise avons-nous sur les événements ?

Dans le contexte qui est le nôtre, il ne s’agit pas d’espérance, mais de décision. Le voeu est un souhait, une décision profonde, une prière active, un engagement qui touche les profondeurs de notre vie : permettre à tous les êtres humains d’avoir accès au potentiel extraordinaire inhérent à toute vie et de le manifester par leur propre épanouissement et celui des autres.

Le voeu est alors une détermination qui, plus elle est forte, plus elle apportera de résultats. « C’est la puissance de l’arc qui détermine la trajectoire de la flèche, c’est la puissance du dragon qui contrôle le mouvement des nuages1 (…) »

Par ailleurs, pour que cette décision génère des résultats concrets, elle ne peut être ni imposée ni subie. C’est une orientation de vie prise de manière autonome, fondée sur sa propre expérience de foi dans le bouddhisme de Nichiren et de la relation de maître et disciple. C’est parce que nous expérimentons nous-même le pouvoir pouvoir infini de la loi de l’univers, et que nous savons que nous avons plus de ressources qu’il n’en faut pour résoudre tous nos problèmes, que nous transmettons largement ce message autour de nous, convaincus de l’aide apportée. C’est notre conviction et notre décision personnelles.

« Sache vouloir et sois libre. La personne humaine, agissant selon l’autonomie, voilà le premier objet de ton culte », dit le philosophe Alain2.

Enfin, notre maître dit, dans son message du 8 novembre dernier : « Pour l’essentiel, ce grand voeu de kosen rufu et l’état de bouddha ne font qu’un.3 »

L’atteinte de la bouddhéité se confond avec la réalisation de kosen rufu, le courant permettant à chacun de s’éveiller. Notre propre bonheur absolu et le sentiment de plénitude sont dépendants des actions que nous menons dans notre vie quotidienne. Si celles-ci sont en accord avec notre véritable identité, nous connaissons le bonheur de vivre.

« S’il veut être en paix avec lui-même, un musicien doit faire de la musique, un peintre, de la peinture, un poète, de la poésie.4 »

S’il veut être profondément heureux, un bodhisattva, mû par la compassion, agit pour apporter bien-être et bonheur à tous les êtres vivants. Il n’y a pas de plus grande satisfaction que d’agir en accord avec soi-même et ses profondes aspirations. Là est la véritable force, là est la plus grande liberté.

Notes

  • 1. Écrits, 660.
  • 2. Libres Propos, 20 février 1928.
  • 3. Valeurs humaines, hors-série n° 4, p. 17.
  • 4. Abraham Maslow, Devenir le meilleur de soi-même, Eyrolles, 2008.

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