Par Yoichi Kawada, directeur de l’Institut de Philosophie Orientale (IOP), Tokyo. Traduit de l'essai A Vision of Peace in the Lotus Sutra, publié dans Journal of Oriental Studies, vol. 17, 2007.

Cet essai a été présenté lors d’une conférence organisée conjointement par l'IOP et l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de Russie, à St-Petersbourg, intitulé “Thèmes de l'humanité et de la religion”, consacré à étudier les grandes problématiques mondiales actuelles, et à déterminer comment le Sûtra du Lotus, le bouddhisme en général, et d'autres religions ou systèmes de pensées tels que le Confucianisme les abordent.




Le Monde des trois plans est une maison en feu

Dans le chapitre « Analogies et paraboles » du Sûtra du Lotus, le monde phénoménal est décrit comme une maison en feu, et c'est dans ce monde que le Bouddha apparaît :

Doté des moyens opportuns et de la paramita de la sagesse, ses incommensurables compassion et mansuétude sont constantes et inébranlables. Il est constamment en quête de ce qui est bon et source de bienfaits pour tous.
Il est dans ce Monde des trois plans, une maison en feu, ancienne et délabrée, afin de sauver les êtres vivants des flammes de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort, des soucis et de la souffrance, de la stupidité, des malentendus, et des trois poisons ; et afin de leur enseigner et de les convertir pour leur permettre d’atteindre l’anuttara-samyak-sambodhi.
Le Sûtra du Lotus, Les Indes savantes, chap. III, p. 75.

Le Monde des trois plans, ou monde triple (monde du désir, monde de la forme et monde de l'absence de forme) désigne le monde phénoménal dans lequel nous vivons. Et ce monde, qui est notre « maison », est consumé par les flammes dévorantes de la souffrance et des trois poisons1. Le Bouddha y apparaît pour éteindre l'incendie, c-à-d, pour sauver les gens de la souffrance.

Cependant, au XXIe siècle, l'humanité se trouve toujours en proie aux flammes des trois poisons – la haine, l'avidité et l'égoïsme – perpétuant le cycle de l'animosité et de la violence.

Les attaques terroristes du 11 septembre 2001, à l'aube du nouveau siècle ont offert une vision contemporaine effrayante de ce passage du Sûtra du Lotus : « Or, un incendie survint, qui se répandit à travers toute la maison et gagna toutes les pièces. » (SdL, chap. III, 72-73) Ce fut un événement historique qui a déclenché une guerre contre le terrorisme répandant les flammes des trois poisons dans le monde entier.

En particulier depuis ces événements, le président de la Soka Gakkai internationale, Daisaku Ikeda, a commenté sur la nature de la maison en feu, en encourageant à appliquer la sagesse du bouddhisme aux problèmes mondiaux.

Daisaku Ikeda, ainsi que d'autres intellectuels, ne considère pas les attaques terroristes du 11 septembre comme un « choc des civilisations ». Il aborde la question du terrorisme de la manière suivante : « Le terrorisme détruit le droit des êtres humains à vivre en paix. Quelles que soient les motivations ou les causes d'actes terroristes, ceux-ci ne peuvent jamais être excusés ou justifiés. Du point de vue du bouddhisme et sa croyance dans le caractère sacré de la vie, le terrorisme est un mal absolu. Pourtant, il serait erroné de conclure de façon simpliste que ces récentes attaques ont été le résultat d'un conflit entre religions ou civilisations. Cette vision des choses conduira très certainement à des conséquences plus tragiques encore. »2

Les attaques terroristes du 11 septembre ont eu lieu dans un contexte de tension politique, militaire, et économique toujours plus grande, avec l'oppression structurelle qui l’accompagne.

Johan Galtung catégorise la guerre, les conflits et les actes terroristes comme des exemples de « violence directe », et appelle les sources profondes de ces formes de violence – telles que la pauvreté, la faim, la destruction de l'environnement, le mépris des droits humains et d'autres formes d'oppression et de disparité - « violence structurelle ». En outre, il qualifie les préjugés véhiculés par des extrémistes religieux à l'égard d'autres communautés, de « violence culturelle ».

A moins qu'une stratégie d’ensemble traite la violence dans ces trois aspects, le cycle du terrorisme et des conflits continuera à se répéter.

Les quatre souffrances de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort qui sont évoquées dans le chapitre « Analogies et paraboles » du Sûtra du Lotus, symbolisent les souffrances dans la société contemporaine découlant de ces diverses formes de violence. Le bouddhisme identifie la source de ces souffrances dans « le feu des trois poisons » inhérents à la vie humaine elle-même.

