Pour la seconde quinzaine de mars. Voici de nouveaux extraits de la nouvelle série de textes d’étude, intitulée Les bases du bouddhisme de Nichiren pour la nouvelle ère du kosen rufu mondial. Ils servent de support aux réunions d’étude, lors de la seconde quinzaine de chaque mois.

Le but de but fondamental de notre pratique et de notre foi bouddhiques est de révéler l’état de bouddha.

L’atteinte de la bouddhéité en cette vie

En adoptant la foi dans le Gohonzon et en faisant des efforts sincères dans la pratique bouddhique pour soi et pour les autres, nous pouvons atteindre l’état de bouddha dans cette existence. Tel est le principe de « l’atteinte de la bouddhéité en cette vie ».

« La pratique pour soi » signifie accomplir la pratique bouddhique pour notre propre bien. « La pratique pour les autres » signifie enseigner et guider les autres vers la pratique bouddhique de manière à ce que, eux aussi, puissent obtenir des bienfaits. Plus précisément, « la pratique pour soi et pour les autres » signifie faire Gongyo et réciter Daimoku, c’est-à-dire Nam-myoho-renge-kyo, tout en entrant aussi en relation avec d’autres pour leur parler du bouddhisme, le leur faire connaître et les encourager, ce qui revient à transmettre la Loi merveilleuse.

Nichiren Daishonin écrit : « Si des pratiquants du Sûtra du Lotus accomplissement la pratique religieuse selon les indications du Sûtra, alors tous sans exception atteindront à coup sûr la bouddhéité dans leur vie présente. Pour citer une analogie, si l’on fait des plantations au printemps ou en été, alors, tôt ou tard, dans le courant de l’année, on est assuré d’obtenir la récolte. » (Les doctrines des trois mille mondes en un instant de vie, WND-II, 88)

Atteindre la bouddhéité, ou devenir bouddha, ne signifie pas devenir un être humain particulier, totalement différent de ce que nous sommes maintenant, ni renaître dans une terre pure très éloignée de ce monde dans notre vie prochaine.

Nichiren explique le mot « atteindre » dans l’expression « atteindre la bouddhéité » de la manière suivante : « “Atteindre” signifie ouvrir ou révéler. » (OTT, 126) Atteindre la bouddhéité signifie donc simplement faire apparaître la bouddhéité inhérente à notre vie.

En tant que personnes ordinaires, nous pouvons faire apparaître cet état d’éveil, tels que nous sommes. C’est ce qu’expriment les concepts de « l’atteinte de la bouddhéité par les personnes ordinaires » et de « l’atteinte de la bouddhéité sous notre forme actuelle ».

« Les désirs terrestres sont l’illumination » et « les souffrances de la naissance et de la mort sont le nirvana »

En partant d’une autre perspective, l’idée de « l’atteinte de la bouddhéité sous notre forme actuelle » rejoint aussi les principes selon lesquels « les désirs terrestres sont l’illumination » et « les souffrances de la naissance et de la mort sont le nirvana ».

Les divers sûtras et écrits traditionnellement classés parmi les enseignements du Hinayana1 au temps de Nichiren enseignaient que la cause des souffrances réside dans nos désirs terrestres ou impulsions illusoires, et qu’il n’y a pas d’autre moyen d’éliminer la souffrance que de supprimer ces désirs ou impulsions. Le but de ces enseignements était de parvenir à la délivrance (c’est-à-dire de parvenir à l’éveil qui nous permet de nous libérer de la souffrance), en gardant de nombreux préceptes (ou règles de discipline) et en accumulant les résultats grâce à une pratique et à un entraînement prolongés et intenses.

Cependant, tenter de parvenir à un état totalement dénué de désirs terrestres a conduit les gens à chercher à annihiler à la fois leur soi physique et spirituel pour échapper au cycle des naissances et des morts et ainsi, à ne jamais renaître à nouveau en ce monde. Cela revient en définitive à nier ou à rejeter totalement la vie.


Dans les sûtras du Mahayana autres que le Sûtra du Lotus, on ne reconnaît pas aux personnes des Deux Véhicules2 qui pratiquent les enseignements du Hinayana, ni aux personnes mauvaises ni aux femmes la possibilité d’atteindre la bouddhéité.

C’est une façon de penser finalement assez proche des doctrines du Hinayana qui crée un fossé ou une division difficile à combler entre les personnes ordinaires et le Bouddha.

Ces sûtras présentent aussi des bouddhas fictifs – comme par exemple le bouddha Amida ou le bouddha Mahavairochana – qui, par leurs attributs, surpassent de loin les êtres humains et résident dans des mondes séparés, très éloignés du monde réel.

Ces sûtras enseignent aussi que, pour devenir bouddha, les personnes ordinaires doivent apprendre, pratiquer et acquérir les divers aspects de l’illumination du Bouddha, peu à peu, vie après vie, au cours de nombreuses existences successives.

De plus, la croyance que l’on ne saurait devenir bouddha par nos seuls efforts ou notre seule force a conduit à mettre l’accent sur la quête du salut grâce au pouvoir absolu d’un bouddha.

En revanche, le Sûtra du Lotus révèle que tous les êtres humains possèdent de manière inhérente l’état de bouddha, un état de compassion et de sagesse, et qu’il est possible de faire apparaître et de manifester cette bouddhéité inhérente.

Même les personnes ordinaires dont la vie est dominée par les désirs terrestres, écrasée par le karma négatif et affligée par la souffrance, peuvent, en s’éveillant au fait que le Bouddha existe dans leur propre vie, manifester la sagesse de l’illumination du Bouddha, se libérer de la souffrance et parvenir à un état de liberté complète.

Une vie tourmentée par les désirs terrestres et par la souffrance peut devenir une vie caractérisée par une liberté illimitée qui brille telle qu’elle est, grâce à la sagesse de l’éveil. Telle est la signification du principe « les désirs terrestres sont l’illumination ».


Nichiren enseigne que l’état de bouddha en nous-mêmes est Nam-myoho-renge-kyo. Quand nous croyons dans le Gohonzon de Nam-myoho-renge-kyo, récitons Daimoku et nous nous éveillons à notre soi véritable dans toute sa noblesse, la sagesse de bien mener notre vie, le courage et la confiance qui permettent de faire face aux défis de l’adversité et de les surmonter, et la compassion qui conduit à se soucier du bien-être des autres jailliront dans notre vie.

« Les souffrances de la naissance et de la mort sont le nirvana » signifie que, même si nous pouvons être dans un état de souffrance causé par les réalités douloureuses de la naissance et de la mort, quand nous croyons dans le Gohonzon et récitons Nam-myoho-renge-kyo, nous pouvons manifester dans notre existence l’état de vie paisible qui caractérise l’illumination du Bouddha (le nirvana).

Les principes « les désirs terrestres sont l’illumination » et « les souffrances de la naissance et de la mort sont le nirvana » nous enseignent que, lorsque nous nous fondons sur la foi dans la Loi merveilleuse, nous pouvons mener des vies positives et dynamiques, en transformant tous les problèmes et souffrances rencontrés en causes de développement et de bonheur.


Pour aller plus loin

• D. Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren Daishonin, vol. 1 – Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, Acep 2012.


Notes

  • 1. Ou enseignement Théravada.
  • 2. Les Deux Véhicules sont les états d’étude et d’éveil personnel.
 
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