Pour la quinzaine d'étude du mois d'octobre. Par la pratique bouddhique nous pouvons élargir notre compréhension des liens complexes qui se nouent au sein de notre famille. Par la transformation de difficultés familiales sur la base de la croyance bouddhique, il nous est possible de nous éveiller à l'impérieuse nécessité d'œuvrer à l'établissement, dans le monde entier, de sociétés où règnent paix et sécurité.


Extrait de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 2

Nichiren Daishonin se consacra au bonheur de ceux qui luttaient contre les difficultés et la souffrance. Il aspirait à réaliser kosen rufu non seulement au Japon mais aussi dans tous les pays du monde – son souhait était d’établir le bonheur et la paix pour l’humanité entière. Quand nous nous fondons sur l’esprit de Nichiren, nous nous éveillons naturellement à l’importance de vivre ensemble, en harmonie, avec tous les êtres humains, et d’œuvrer au bien commun de l’humanité. En février 1952, dans une période d’intensification des tensions Est-Ouest au sein d’un monde divisé entre les États-Unis et l’Union soviétique, Josei Toda prôna le concept de famille humaine mondiale. Cela exprimait aussi le grand idéal du bouddhisme de Nichiren. En tant que pratiquants de ce bouddhisme, les membres de la Soka Gakkai adoptent une philosophie de vie qui consiste à considérer tous les êtres humains comme précieux et égaux, et à reconnaître que tous ont également droit au bonheur. Lorsqu’ils voient d’autres personnes souffrir, ils font preuve d’empathie et de compassion pour les encourager, avec le désir qu’elles deviennent heureuses. Élargir la compréhension et le soutien en faveur de cette façon de penser et de vivre est la clé pour construire un solide mouvement populaire pour la paix, afin d’unir les peuples du monde entier.
(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 2, Acep, p. 250-251.)


Extrait de Dialogues avec la jeunesse, tome 1

— Certains jeunes souffrent de la séparation ou du divorce de leurs parents, d’autres se plaignent que leurs parents ne pensent qu’à eux et les ignorent, voire ne les aiment pas.

Chaque famille vit des situations, rencontre des problèmes que seuls ses membres peuvent vraiment appréhender.
Mais j’aimerais quand même vous dire que vos parents, peu importe comment ils sont, resteront toujours vos parents. Sans eux, vous ne seriez pas en vie. Vous devez absolument comprendre la signification profonde de cela.
Vous vous demandez peut-être pourquoi vous êtes nés dans une telle famille, pourquoi vos parents ne sont pas aussi gentils que d’autres, ou pourquoi vous n’avez pas eu la chance de venir au monde dans une maison plus belle et dans une meilleure famille. Il se peut même que vous ayez envie de fuir de chez vous. Mais la réalité, c’est que vous êtes nés dans cette famille-ci, à cet endroit précis, sur la planète Terre. Vous n’êtes pas nés dans une autre famille. Tout est contenu dans votre réalité présente.
D’après le bouddhisme, rien n’arrive par hasard, tout a un sens. Vous devez avoir la conviction que vous possédez déjà en vous tous les trésors. Lorsque vous êtes au cœur des difficultés, il est absolument essentiel de vous rappeler que vous êtes en vie, à l’instant présent, car il n’y a pas de plus précieux trésor que la vie elle-même. De plus, vous êtes encore jeunes, vous êtes dotés d’un esprit vaillant, ce qui en soi est le plus grand trésor de l’univers. Ne le détruisez jamais en cédant au désespoir.
(Dialogues avec la jeunesse, tome 1, Acep, 2021, p. 31-32)


Extrait de La Jeunesse et les écrits de Nichiren

Transformer son karma est réellement possible
— Certaines jeunes femmes connaissent des problèmes de violence dans leur famille, et leurs parents se disputent régulièrement.

D. Ikeda. J’espère que vous serez attentivement à l’écoute de chaque personne et que vous encouragerez la personne en face de vous avec sincérité, de tout votre cœur. Vous pourriez aussi demander conseil à une aînée dans la foi, en veillant absolument à préserver la confidentialité. Dans une lettre adressée à la nonne séculière d’Ueno, la mère de Nanjo Tokimitsu, Nichiren écrit : « Celui qui adopte le Sûtra du Lotus réalisera que l’enfer n’est autre que la Terre de la lumière paisible. »1 Les êtres humains font face à toutes sortes de difficultés familiales. Cependant, les pratiquants de la SGl à travers le monde ont réussi à transformer même les karmas les plus lourds, et sont devenus véritablement heureux. C’est là une preuve réelle des bienfaits de la pratique du bouddhisme de Nichiren, une preuve que les pratiquants du mouvement Soka n’ont eu de cesse d’apporter au cours des quatre-vingts dernières années.

— Au cours de l’une de vos visites au centre Soka de Kagoshima, il y a vingt ans (en septembre 1990), alors que soufflait un puissant typhon, vous avez encouragé un jeune homme de l’équipe d’accueil et d’encadrement. Il vous raconta son enfance, notamment le fait qu’il avait été adopté, et en réponse, vous avez alors partagé avec lui un épisode de La Chronique des Heike, un roman historique du célèbre écrivain japonais Eiji Yoshikawa (1892-1962). Dans ce roman, un vieux gardien affirme au jeune Taira no Kiyomori2, tourmenté par le fait qu’il ne connaissait pas son vrai père : « Qui que tu sois (quelles que soient tes origines à ta naissance), au final, tu es un homme. Sois courageux... Considère les cieux et la terre comme ta mère et ton père. » Vous avez ensuite encouragé ce jeune homme par ces mots : « Deviens une personne solide et intègre ! Tu pourras alors conduire vers la bouddhéité aussi bien tes parents adoptifs que tes parents naturels. »

D. Ikeda. Dans le bouddhisme de Nichiren, il n’y a pas de place pour l’apitoiement ou le sentimentalisme. Quelles que soient les conditions de notre naissance, nous pouvons faire briller dans notre vie le soleil du temps sans commencement, et accomplir fièrement notre mission au cours de cette existence.