En se fondant sur cette philosophie bouddhiste, Daisaku Ikeda observe : « Dans l'obscurité dans laquelle notre civilisation est plongée depuis le 11 septembre, nous sentons un vide inquiétant, un paysage spirituel dans lequel les gens ne parviennent pas à reconnaître l'humanité de l'autre. »3

Puis de conclure : « Je pense que nous devons plutôt nous poser les questions plus profondes : Quel est le vrai danger ? Quels sont les véritables ennemis ? Les vrais ennemis sont, je le crois, la pauvreté, la haine et, le plus redoutable de tous, la déshumanisation, qui exerce une domination démoniaque sur la société contemporaine. »4

La pauvreté résulte de l'avidité, une quête sans limites pour assouvir ses propres désirs, au mépris aveugle de la destruction et du mal infligés à autrui. En d'autres termes, l'expansion incontrôlée de l'avidité est la cause sous-jacente de la pauvreté. De même, l'agressivité destructrice est le résultat d'une haine incontrôlable. Le bouddhisme enseigne que la haine grandit dans le cœur d'une personne sous différentes formes telles que la rage, le ressentiment, l'inimitié, la jalousie, avant de finalement faire irruption au dehors sous la forme d’actes violents. Ainsi, l'avidité et la haine sont les piliers de la violence structurelle.

Mais à un niveau encore plus fondamental, souligne Daisaku Ikeda, réside la maladie de la déshumanisation. Dans le bouddhisme, la déshumanisation est considéré comme l'obscurité, ou ignorance, fondamentale. C'est une forme extrême de l'égoïsme.

L'obscurité fondamentale, lorsqu'elle est couplée à l'absence de conscience d'autrui, sape l'humanité des gens et les conduit à transformer autrui en objet, considéré comme « ennemi ». Et, à travers ce processus de déshumanisation de l'autre en tant qu'ennemi, nous devenons, nous aussi, des objets, qui réprimons et rejetons notre propre conscience, et donnons libre cours aux trois poisons.

« Soi » et « autrui », lorsqu'ils sont vus comme des objets, ne sont plus reliés par le fil de l'humanité – tel qu'y engage le principe bouddhique de l'origine interdépendante5. Ces liens humains sont tout simplement sectionnés par les trois poisons.

Ainsi, le bouddhisme enseigne que c'est l'obscurité fondamentale, c-à-d la déshumanisation, qui est la force motrice derrière l'explosion de violence et d'avidité que nous vivons actuellement.

From the Ashes : A spiritual response to the attack on America est un recueil de textes écrits par des personnalités chrétiennes, musulmanes, juives, hindouistes et bouddhistes, publié immédiatement après les attentats du 11 septembre. Dans sa contribution à cet ouvrage, Daisaku Ikeda appelle à un renforcement des forces du bien au sein de l'humanité. Il déclare : « La coopération internationale contre le terrorisme ne peut pas se limiter au court terme. À un niveau plus profond, il est nécessaire de réexaminer les fondements même de la nature de la civilisation humaine. »6

Puis il poursuit : « La fonction du mal est de diviser ; d’éloigner les gens et les pays les uns des autres. L’univers, le monde et nos propres vies forment la scène sur laquelle s’engage une lutte incessante entre la haine et la compassion, entre les aspects destructeurs et constructeurs de la vie. Nous ne devons jamais abandonner cette lutte, et faire face au mal partout où il se présente. (...) En fin de compte, le mal que nous devons vaincre est la pulsion inhérente à la vie qui nous entraîne vers la haine et la destruction.
Tant que nous n’accomplissons pas une transformation fondamentale de notre propre vie, nous ne pourrons pas percevoir le lien intime qui nous unit à nos semblables ni ressentir leurs souffrances comme les nôtres, et nous ne pourrons donc pas nous libérer des conflits et de la guerre. En ce sens, je pense que l’approche coercitive, qui repose sur la force militaire, ne conduira pas à une résolution fondamentale à long terme. »
7 Il conclut en soulignant la nécessité d'un véritable dialogue entre les cultures à tous les niveaux afin de restaurer la confiance dans l'humanité.

Pour changer la trajectoire de l'histoire, le « pouvoir dur » (hard power), tel que la puissance militaire, a souvent été mis en œuvre, avec pour conséquence davantage d'effusions de sang et l'exacerbation du sentiment d'animosité envers les autres. Le monde a besoin d'une approche plus globale, et à de multiples niveaux, pour mettre fin à ce cycle de haine.

Une suggestion concrète à cette fin est la création d'une norme juridique internationale pour empêcher l'expansion des conflits et du terrorisme, de sorte qu'une solution reposant sur une base commune puisse être examinée par un tribunal pénal international.

Toutefois, toute mesure vraiment efficace contre la violence structurelle qui sous-tend la violence directe, doit s’inscrire dans une stratégie visant à promouvoir la sécurité humaine, à travers les actions de multiples ONG coordonnées par les Nations Unies. La sécurité humaine exige non seulement une réponse humanitaire aux besoins humains fondamentaux, mais également, de plus en plus, une réponse impliquant les compétences et capacités de la société civile.

