Pour la seconde quinzaine de mai, nous proposons de baser l’étude sur un extrait de l’écrit de Nichiren intitulé Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, et sur des passages de commentaires de Daisaku Ikeda sur cet écrit.

Phrase de Nichiren

Il est dit dans le Sûtra de l’enseignement de Vimalakirti que, lorsque l’on recherche dans l’esprit des êtres vivants la délivrance obtenue par les bouddhas, on découvre que la vie de ces êtres [ordinaires] est en elle-même l’illumination et que le cycle des naissances et des morts est le nirvana. Il y est dit aussi que si l’esprit des êtres vivants est impur, leur terre aussi est impure mais que si leur esprit est pur, leur terre l’est également. Il n’y a pas de terre pure ou impure en soi. La différence réside seulement dans le bien ou le mal à l’intérieur de notre esprit. Il en va de même entre un bouddha et un être ordinaire. Quand on est dans l’illusion, on est appelé être ordinaire mais, quand on est dans l’illumination, on est appelé bouddha.
Écrits, 4, Sur l'atteinte de la bouddhéité en cette vie

Un chemin de transformation intérieure ouvert à tous

Lorsque nous changeons nous-mêmes, le monde change. La clé de toute évolution est notre transformation intérieure, un changement dans notre coeur, notre esprit. C’est la révolution humaine. Nous avons tous le pouvoir de progresser. Lorsque nous prenons conscience de cette vérité, nous pouvons faire apparaître ce pouvoir n’importe où, n’importe quand, dans n’importe quelle situation.

Le bouddhisme de Nichiren, s’appuyant sur les principes de transformation énoncés dans le Sûtra du Lotus, a rendu cette grande voie du changement intérieur accessible à tous par la récitation de Nam-myoho-renge-kyo comme coeur de sa pratique.

Dans ce chapitre, j’aimerais commenter le passage dans lequel Nichiren souligne l’attitude et l’approche de base de cette pratique fondamentale qu’est la récitation de Daimoku.

Se changer soi-même et changer l’environnement

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises, l’intégralité du bouddhisme existe à l’intérieur de notre propre vie. Et la clé pour atteindre la bouddhéité – la transformation ultime de notre état de vie – se trouve également dans le changement de notre coeur, notre esprit.

Pour transmettre ce point, Nichiren Daishonin cite le sûtra Vimalakirti le résumant en disant :

« Il est dit dans le sûtra Vimalakirti que, lorsqu’on cherche l’émancipation du Bouddha dans l’esprit des personnes ordinaires, on découvre que les personnes ordinaires sont les entités de l’illumination, et que les souffrances de la naissance et de la mort sont le nirvana. »

« L’illumination du Bouddha se trouve dans la vie humaine » signifie que la sagesse pour atteindre la bouddhéité (l’illumination) se manifeste dans la vie des personnes ordinaires tourmentées par les désirs terrestres. De même, « les souffrances de la naissance et de la mort sont [peuvent se changer en] le nirvana » veut dire que l’état de vie empli d’une véritable paix et de tranquillité (nirvana) se manifeste également dans la vie des personnes ordinaires endurant les souffrances de la vie et de la mort. Ici, Nichiren explique que les bouddhas et les personnes ordinaires ne sont pas séparés par une différenciation insurmontable ; que la seule chose qui les distingue est la différence qui se fait dans « l’esprit des êtres ordinaires ».

Nichiren Daishonin cite également le passage du sûtra Vimalakirti expliquant la différence entre les terres pure et impure. Ce passage – résumé ainsi par Nichiren : « … si l’esprit des êtres vivants est impur, leur terre aussi est impure mais que si leur esprit est pur, leur terre l’est également » – clarifie qu’il n’existe pas deux terres séparées ; la seule différence entre terre pure et terre impure est la pureté ou l’impureté de notre esprit. Le point de vue énoncé ici est que la terre pure n’existe pas dans un quelconque autre monde, mais dans le monde réel, et les gens peuvent y parvenir en changeant eux-mêmes de l’intérieur. C’est une conception concrète et dynamique de la terre pure, s’appuyant sur l’idée de « purification des terres de Bouddha » exposée dans le Sûtra du Lotus.

Le passage du sûtra Vimalakirti cité par Nichiren est tiré du cinquième chapitre de ce sûtra « Questions concernant la maladie ». Il s’agit d’échanges entre Vimalakirti, un remarquable croyant laïque pratiquant de la voie du bodhisattva, tombé malade, et Manjushri, l’un des principaux disciples de Shakyamuni, venu lui rendre visite. Interrogé sur les causes de sa maladie, Vimalakirti répond : « Parce que tous les êtres humains sont malades, voilà pourquoi je suis malade. »

C’est un passage bien connu qui résume en quelques mots l’esprit fondamental du bodhisattva qui ressent les souffrances des autres comme si elles étaient siennes.

Ainsi, ces passages tirés du sûtra Vimalakirti, cités par Nichiren, clarifient le sens de la bouddhéité et de la terre pure du point de vue d’un bodhisattva, pratiquant qui combat au sein de la réalité de la vie quotidienne. Nichiren affirme donc en conclusion : « Quand on est dans l’illusion, on est appelé être ordinaire mais, quand on est dans l’illumination, on est appelé bouddha. »

Autrement dit, la différence entre simples mortels et bouddhas est tout simplement la différence entre l’illusion et l’illumination dans l’esprit des personnes ordinaires.


Boîte à questions pour favoriser les échanges

  • Avez-vous expérimenté la transformation d’une situation, suite à un changement intérieur ?
  • Pour un bodhisattva, quel est le sens du combat mené au sein de la réalité quotidienne ?
 
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