Lettre de Shoichi Hasegawa, membre du consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren

Le mois prochain débutera l’activité bouddhique annuelle de la contribution financière. C’est l’occasion pour moi de revenir sur l’esprit de l’offrande en bouddhisme, à travers les éclaircissements donnés par Daisaku Ikeda dans son roman La Nouvelle Révolution humaine, et par Nichiren dans ses écrits.

« Dès l’origine, à l’époque du premier président Tsunesaburo Makiguchi, c’était Josei Toda, alors directeur général, qui assumait entièrement la responsabilité du financement. Au début de la reconstruction de la Soka Gakkai, après la guerre, Josei Toda avait de nouveau utilisés ses propres deniers pour couvrir les dépenses du mouvement, afin de ne pas imposer de contrainte financière aux pratiquants. Cependant, peu après la nomination de Toda à la présidence, plusieurs pratiquants avaient insisté pour qu’il leur permette de prendre en charge une partie des frais de la Soka Gakkai. »1

Face à cette insistance, Josei Toda accepta leur requête, sentant que le temps était venu de faire profiter un plus grand nombre de personnes des bienfaits issus de cette pratique. « Néanmoins, il demeurait extrêmement vigilant. Il estimait qu’il était impératif que le financement de kosen rufu provienne de dons effectués avec une sincérité et une pureté d’intention absolues. »2

La sincérité est, en effet, à la base de l’offrande bouddhique, comme le Gosho nous le rappelle en citant la parabole de l’enfant qui, parce qu’il offrit un pâté de sable au Bouddha, renaquit sous la forme du roi Ashoka (Écrits, 908) et celle de la vieille femme démunie, qui fit couper ses cheveux pour acheter une lampe à huile en offrande au Bouddha, dont on rapporte qu’elle brûla toute la nuit, là où celles offertes par le grand roi Ajatashatru s’éteignirent (Écrits, 1096).

L’offrande bouddhique se mesure donc à la lumière de la sincérité avec laquelle elle est faite, non à celle du montant donné.

Dans Le don de riz, Nichiren écrit : « Cependant, en ce qui concerne l’atteinte de la bouddhéité, les hommes du commun qui gardent a l’esprit les mots : “[avec un] cœur décidé” peuvent devenir bouddhas. » (Écrits, 1133)

Nichiren indique ainsi qu’une foi sincère, un esprit de recherche sincère dans la pratique du bouddhisme est même la clé pour atteindre la bouddhéité. « La vie est le plus précieux des trésors. Il est dit que même les trésors du grand univers ne peuvent égaler la valeur de toute notre vie. Même les trésors qui emplissent l’immense univers ne peuvent se substituer à la vie. » (Écrits, 1132)

Les dons sont destinés à soutenir la vie de la communauté bouddhique qu’est le mouvement Soka, si précieux à nos yeux. Au même titre que la pratique de Gongyo et Daimoku et les activités bouddhiques – don régulier que nous faisons à la Loi –, le don financier ne vise qu’à faire progresser kosen rufu, qu’à défendre la paix et la dignité de la vie, toujours si malmenées.

Notes

  • 1. D. Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 4, p. 114.
  • 2. Ibid., p. 115.

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