Pour la seconde quinzaine de juillet, nous proposons de fonder l’étude sur des extraits du chapitre « SGI » du volume 21 du roman La Nouvelle Révolution humaine de Daisaku Ikeda. Ce chapitre est consacré à la création de la SGI le 26 janvier 1975, sur l’île de Guam*, qui, trente ans plus tôt, fut le théâtre d’une terrible tragédie où d’innombrables civils innocents perdirent la vie dans une guerre atroce.

Extraits des commentaires de Daisaku Ikeda

La première conférence sur la paix mondiale ayant été officiellement déclarée ouverte, des messages de penseurs éminents du monde entier furent lus, notamment d’Aurélio Peccei (1908-84), cofondateur du Club de Rome ; Juan de Dios Guevara Romero (1910-2000), recteur de l’université nationale de San Marcos à Lima, au Pérou ; de Rayson Huang, vicerecteur de l’Université de Hong Kong ; ainsi que de représentants du Congrès des États-Unis (…)

Puis un représentant du Royaume-Uni prit la parole afin de présenter un rapport d’activité. (…) : « Jusque-là, nous avons déployé des efforts en étroite coopération afin de pouvoir établir cette cohésion et répondre aux exigences de l’époque. Jusqu’à présent, tout en respectant l’individualité et l’indépendance de chaque organisation nationale, nous avons établi la conférence européenne de la Soka Gakkai, la Ligue panaméricaine de la Soka Gakkai et le Conseil culturel bouddhiste d’Asie du Sud-Est. Toutefois, nous estimons qu’il faut aller encore plus loin pour étendre notre solidarité au monde entier. À cette fin, je propose officiellement à cette Conférence de créer une organisation mondiale qui s’appellera la Ligue bouddhiste Internationale (LBI). » (…)

Au petit matin, le 26 janvier, date de la Première Conférence pour la paix mondiale, Shin’ichi1 se trouvait sur la plage de l’île de Guam. Il se remémorait le voyage qu’il avait effectué en été 1954 en compagnie de son maître Josei Toda au village natal de ce dernier, Atsuta, dans le Hokkaido. Contemplant la Mer du Japon sous le soleil couchant, Toda avait déclaré à Shin’ichi : « Je construirai des fondements solides pour kosen rufu2 au Japon mais toi, tu ouvriras la voie de kosen rufu dans le monde entier. » Shin’ichi avait gravé ces mots dans son coeur comme s’il s’agissait de ses dernières instructions.

Tout en se rappelant ces paroles, il s’adressa alors intérieurement à Toda : « Sensei ! Aujourd’hui, des pratiquants venus de cinquante et un pays et territoires de toute la planète se rassembleront à l’occasion d’une conférence mondiale pour la paix. Kosen rufu essaime dans le monde entier, proclamant votre message de paix mondiale. Lors de la conférence de ce jour, il semble que je vais devenir président de la Soka Gakkai internationale (SGI) et commencer à prendre la tête – en titre et en fait – du kosen rufu planétaire. En tant que votre alter ego, je suis sur le point de prendre mon envol dans le monde. »

Et ce jour-là, Shin’ichi fut effectivement nommé président de la SGI par décision unanime de tous les participants à la conférence. Ce moment marquait l’aube d’un jour nouveau et historique dans l’histoire de kosen rufu.

La salle de réunion de la Première Conférence pour la paix mondiale nageait dans l’euphorie après la nomination de Shin’ichi Yamamoto à la présidence de la SGI. Tous étaient transportés à l’idée que le dirigeant de celle-ci avait été enfin choisi. (…)

La voix enthousiaste de l’animateur retentissait en annonçant que Shin’ichi allait prononcer son premier discours en qualité de président de la SGI. Des applaudissements et des acclamations se répandirent dans toute la salle.

« Félicitations ! Et merci ! » s’exclama Shin’ichi en montant sur le podium. Il sourit à tous les participants et exprima sa sincère gratitude aux pratiquants de Guam qui avaient aidé aux préparatifs de la Conférence.

Après avoir manifesté sa profonde reconnaissance pour les efforts sincères des participants venus de cinquante et un pays et territoires, Shin’ichi Yamamoto évoqua le sens de cette Première Conférence pour la paix mondiale : « On pourrait dire qu’il s’agit d’une petite conférence, d’un rassemblement d’anonymes originaires de divers pays et territoires. Mais je suis convaincu que, dans les siècles à venir, la conférence d’aujourd’hui brillera avec éclat dans l’histoire et que tous vos noms seront sans aucun doute gravés non seulement dans l’histoire du bouddhisme, mais aussi dans l’histoire de l’humanité. »

Shin’ichi parlait avec conviction. Ses sentiments faisaient parfaitement écho à ces mots de l’écrivain français Victor Hugo (1802-85) [dans Les Misérables] : « Nous qui croyons, que pouvons-nous craindre ? Il n’y a pas plus de reculs d’idées que de reculs de fleuves. »

Shin’ichi poursuivit en faisant observer que la primauté de la logique du profit et de la puissance militaire, politique ou économique dans la société contemporaine constituait une entrave à la paix et une source de tensions permanentes dans le monde. Il souligna qu’une philosophie religieuse plus élevée aurait le pouvoir de surmonter ces obstacles à la paix, de rassembler l’humanité et d’ouvrir durablement le chemin de la paix.

Les visages des participants étaient rouges d’enthousiasme et leurs yeux luisaient d’une détermination vibrante. Les propos de Shin’ichi devenaient de plus en plus fougueux : « Le soleil du bouddhisme de Nichiren Daishonin entame son ascension vers de lointains horizons. J’espère que vous ne rechercherez pas honneur ou gloire personnels mais que vous consacrerez vos nobles vies à semer les graines de la paix de la Loi merveilleuse dans le monde entier. Je ferai de même. Je vous soutiendrai constamment de tout mon coeur, tantôt à l’avant-garde, tantôt à vos côtés, ou bien encore en vous observant en coulisses. »

Shin’ichi conclut en lançant ce fervent appel aux participants : « En tant que disciples courageux, compatissants et dévoués de Nichiren Daishonin, totalement engagés en faveur de la vérité et de la justice, vivez toute votre existence de façon sereine et inspirante, en déployant des efforts pour la prospérité de vos pays respectifs, pour le bonheur du peuple et l’existence précieuse de l’humanité elle-même. »

Dès que les propos de Shin’ichi furent traduits dans les diverses langues, la salle croula sous les applaudissements.

Ce jour-là, à ce moment, sur l’île de Guam, les pratiquants du monde entier se dressèrent pour la paix aux côtés de Shin’ichi Yamamoto, président de la SGI.


Boîte à questions pour favoriser les échanges

  • Selon vous, en quoi kosen rufu est-il le plus grand idéal ?
  • Le fait de devenir heureux contribue à l’établissement de la paix mondiale. L’avez-vous expérimenté, et comment ?
  • Les pratiquants de la SGI, en se fondant sur le lien de maître et disciple, s’efforcent de partager l’humanisme dans la société, en contribuant au bonheur de leur entourage. Pouvez-vous partager une expérience où vous avez réalisé cela ?

Notes

  • (*) Île de l’océan Pacifique, à environ 2 000 km à l’ouest de Philippines.
  • 1. Nom de plume de Daisaku Ikeda.
  • 2. Kosen rufu. Assurer un bonheur et une paix durables à l’humanité, fondés sur les valeurs humanistes du bouddhisme de Nichiren. Expression que l’on trouve dans le 23e chapitre du Sûtra du Lotus.

 
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