— Ce jeune homme est maintenant actif sur la scène internationale et assume d’importantes responsabilités à travers le monde. Ses parents se portent aussi à merveille.

D. Ikeda. C’est formidable. Je suis vraiment très heureux d’apprendre cela. Comme l’écrit Nichiren : « Parce que vous avez lu l’intégralité du Sûtra du Lotus avec votre vie, avec à la fois votre corps et votre esprit, vous pourrez également sauver votre père et votre mère, vos six sortes de parents3 et tous les êtres vivants.4 » Si, dans une famille, une personne se dresse sur la base d’un sérieux engagement dans la foi, ce sont tous les membres de la famille qui partageront les bienfaits illimités de la Loi merveilleuse, de même que tout est illuminé par le soleil lorsqu’il s’élève dans le ciel.
(La Jeunesse et les écrits de Nichiren, Acep, p. 174-176.)


Extraits de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 2

Shin’ichi avait conçu le projet d’organiser une réunion générale du département des femmes. En réfléchissant profondément à leur rôle dans la société, il s’était longuement interrogé sur ce que devrait être une véritable libération des femmes. En effet, si elles n’étaient pas heureuses, la société ne pourrait pas connaître de réelle prospérité.
La réunion générale commença à 12h30. La salle était bondée mais, malgré la chaleur estivale étouffante, toutes les participantes débordaient d’entrain. Une femme, qui s’était retrouvée seule pour élever son petit garçon après la mort de son mari durant la guerre et s’était remariée par la suite, raconta son expérience. Son nouvel époux avait six enfants nés d’un premier mariage et elle avait eu des problèmes relationnels avec eux.
Pour couronner le tout, son mari, qui dirigeait une usine de teinture de textiles, s’était retrouvé dans une impasse à son travail et s’était mis à jouer. Des querelles de ménage incessantes, conjuguées aux problèmes d’argent et à ses rapports conflictuels avec les enfants de son mari, l’avaient même amenée à envisager le suicide. C’est alors que le couple avait entendu parler du bouddhisme de Nichiren Daishonin et avait décidé d’adhérer à la Soka Gakkai. En récitant Daimoku, le mari avait progressivement cessé de jouer et avait retrouvé de l’énergie et de l’enthousiasme dans son travail. Les rapports de la femme avec les enfants de ce dernier s’étaient également améliorés.
C’est ainsi, expliqua-t-elle, qu’elle avait réussi à construire la vie de famille heureuse et harmonieuse dont elle rêvait depuis longtemps.
Cette expérience était le récit de la révolution humaine d’une personne: sa transformation en une femme qui n’était pas seulement capable d’aimer son propre enfant, mais de ressentir et de manifester la même affection envers ceux de son époux et de faire preuve de chaleur et de compréhension envers ce dernier. Son cœur étant désormais inondé de soleil, et libérée de sa triste destinée, elle était un exemple vivant de femme revitalisée. Des applaudissements enthousiastes saluèrent son récit. L’expérience de cette femme n’était qu’un épisode qui s’était déroulé dans le cercle restreint d’une seule famille, mais elle témoignait en même temps du potentiel illimité que recèlent de telles expériences pour transformer la société elle-même.
La famille est un « jardin » de création de valeurs qui se cultive grâce aux efforts conjugués de tous ses membres. C’est une oasis de tranquillité et de revitalisation, où chacun revient puiser énergie et vitalité avant d’affronter une nouvelle journée. On pourrait également affirmer que c’est le terreau dans lequel se cultive la personnalité d’un être humain. La famille est le fondement de la société. Une société ne saurait prospérer si la famille n’est pas solide. De même, si une société n’est pas en paix, une famille ne saurait être véritablement heureuse. C’est dans cette équation que réside la formule permettant de réaliser la paix mondiale.
Il ne fait guère de doute qu’une femme, devenue capable de prodiguer sans compter de l’affection aux enfants de son mari, peut tout aussi bien aimer d’autres personnes, même des étrangers. Si l’énergie créatrice qui avait apporté harmonie et bonheur à une famille était dirigée vers la société, elle deviendrait sans aucun doute une extraordinaire force de paix. Shin’ichi Yamamoto considérait que, s’il existait dans chaque famille une femme dotée d’une personnalité chaleureuse et rayonnante, la société tout entière serait sans aucun doute baignée de lumière et de chaleur.
(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 2, Acep, 2020, p. 80-81.)


Notes

  • 1. L’enfer est la Terre de la lumière paisible, Écrits, 457
  • 2. Taira no Kiyomori (1118-1181) : chef du clan des guerriers Heike (ou Taira). Après avoir assuré la conquête du pouvoir, il régna sur la cour impériale. Il maria sa fille à l’empereur et finit par installer son petit-fils sur le trône impérial.
  • 3. Le père, la mère, le frère aîné, le frère cadet, l’épouse et le fils ou la fille. Ou, selon une autre classification, le père, le fils ou la fille, le frère aîné, le frère cadet, le mari, et l’épouse.
  • 4. Lettre au moine Nichiro en prison, Écrits, 205.

Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de septembre 2023.

Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro

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