Cette année, les pratiquants du mouvement Soka fondent leurs activités d’étude sur le volume 30 de La Nouvelle Révolution humaine* et sur La Sagesse pour créer le bonheur et la paix**. Voici des extraits de ces deux ouvrages, pour la quinzaine d’étude du mois de mars.

« Le bouddhisme de Nichiren est une grande philosophie qui affirme que chacun de nous possède le pouvoir infini de dépasser toutes les difficultés et de surmonter tous les obstacles. »1

Daisaku Ikeda nous encourage ainsi : « Dans l’adversité, il faut crier : “De l’espoir ! De l’espoir ! Et encore de l’espoir !”2 – tels sont les mots écrits par l’écrivain français Victor Hugo, depuis son lieu d’exil, à ses compatriotes victimes du régime oppressif de l’époque. Aussi difficile que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, tant que nous gardons espoir, nous ne serons jamais vaincus ; tant que nous gardons espoir, nous continuerons d’avancer. [...] Le bouddhisme de Nichiren Daishonin enseigne également la pratique grâce à laquelle nous pouvons puiser ce pouvoir infini, et propose des exemples irréfutables de preuve factuelle. Ainsi, cet enseignement a le pouvoir de générer un espoir sans cesse renouvelé dans le cœur de chacun. »3

En août 2020, Daisaku Ikeda a écrit : « La décennie [vers] 2030 qui s’ouvre avec l’année du 90e anniversaire de la Soka Gakkai et qui s’achèvera l’année du centenaire, sera cruciale. Nous devrions donc être encore plus déterminés à montrer la preuve factuelle de la victoire par notre révolution humaine, à transformer tout grand mal en grand bien et à instaurer un puissant changement dans le destin de l’humanité. »4

Efforçons-nous de lire avec notre vie, c’est-à-dire de mettre en pratique, ne serait-ce qu’une ou deux lignes des écrits de Nichiren, et faisons en sorte que chacune et chacun de nous se dresse, conscient de sa mission de bodhisattva sorti de la terre, et éclaire son environnement et la société avec la lumière de l’espoir.


Le dialogue, source de revitalisation

Extrait 1 : La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, tome 1, chapitre 2 « Préparer l’ère à venir »

Shin’ichi concentra ses forces sur le dialogue, en encourageant les pratiquants et en rencontrant des ambassadeurs, des penseurs et intellectuels de premier plan de divers pays, afin d’ouvrir la voie de la paix mondiale. Le pouvoir du dialogue contribue à la paix et à la création d’une nouvelle ère. (p. 126)

Tant que le maître et les disciples qui se consacrent à kosen rufu resteront étroitement unis en esprit, il règnera au sein de la Soka Gakkai une solidarité inébranlable, même au cœur des plus violentes tempêtes. C’est pour cela que les dialogues honnêtes et ouverts sont essentiels. Sources d’inspiration, ils éveillent les êtres humains à leur mission et permettent de cultiver les liens de confiance. (p.131)

C’est en multipliant les conversations et dialogues que l’on peut cultiver la terre même de la vie et créer le jardin fleuri du bonheur. (p.142)

La véritable pratique bouddhique consiste à lutter avec un cœur ouvert pour inclure tout le monde et à faire de votre mieux afin d’aider les autres à devenir heureux, tout en continuant patiemment à encourager chacun. Tous ces efforts et ce dévouement vous apporteront bienfaits et bonne fortune. C’est parce que, en tant qu’êtres humains, nous sommes constamment ballotés, comme dans un voyage en mer, que nous pouvons polir notre vie et la faire briller. Si nous faisons preuve de persévérance dans notre dialogue avec les pratiquants qui se mettent à douter de la pratique, et que nous luttons avec ferveur pour les encourager, nous pourrons nous perfectionner également. (p. 212-213)

Shin’ichi se réjouit par-dessus tout de pouvoir employer une grande partie de son temps à offrir des orientations personnelles – une activité à laquelle il souhaitait se consacrer depuis longtemps – et de prendre le temps de dialoguer longuement avec les pratiquants. La véritable satisfaction que l’on tire des activités de la Soka Gakkai découle de ces efforts réguliers et altruistes. (p. 165)


Extrait 2 : La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, tome 1, p. 125-126

Engageons des dialogues !
Quand nous percevons la tristesse et la douleur
dans le regard des autres,
écoutons attentivement leurs paroles inquiètes
et rassemblons notre courage
pour mener un dialogue inspirant !
Ouvrons nos bras par empathie
et parlons avec une force vitale éclatante
de la véritable philosophie de l’espoir et de la justice !
Avec une passion débordante
et une conviction inébranlable,
persévérons dans nos efforts
pour jouer la mélodie de l’amitié
et de la bonne entente !

