Pour la seconde quinzaine du mois de mai, nous vous proposons de nous pencher sur le concept bouddhique des dix états (ou dix mondes), avec pour support, ces extraits de la nouvelle série de textes d’étude Les bases du bouddhisme de Nichiren pour la nouvelle ère du kosen rufu mondial.

Les Dix états - Partie 1

Dans cette partie, nous abordons le principe des « dix états » et présentons le but fondamental de la foi dans le bouddhisme de Nichiren : révéler l’état de bouddha inhérent à notre vie.

Une classification de dix états de vie distincts est un principe qui est à la base de la conception bouddhique de la vie. En étudiant les dix états, nous pouvons comprendre la nature de notre propre état de vie et mieux percevoir le moyen de le transformer.

Les dix états sont :

  1. l’état d’enfer,
  2. l’état d’avidité,
  3. l’état d’animalité,
  4. l’état de colère,
  5. l’état d’humanité,
  6. l’état de bonheur temporaire,
  7. l’état d’étude,
  8. l’état d’éveil pour soi,
  9. l’état de bodhisattva,
  10. l’état de bouddha.

Les six premiers états – les états d’enfer, d’avidité, d’animalité, de colère, d’humanité et de bonheur temporaire – sont appelés « les six voies ».

Les quatre autres – les états d’étude, d’éveil pour soi, de bodhisattva et de bouddha – sont appelés « les quatre nobles états ».

Dans les sûtras bouddhiques autres que le Sûtra du Lotus, les dix états sont considérés comme dix domaines d’existence fixes et séparés. Cependant, le Sûtra du Lotus rejette fondamentalement ce point de vue, en enseignant que les dix états de vie sont inhérents à chaque être vivant. Il révèle que les êtres vivants dans les neuf états, de l’enfer à l’état de bodhisattva, possèdent en eux l’état de bouddha, et que les bouddhas possèdent eux aussi la totalité des neuf autres états.

De ce fait, un être manifestant actuellement un des dix états possède en fait en lui-même la totalité des dix états et peut par conséquent manifester n’importe quel autre de ces dix états en réponse à des influences extérieures. Les dix états sont contenus les uns dans les autres, c’est le principe de possession mutuelle des dix états.

Nichiren écrit : « Ni la terre pure ni l’enfer n’existent en dehors de nous-mêmes ; tous deux ne résident que dans notre coeur. On appelle bouddha celui qui s’est éveillé à cette vérité, et homme du commun celui qui est dans l’illusion. » (L’enfer est la Terre de la lumière paisible, Écrits, 457)

Une seule vie possède l’ensemble des dix états. Cela signifie que, même si nous expérimentons en cet instant précis la souffrance de l’état d’enfer, nous pouvons le transformer en état de bouddha, c’est-à-dire en état de bonheur suprême. Le principe des dix états fondé sur le Sûtra du Lotus ouvre la voie à cette transformation intérieure dynamique.

Extraits de La Sagesse du Sûtra du Lotus

D. Ikeda. Le bouddhisme, avec son principe des dix états, considère tous les êtres humains à partir de leur état de vie. Et, pour cette raison, il est complètement impartial. La souffrance d’une personne plongée dans l’état d’enfer, par exemple, est la même, qu’elle soit riche ou pauvre.

De même, le bouddhisme reconnaît chez tous les êtres humains le potentiel de devenir bouddha. La bienveillance qui pousse à aider les autres à cultiver et à manifester leur bouddhéité est la clé de la théorie des dix états. Cet enseignement essentiel se trouve au coeur du chapitre « Durée de la vie » (du Sûtra du Lotus).

[La Sagesse du Sûtra du Lotus, Acep, vol. 2, p. 96-97 (Éd. 2013) ; vol. 3, p. 231 (Éd. 2004)]

K. Saito. Lorsqu’on se trouve dans une situation pénible, on a tendance à se croire la personne la plus malheureuse du monde. On finit par en vouloir à la Terre entière, à la société en général, et à se réfugier dans sa coquille. L’état d’enfer décrit par le bouddhisme ne tient pas tant à des conditions extérieures ou à un environnement donné qu’au manque de force vitale qui conduit à être tellement influencé et contrôlé par son environnement que l’on devient incapable du plus petit geste pour se libérer.

D. Ikeda. C’est exact. Cela ne renvoie à rien d’extérieur. Nichiren Daishonin écrivit : « Tout d’abord, en ce qui concerne l’emplacement exact de l’enfer et du Bouddha, il est dit dans un sûtra que l’enfer existe sous terre et dans un autre que le Bouddha réside à l’ouest. Mais une recherche plus attentive révèle que l’un et l’autre existent dans notre corps de cinq pieds de haut. C’est sans aucun doute exact, car l’enfer est dans le coeur de celui qui intérieurement méprise son père et délaisse sa mère. » (Écrit du Nouvel An, Écrits, 1144)

Les dix états existent dans nos propres vies. Voilà pourquoi, en dehors du changement intérieur, du changement de soi, il n’y a pas d’autre voie vers le véritable bonheur.

[La Sagesse du Sûtra du Lotus, Acep, vol. 2, p. 104 (Éd. 2013) ; vol. 3, p. 240 (Éd. 2002)]

 
En poursuivant sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies à des fins de navigation, de statistiques de visites, et autres fonctionnalités. En savoir +