Lettre de Réjane Bain, membre du consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren

Dans la parabole de la cité illusoire et de la terre au trésor1, le bouddha Shakyamuni évoque la difficulté et l’importance de notre recherche de la bouddhéité.

Un groupe de voyageurs parti à la recherche de trésors emprunte un chemin long et escarpé. À mi-parcours, alors qu’ils sont épuisés et veulent abandonner, leur guide fait alors apparaître une « cité illusoire » afin qu’ils s’y détendent et retrouvent force et courage. Mais, une fois qu’ils sont reposés, il la fait disparaître et leur dit : « Remettez-vous en route à présent. L’endroit où se trouve le trésor est tout près. »2

Cette parabole illustre bien notre condition humaine. Il est vrai que nous avons parfois besoin d’encouragements et de buts intermédiaires, de motivation pour poursuivre notre développement. Le président Ikeda commente : « La bouddhéité nous apparaît comme un but à atteindre, alors qu’il n’en est rien […]. Elle représente l’espoir lui-même, celui d’avancer éternellement sur la voie de notre amélioration personnelle, d’un accomplissement toujours plus grand, d’une sérénité toujours plus profonde et d’un goût de la vie toujours plus fort. »3

Le chemin vers la terre au trésor est en fait le trésor lui-même. De fait, le bonheur ne réside pas ailleurs que dans nos efforts quotidiens, dans nos actions et nos luttes pour vaincre nos obstacles, aider notre entourage à devenir heureux, développer notre potentiel, et concentrer toute notre énergie là où nous sommes maintenant. À l’image de ces voyageurs sur le chemin de leur progression spirituelle, nous nous retrouvons parfois dans une impasse, épuisés, apeurés ou simplement déçus. Vient la tentation de rebrousser chemin lorsque, prêts à abandonner nos buts et nos rêves, nous nous contentons alors de résultats peu satisfaisants.

Mais rappelons-nous que la pratique du bouddhisme de Nichiren nous permet de devenir absolument heureux en ravivant notre aspiration à l’éveil pour soi et les autres et en nous dégageant de nos illusions, sources de souffrances. C’est pourquoi il est crucial de trouver autant de joie dans notre lutte elle-même que dans l’atteinte de nos objectifs. Le président Ikeda ajoute : « Le bonheur ne réside pas dans une existence délivrée des turbulences et des tempêtes. Le véritable bonheur se trouve dans les luttes que nous menons pour accomplir nos objectifs et dans nos efforts pour ouvrir notre route. »4

Nous aussi, avec les mots de ce guide plein de sagesse : « Ne craignez rien ! Il ne faut pas rebrousser chemin », avançons vigoureusement avec une foi résolue en nous attachant à l’essentiel, et ouvrons la voie du bonheur pour tous et d’un monde en paix.


Notes

  • 1. SdL-VII, 140-141.
  • 2. Ibid., p. 140.
  • 3. Valeurs humaines, hors-série n°5 « Les paraboles du Sûtra du Lotus », p. 34.
  • 4. Ibid., p. 35.
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