Lettre de Jean-Claude Gaubert, porte-parole du consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren

« Croyez-vous encore que l’homme est naturellement bon ? » demanda un célèbre interviewer radiophonique, il y a trois décennies à un non moins célèbre écrivain. « Il faut y croire absolument, sinon c’est la fin » telle fût la réponse.

Croire au potentiel de force et de compassion présent dans chaque être humain est la manifestation de l’état de bouddha et l’essence du Sûtra du Lotus. Elle se traduit concrètement par le comportement du bodhisattva Jamais-méprisant. Ne pas croire en ce potentiel est la manifestation de l’« obscurité fondamentale ».

Dans le bouddhisme de Nichiren, avoir la foi, consiste à réciter Nam-myoho-renge-kyo et à croire dans l’état de bouddha inhérent à la nature humaine.


Cependant, les évènements tragiques survenus ces derniers mois sur la scène internationale mettent notre foi en la bonté humaine à rude épreuve. Sommes-nous fermement persuadés que chaque personne, sans exception, possède l’état de bouddha ? C’est un combat de chaque instant qu’il nous faut gagner face à l’obscurité fondamentale qui nous empêche d’y croire.1

« Le respect universel du bodhisattva Jamais méprisant pour les autres indique que tout le monde sans exception peut atteindre la bouddhéité. Cependant la fonction de l’ignorance est d’empêcher de le comprendre : tous ceux qui sont sous l’emprise de cette illusion, même si on leur affirme que tout le monde est doté de la nature de bouddha, n’arrivent pas à le croire. »

Shariputra « s’avoua vaincu quand un brahmane Mendiant-d’œil2 l’eut mis à l’épreuve, il retourna aux enseignements provisoires et s’écria par réflexe : “Cette personne est difficile à sauver !” »3

C’est le trait caractéristique de notre « obscurité fondamentale » qui cherche à détruire la croyance dans le principe selon lequel tous les êtres humains sont bouddhas. Encore et encore, il est important de fortifier sa foi et, comme le bodhisattva Fukyo, avoir une croyance inébranlable en l’existence de la nature de bouddha inhérente à la vie de tous.


Le mouvement Soka est un rassemblement de bodhisattvas qui combattent pour faire triompher le plus grand bien en eux-mêmes et sur la planète. Ne lâchons pas ! Remportons la victoire sur nos doutes ! Faisons briller la plus grande bonté dans le cœur humain !

Notes

  • 1. Daisaku Ikeda, Le Monde des Écrits de Nichiren Daishonin, vol. 2, Acep, p. 260.
  • 2. L’histoire est trouvée dans le Traité de la grande perfection de la sagesse : un brahmane vint demander un œil à Shariputra, un des disciples majeurs de Shakyamuni. Celui-ci s’arracha l’œil et le lui donna. Mais le brahmane parut si révolté par l’odeur de cet œil, qu’il cracha dessus, le jeta par terre, et le piétina. En voyant cela, Shariputra pensa qu’il était trop difficile de sauver de telles personnes et décida de rechercher uniquement sa propre libération des souffrances de la vie et de la mort ; il se retira de la pratique de bodhisattva et se réfugia dans les enseignements du Hinayana, ou la voie des auditeurs.
  • 3. Daisaku Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren Daishonin - Traité pour ouvrir les yeux, vol. 1, Acep, p. 122.

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