Lettre de Pierre Charlot, membre du consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren

On entend souvent dire que, depuis soixante-dix ans, nous vivons dans un monde sans guerre. Certes, sans guerre mondiale. Mais pouvons-nous dire pour autant que nous vivons dans un monde en paix ?

Il suffit de voir combien de conflits, de guerres locales ont éclaté dans cette « période de paix », combien de souffrances marquent encore notre planète. Même aux portes de l’Europe, de tels conflits se développent, engendrant mort et détresse.

Les trois poisons1 de la vie sont bien vivants. Rien ne semble pouvoir les vaincre. L’attachement et l’avidité engendrent la frustration et la colère, qui elles-mêmes provoquent la guerre. Et à la source de tous ces maux : l’ignorance.

Face à cette situation, Daisaku Ikeda mène un combat sans relâche pour mettre en oeuvre le principe de révolution humaine, seule voie capable de responsabiliser l’être humain. Ses propositions, loin d’être utopiques, sont concrètes. Elles ont d’ailleurs toujours été partagées par de nombreux penseurs à travers le monde.

Pour établir une paix digne de ce nom, l’être humain a besoin de comprendre que, au-delà du droit à la différence, la diversité est une richesse et non une entrave au bonheur. De plus, respect de la diversité et générosité se conjuguent parfaitement : ce sont deux valeurs indispensables, à notre époque. La générosité est une action bienveillante, issue d’un coeur sincère et pur, qui saisit profondément que notre monde est fait de diversité. Parmi les six paramita, pratiques enseignées par le Bouddha aux bodhisattvas du Mahayana, la première est l’offrande2.

Que ce soit l’offrande de la Loi, l’offrande matérielle, ou toute autre offrande pour la réalisation de kosen rufu, ces actions nous permettent d’ouvrir notre coeur. Comprendre la souffrance de l’autre et lui transmettre la Loi, offrir de l’argent pour soutenir l’action de notre mouvement, tout ce que nous faisons au quotidien pour encourager les autres contribue à notre révolution humaine. En cette période de difficultés, où les coeurs ont tendance à se fermer, c’est essentiel.

Dans sa Proposition pour la paix, du 26 janvier 2014, Daisaku Ikeda écrit : « La volonté de se lancer des défis, face aux difficultés, permet aux êtres humains de puiser en euxmêmes le pouvoir de transformer même un lieu de tragédie en une scène pour accomplir leur mission.3 »

Se lancer un défi nécessite un coeur généreux, ouvert, déterminé, nourri par l’espoir d’un futur plus humain. Un coeur qui agit de sa propre initiative, et non parce qu’on le lui a demandé. Le 18 novembre dernier, partageant le voeu de notre maître, chacun de nous a décidé d’oeuvrer concrètement à la réalisation de ce monde de générosité et de diversité. Je vous propose de continuer à faire vivre ce Grand Voeu, libres de toute entrave et dans le respect de nos différences.

« Une foi sincère, un esprit de recherche sincère dans la pratique du bouddhisme est la clé pour atteindre la bouddhéité.4 »

Notes

  • 1. Les trois poisons, en bouddhisme : l’avidité, la colère et l’ignorance ou refus de croire en l’existence de l’état de bouddha en soi et chez les autres.
  • 2. Ce mot convient mieux que le terme « don » pour indiquer une action sincère et généreuse.
  • 3. D&E-avril 2014, 14.
  • 4. NRH, vol. 4, p. 121.

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