Pour cette raison, la sécurité humaine implique un « développement humain », ancré dans une fondation philosophique et religieuse, nécessaire à cultiver la bonté inhérente à la vie des gens. La déshumanisation peut être ainsi surmontée.

Or, qu'est-ce qui permet de cultiver la bonté ? Le premier élément est l'éducation ; le deuxième est le dialogue entre les civilisations et les religions. L'éducation à la paix, l'éducation environnementale, l'éducation aux droits de l'homme, pour ne citer que ces exemples, peuvent guider les enfants à cultiver la bonté dans leurs vies. Ce type d'éducation permettra amène stabilité et sécurité le long de l'axe de temps, tandis que le dialogue entre les civilisations et les religions les étend le long de l'axe spatial.

Le dialogue offre un terreau fertile pour développer la confiance entre les gens ; c'est un véhicule pour promouvoir la compréhension, détruire les préjugés qui déforment la vision des autres cultures et religions, et remplacer ces idées erronées par une appréciation de ce que nous partageons en tant qu'êtres humains. En recherchant des valeurs éternelles et universelles - comme l'amour, la compassion, la non-violence, la droiture – nous dissipons les vues erronées à l'origine de la séparation, de la division, de la haine et de l'assombrissement des cœurs.

Le dialogue – entre chefs d'états, entre figures reconnues dans leur domaines de compétences respectifs, aussi bien qu'entre citoyens ordinaires – est le fondement nécessaire à toute tentative d'instituer une structure pour la paix. Par le dialogue, nous développons la bonté en nous-mêmes. Et, lorsqu'une telle capacité au dialogue sera devenue universelle, alors les mesures d’ordre mondial pourront réellement porter des fruits à long terme.

Les trois grands principes de paix du Sûtra du Lotus

Les principes fondamentaux exposés dans le Sûtra du Lotus sont : 1) l'atteinte de l'illumination universelle8, 2) le bouddha éternel9, et 3) la pratique de la voie du bodhisattva10. Ces trois grands principes forment la base de nombreux autres principes de paix.

Le premier, l'atteinte de l'éveil pour toutes les personnes, apparaît dans le chapitre « Moyens opportuns » du Sûtra du Lotus. Le but de l'apparition du Bouddha en ce monde est d’enseigner la cause de l'illumination pour les êtres humains.

Les bouddhas, les Honorés du monde, souhaitent ouvrir la porte de la sagesse du Bouddha à tous les êtres vivants, pour leur permettre d’accéder à la pureté. Voilà pourquoi ils apparaissent dans le monde. Ils souhaitent montrer la sagesse du Bouddha aux êtres vivants (...) Ils souhaitent montrer la sagesse du Bouddha à tous les êtres vivants et c’est pourquoi ils apparaissent dans le monde. Ils souhaitent que les êtres vivants s’éveillent à la sagesse du Bouddha à tous les êtres vivants et c’est pourquoi ils apparaissent dans le monde. Ils souhaitent inciter les êtres vivants à suivre la voie de la sagesse du Bouddha et c’est pourquoi ils apparaissent dans le monde. Voilà, Shariputra, la raison primordiale de l’apparition des bouddhas dans ce monde.
Le Sûtra du Lotus, Les Indes savantes, chap. II, p. 50.

Selon l'érudit bouddhiste Zhiyi, la « sagesse du Bouddha » dont il est question ici, équivaut à la « nature de bouddha ».11 Tous les êtres humains possèdent cette nature de bouddha de façon inhérente et le but du Bouddha est de les aider à la manifester en les conduisant sur la voie de la pratique bouddhique. Le passage ci-dessus établit le point de vue bouddhique fondamental de respect de la vie humaine. Dans la pensée bouddhiste, le fait que tous les êtres possèdent la nature de bouddha – la vaste vie universelle – au fond d’eux-mêmes, constitue le fondement du principe de dignité humaine.

Par comparaison, dans les religions monothéistes, la dignité humaine est ancrée dans la croyance que les êtres humains ont été créés à l'image de Dieu, alors que dans le bouddhisme, elle découle du fait que chaque personne possède la nature de bouddha dans les profondeurs de sa vie.

Deuxièmement, le Sûtra du Lotus, en exposant l'atteinte de la bouddhéité des personnes des deux véhicules, des personnes mauvaises et des femmes, enseigne que tous les êtres humains possèdent la capacité d’atteindre l'illumination. Cela indique que, quels que soient la race, le sexe, l'origine ethnique, le contexte culturel, la classe sociale, la profession, l’état physique ou psychologique d’une personne, celle-ci possède de façon intrinsèque la nature de bouddha. C’est ce qui fonde le principe d’égalité.

