Pour la seconde quinzaine du mois de septembre, nous proposons de fonder l’étude sur un extrait d’un écrit de Nichiren et des commentaires de Daisaku Ikeda ainsi que sur un extrait de l’un de ses discours.

Extrait étudié

Le fer chauffé dans les flammes et martelé peut devenir un bon sabre. Les personnes de valeur et les sages sont mis à l’épreuve par les mauvais traitements. Mon exil actuel n’est pas dû à un crime séculier. C’est seulement de cette façon que je pourrai expier en cette vie mes graves fautes passées et me libérer dans la prochaine des trois mauvaises voies.
Nichiren, Lettre de Sado, Écrits, 306.

Extraits des commentaires de Daisaku Ikeda

La Lettre de Sado est l’écrit [de référence] du mouvement Soka, et les trois présidents fondateurs, unis par les liens de maître et disciple, l’ont mis en pratique dans leur vie, avec un immense dévouement.

Tsunesaburo Makiguchi en citait souvent une phrase : « Une pie se moquant d’un phénix » pour décrire l’arrogance de certains pratiquants. Et reprenant le thème principal de cette lettre, il encourageait fortement les pratiquants à transmettre les enseignements de Nichiren.

Le deuxième président, Josei Toda, donnait souvent des cours d’étude sur cette lettre, afin que nous en approfondissions le sens.1

(…) Nichiren énumère d’abord les différents destinataires de sa lettre. Ces premières lignes dénotent son intention de prendre en compte chaque disciple, individuellement. Il écrit ce texte en mars 1272, depuis son lieu d’exil à Sado. Il ajoute toutefois, dans le post-scriptum : « Je veux donc que ceux qui ont un esprit de recherche se rencontrent et lisent cette lettre à titre d’encouragement. » À l’époque, une succession de persécutions s’abattent sur ses disciples à Kamakura. Il les encourage vivement à communiquer entre eux et à s’appuyer sur ses enseignements, pour rester solidement unis afin de triompher des conditions adverses.

« En lisant cette lettre, écrit M. Toda, je trouve particulièrement émouvant que, en dépit du climat hostile et du danger constant où se trouvait Nichiren, ce dernier se préoccupait de ses disciples avec une sollicitude paternelle. L’image qui me vient à l’esprit est celle d’un immense rocher imprenable, surgi de l’eau, contre lequel viennent mourir des vagues, irisées par la lumière d’un soleil de printemps. »

Exilé et en danger, Nichiren se soucie surtout du bienêtre de ses disciples. Son état de vie est aussi vaste que solide.

M. Toda utilise l’image du rocher comme symbole de l’état de vie imperturbable et de la profonde compassion de Nichiren, car lui-même, au nom de ses convictions religieuses, avait surmonté les persécutions du gouvernement militariste de la Seconde Guerre mondiale. Lui aussi avait lutté jusqu’au bout, avec la détermination infaillible et tenace d’un champion indomptable, comme Nichiren.

Relever de grands défis permet d’ouvrir un état de vie sans limites. Un maître bouddhique est celui qui enseigne ce principe essentiel. Quelle incroyable bonne fortune d’avoir un tel maître ! Il revient au disciple de s’acquitter de sa profonde dette de reconnaissance. La Lettre de Sado est un engagement empreint de l’esprit bouddhique essentiel de l’engagement partagé par le maître et ses disciples.

Le bienfait suprême est de s’améliorer sans cesse

(…) Nichiren souligne ensuite le point clé de notre pratique bouddhique, en termes de transformation du karma. Le bienfait suprême de pratiquer le bouddhisme de Nichiren est d’accroître sa force intérieure et son courage. Une vie « entraînée » en ce sens est la garantie d’un bonheur éternel. Nichiren affirme que son exil « n’est pas dû à un crime séculier ». Il dit même avoir été exilé uniquement afin de pouvoir transformer son karma en cette vie.

Nous pratiquons le bouddhisme afin de renforcer et transformer notre vie. Comme l’écrit l’auteur russe Mikhaïl Sholokhov (1905-1984), chacun d’entre nous est « le forgeron de son propre bonheur. » Mes disciples, devenez aussi résistants que le fer, aussi solides qu’une épée en acier trempé ! Manifestez votre sagesse !

Nichiren encourage vivement ses disciples, comme s’il leur disait, en leur secouant les épaules : « Vous devez changer votre karma. Le pouvoir de le faire existe en vous. Ne fuyez pas les difficultés ! La véritable victoire signifie gagner sur ses propres faiblesses. De grandes souffrances forgent le caractère. Devenez un gagnant pour toujours ! »

(Daisaku Ikeda, Commentaires des Écrits de Nichiren Daishonin, vol. 7, ACEP, p. 9-44.)

Extrait d'un discours de D. Ikeda

Les bodhisattvas sortis de la terre apparaissent toujours avec courage aux époques et dans les lieux qui sont confrontés aux plus grands défis. Du point de vue de la foi dans le bouddhisme de Nichiren, les difficultés que vous rencontrez peut-être en ce momentmême, font partie de la mission que vous avez choisie. Aller de l’avant avec cette conviction est la preuve que vos prières sont empreintes du voeu de réaliser kosen rufu.

Quand vous avez un problème urgent à régler – qu’il s’agisse de travail, d’argent, de votre santé, d’une relation personnelle ou de tout autre défi – il importe que vous priiez avec sérieux pour remporter la victoire. La preuve factuelle claire et nette de votre victoire deviendra une source d’espoir et d’inspiration pour ceux qui rencontrent le même type de problème. Nous pouvons transformer notre karma en mission en récitant Nam-myoho-renge-kyo, avec la conscience que nous avons délibérément choisi le karma qui convient1 pour montrer aux autres la force de la Loi merveilleuse en cette existence. Il vous faut, par conséquent, rassembler tout votre courage et prier pour votre bonheur et celui des autres. C’est là l’expression d’une profonde compassion.

(…) Il n’y a pas de plus grande joie, ni de plus grande satisfaction ou fierté que celle qui découle de l’éveil à sa mission éternelle. Bien qu’en exil sur l’île de Sado, Nichiren déclare qu’il ressent « une joie sans mesure », tout comme les disciples qui sont à ses côtés (Écrits, 390). Manifester notre véritable identité en tant que bodhisattva sorti de la terre nous permet de faire pleinement s’épanouir notre potentiel intérieur illimité d’être humain. Notre tâche en faveur de la paix est gigantesque car elle vise à transformer fondamentalement la conscience de l’humanité et à l’élever à un niveau encore jamais atteint, en unissant les êtres humains partout où ils se trouvent.

(Daisaku Ikeda, D&E-septembre 2015, 9.)


Boîte à questions pour favoriser les échanges

  • Pourriez-vous partager avec les autres une expérience qui illustre le principe de transformer le karma en mission ?

Note

  • 1. Choix délibéré du karma qui convient : cela fait référence aux bodhisattvas qui, bien que qualifiés pour recevoir les rétributions pures de la pratique bouddhique, y renoncent et font le voeu de renaître en un monde impur, afin de sauver les êtres vivants. Ils propagent la Loi merveilleuse tout en endurant les mêmes souffrances que ceux qui naissent dans le monde mauvais en raison de leur karma. Ce terme provient d’une interprétation de Miaole fondée sur certains passages du chapitre « Le maître de la Loi » du Sûtra du Lotus (le 10e).

 
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