Pianiste de jazz et pratiquant du bouddhisme au sein du mouvement Soka aux États-Unis, Herbie Hancock a été honoré par l'Unesco, à Paris, en juillet dernier.

Le 22 juillet 2011, Mme Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco, et M. David Killion, ambassadeur délégué permanent des États-Unis auprès de cette institution, ont décerné à M. Herbie Hancock le titre d'« ambassadeur de bonne volonté pour la promotion du dialogue interculture ».

Bien connu pour sa participation en tant que pianiste du quintet légendaire du trompettiste Miles Davis, Herbie Hancock n'a pas seulement composé plusieurs albums qui ont durablement influencé la musique électronique. Il a continué à faire de la musique acoustique, notamment au sein d'un groupe comprenant d'autres interprètes de grand talent, comme le bassiste Buster Williams et le saxophoniste Benny Maupin, qui l'avaient devancé dans la pratique du bouddhisme de Nichiren, que Herbie Hancock a commencé, pour sa part, en 1974.

Dans son discours de remerciements, Herbie Hancocka déclaré : « Je m'engage à défendre les idéaux de l'Unesco qui ont d'ailleurs été les miens toute ma vie (...).» Il a rappelé qu'il s’intéressait beaucoup aux nouvelles technologies : « véhicule de transformation, qui permettent d'explorer des sons expérimentaux et novateurs ».

« Mes années avec Miles Davis, a-t-il ajouté, m'ont appris qu'il nous faut parfois abandonner tous nos repères pour créer une œuvre d'une exceptionnelle Originalité... J'aime relever les défis et n'ai pas peur des idées nouvelles... Je crois que la musique rapproche les gens et qu'ils ont beaucoup plus en commun qu'ils ne le pensent eux-mêmes(...) ».

Herbie Hancocka ensuite évoqué l'ouragan Katrina qui dévasta La Nouvelle-Orléans, en août 2005. Visitan récemment cette ville où est né le jazz, et constatant l'énergie retrouvée de ses habitants, il s'est souvenu de l'adage d'« un sage japonais du XIIIe siècle » : « Une personne se relève toujours précisément là où elle est tombée. » (L&T-II, 342) Il a annoncé la création d'une journée internationale du jazz parrainée par l’Unesco, et proposé que des lieux où le jazz a pris naissance, tels que La Nouvelle-Orléans, soient considéré comme des « sites symboliques ».

Cette soirée en l’honneur de Herbie Hancock rappelait que, en plus d'être un musicien apprécié dans le monde entier, il consacre aussi une grande partie de son temps à de nombreuses activités favorisant les échanges interculturels. Il organise depuis plusieurs années, à Tokyo, un festival de jazz auquel participent des musiciens venus de tous les pays du monde, y compris du Sénégal et de Cuba. Il est ainsi cofondateur, avec Daisaku Ikeda, du Comité international des artistes pour la paix, auquel participent notamment l’acteur Patrick Duffy et le guitariste Carlos Santana.

Son dernier enregistrement The Imagine Project réunit des musiciens de toutes les parties du monde et emprunte son titre à la célèbre composition du chanteur des Beatles, John Lennon, Imagine, dont les paroles sont célèbres :

Imagine tous les humains, vivant en paix (...)
John Lennon, Imagine

De tout temps, les musiciens de jazz, en quittant leur pays pour faire écouter une nouvelle musique, ont allumé partout où on les entendait une étincelle de créativité. En ce sens, ils ont toujours été des « ambassadeurs de bonne volonté ».


Voir la vidéo de la cérémonie de nomination :


Herbie Hancock, ambassadeur de bonne volonté de l'UNESCO. [United Nations Photo]
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