Troisièmement, le principe d’« ouvrir, montrer, éveiller, faire entrer [tous les êtres sur la voie de la sagesse du Bouddha] » exprime ce qu’est la réalisation complète du potentiel d’un être humain : être en mesure de manifester pleinement toute la bonté, les diverses capacités, les sentiments et la force vitale qui existent de manière latente dans sa vie.

Si les conditions que le Bouddha Shakyamuni cherchait à établir, avec toute sa sagesse et sa compassion, étaient mises en œuvre à grande échelle, la base pour que tous les gens réalisent leur plein potentiel en tant qu'êtres humains serait établie. C’est la base de la réalisation de soi, dans le bouddhisme.

Quatrièmement, dans le chapitre « La parabole des herbes médicinales » du Sûtra du Lotus, l’image des trois sortes d'herbes médicinales et des deux sortes d'arbres offre un modèle de symbiose pour tous les êtres vivants, et non pas seulement pour les humains.

La pluie qui tombe de la couverture de nuages s’accorde avec la nature de chaque espèce spécifique, la faisant croître et venir à maturation, fleurir et fructifier. Même lorsque toutes ces plantes et ces arbres poussent dans la même terre et sont arrosées par la même pluie, ils ont chacun des différences et des particularités.
Kashyapa, tu dois bien comprendre que l'Ainsi-venu n’est pas autrement. Il apparaît dans ce monde comme un grand nuage qui s’élève. Sa voix puissante porte et atteint tous les êtres célestes et humains, ainsi que les asura du monde entier, comme un grand nuage qui couvrirait les terres au milliard de plans.
Le Sûtra du Lotus, Les Indes savantes, chap. V, p. 109-110.

L’image du grand nuage qui s’élève est utilisée pour illustrer l'apparition du Bouddha et l’immense portée de son enseignement qui s’étend à l'ensemble du monde phénoménal. Tout comme la pluie tombant d’un grand nuage, l’enseignement du Bouddha s’adresse de manière égale à tous les êtres humains. Cependant, tout comme chaque plante est unique dans sa capacité à absorber et à utiliser l’eau de pluie, les gens diffèrent dans leur capacité spirituelle, un aspect important de cette parabole.

Dans un discours prononcé à l'Université d’Harvard, Daisaku Ikeda développe sur cette comparaison pour créer une image de paix pour tous les êtres vivants existants en harmonie : « Cette scène, dépeinte avec la vivacité, la grandeur et la beauté caractéristiques du Sûtra du Lotus, symbolise l'illumination de toutes les personnes touchées par la Loi du Bouddha. Dans le même temps, elle est un hommage à la riche diversité des êtres humains et de toutes les autres formes de vie, sensitives comme non-sensitives. Chaque être vivant manifeste l'illumination propre à sa capacité ; chacun contribue à l'harmonie d’ensemble dans le grand concert symbiotique de la vie. Dans la terminologie bouddhiste, ‟l'origine interdépendante” (jap.: engi) décrit ce tissu de relations. Rien ni personne n’existe isolément. Chaque être individuel fonctionne de manière à créer l’environnement qui soutient toutes les autres formes de vie. Toutes choses se soutiennent mutuellement et sont intimement liées, formant un cosmos vivant – ce que la philosophie moderne pourrait appeler un ensemble sémantique. Tel est le cadre conceptuel à travers lequel le bouddhisme Mahayana considère l'univers naturel. »12

La parabole des trois sortes d'herbes médicinales et des deux sortes d'arbres met en évidence l'individualité des plantes – à l’image de tous les êtres vivants, réalisant leur plein potentiel sur la toile de fond du grand univers qui soutient toutes vies. Nichiren décrit cet épanouissement des individus par le principe du « cerisier, prunier, pêcher, et prunellier ».13 Tous les humains et tout dans la nature est contenu dans la vie du bouddha. Cette parabole illustre un modèle d’harmonie où la nature et l'humanité coexistent pacifiquement. C’est l’idéal d’une société prospère, qui a surmonté la destruction de l'environnement, ainsi que toutes les formes de violence, directe ou structurelle. Le bouddhisme vise à créer une telle société. (…)





Yoichi Kawada. Né dans la préfecture de Kagawa au Japon en 1937, il est diplômé de l'université de Kyoto et a achevé son doctorat d'immunologie en 1968. Il est une figure reconnue du champ de l'histoire et de la philosophie bouddhistes, qui rapproche les perspectives bouddhiques sur les problématiques contemporaines telles que la bioéthique et la pratique de la médecine clinique. Le Dr Yoichi Kawada a été nommé directeur de l'Institut de Philosophie Orientale en 1988.

Notes

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