Lettre de Jean-Claude Gaubert, porte-parole du consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren.

A l'époque où j’ai débuté mon engagement pour la paix, au sein du département de la jeunesse, j’ai gravé en moi un encouragement de Daisaku Ikeda qui m’a accompagné toute ma vie : « Cinq ans d’efforts intenses dans votre jeunesse détermineront le futur de votre vie, et l’éternité de votre vie. »

J’ai pris conscience, par ces mots, de l’importance de l’instant présent. Même si une journée, ou une année, a été difficile et n’a pas répondu à nos souhaits, il y a toujours l’aube en perspective. Chaque matin, nous pouvons nous redéterminer pour passer une journée riche avec la force et la sagesse de s’adapter à toutes les circonstances qui surviendront. Il en est de même à chaque premier janvier, il en est de même en cette première année de la décennie. 2021 est donc de grande importance car, selon les efforts fournis, elle déterminera notre futur et celui de la société.

Fort de ce principe, notre maître bouddhique nous a encouragés en ces termes : « Les dix prochaines années représentent une période cruciale pour l’établissement solide et la pérennisation du puissant courant de kosen rufu [la réalisation de la paix] dans l’avenir. Par conséquent, en cette année significative marquant le début de cette décennie, déployons des efforts, tout en allant de l’avant avec une joie et une harmonie toujours plus grande. »1 La force de la prière emplie de détermination est une cause qui engendrera automatiquement un effet. Plus la cause est profonde, plus l’effet est puissant. Il est aussi important de s’appuyer sur un grand vœu. Faire un vœu, c’est vouloir.

Le philosophe Alain a dit : « Quand un homme doute au sujet de ses propres entreprises, soit qu’il organise la paix, soit qu’il veuille réformer la justice, soit qu’il prépare sa propre fortune, il craint toujours trois choses ensemble, les autres hommes, la nécessité extérieure et lui-même. Or, il est évidemment fou d’entreprendre si l’on ne se fie d’abord à soi. Vouloir sans croire que l’on saura vouloir, sans se faire à soi-même un grand serment, ce n’est point vouloir. Qui se prévoit lui-même faible et inconstant, l’est déjà... Il n’est pas sûr que les chemins s’ouvriront si vous avez la foi, mais il est sûr que tous les chemins seront fermés si vous n’avez pas d’abord la foi. C’est se battre en vaincu ; c’est sauter le fossé avec l’idée qu’on tombera dedans. Se croire libre est la première condition de l’action. Croire que l’on suffira à soi quoi qu’il arrive. Si chacun doute d’abord de son propre vouloir, il n’en faut pas plus, guerre suivra guerre. Ainsi la première vertu est la foi. »2

De toutes nos forces, et joyeusement, ayons la forte volonté, en cette année significative, « d’écarter notre identité provisoire et de révéler notre identité véritable » comme Nichiren le prouva il y a 750 ans.
Foi, joie, courage !


Notes

  • 1. Valeurs humaines, janvier 2021, p. 5.
  • 2. Alain, Propos, « 26 novembre 1921 », Gallimard, 1956, p. 327.
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