Poursuivons nos dialogues !
Le pouvoir qui existe en chacun est illimité !
L’éveil d’un seul individu
entraîne une vague de revitalisation,
qui se répand d’une personne à une autre,
et soulève une multitude infinie d’autres vagues.
« Un est la mère de dix mille. »5

Par le dialogue,
nous semons les graines du bonheur
dans le cœur des gens
et les éveillons à leur noble mission dans cette existence.
Par le dialogue,
nous relions les cœurs et unissons le monde,
en établissant une citadelle de paix durable,
qui ne s’effondrera jamais.
Aujourd’hui encore, engageons le dialogue !


Le bonheur pour soi-même et pour les autres

Extrait 3 : La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1, Acep, p. 137-138

Le bouddhisme enseigne que notre vie et notre environnement sont inextricablement liés. Le président de la Soka Gakkai internationale, Daisaku Ikeda, souligne sans cesse que, de ce fait, notre bonheur ne devrait pas se fonder sur le malheur des autres, et que nous ne pouvons pas être véritablement heureux quand d’autres souffrent. Rechercher un bonheur purement égoïste, sans se soucier de celui des autres, ne peut conduire à un bonheur authentique et durable. Inversement, penser uniquement aux autres sans se préoccuper de notre propre bien-être ne correspond pas non plus au véritable bonheur.

Quelle est, alors, la véritable voie du bonheur pour soi-même et pour les autres ? Nichiren accorde une importance particulière au comportement du bodhisattva Jamais-Méprisant, dont l’histoire est relatée dans le Sûtra du Lotus. Convaincu que chaque être vivant possède en lui la nature de bouddha, le bodhisattva Jamais-Méprisant exprimait son indéfectible respect envers tous ceux qu’il rencontrait, même quand ces derniers l’insultaient ou l’attaquaient. En respectant les autres de cette manière, il a fait briller avec éclat sa propre nature de bouddha.


Extrait 4 : La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1, Acep, p. 150-152

La pratique de bodhisattva consiste à respecter chaque personne
D’après Un dialogue pour les Droits humains au XXIe siècle, ouvrage publié en japonais en février 1995 [Adapté de Les Droits humains au XXIe siècle, L’Harmattan, 2013, p. 154-155].

Notre bonheur n’existe pas en dehors de celui des autres. Le fondement de l’action bouddhique est l’esprit de compassion. La compassion est composée de deux aspects : éliminer la souffrance et apporter le réconfort. Elle cherche à dissiper les craintes et les peurs, et à insuffler la joie, la sécurité et l’espoir.

En tant que bouddhiste – en fait, en tant qu’être humain –, entreprendre d’agir pour le bonheur des autres est tout simplement naturel. Mais, parfois, les choses les plus simples peuvent être les plus difficiles. L’enseignement bouddhique essentiel est simple : chérir chaque personne. Un bouddha est celui qui lutte et agit infatigablement pour le bonheur de chacun.

Dans le bouddhisme, ceux dont les actions sont fondées sur l’esprit d’apporter des bienfaits aux autres, c’est-à-dire sur l’altruisme, sont appelés bodhisattvas. De nombreux bodhisattvas apparaissent dans les textes bouddhiques – parmi les plus connus, citons Manjusri, Sagesse-Universelle, Maitreya, Sensible-aux-Sons-du-Monde et Roi-de-la-Médecine, pour n’en citer que quelques-uns. Chacun d’entre eux a des caractéristiques qui lui sont propres pour servir les êtres vivants, et se consacre à les protéger et à les sauver des diverses formes de souffrances et de malheurs. Par exemple, Manjusri emploie sa sagesse, Sagesse-Universelle ses connaissances, et Maitreya sa bienveillance. Sensible-aux-Sons-du-Monde soulage les souffrances des êtres vivants, grâce à sa capacité à percevoir ce qui se passe dans le monde. Roi-de-la-Médecine, comme son nom l’indique, soigne les maladies avec des remèdes bienfaisants.

Parmi ces nombreux bodhisattvas, Nichiren choisit comme modèle en matière de pratique, le bodhisattva Jamais-Méprisant, qui apparaît dans le Sûtra du Lotus. Comme son nom le laisse entendre, il ne méprise personne et manifeste son plus profond respect envers tous.

Selon le Sûtra du Lotus, le bodhisattva Jamais-Méprisant saluait les autres en employant ces termes pleins de respect : « J’éprouve envers vous un profond respect. Je n’oserai jamais vous traiter avec arrogance ni vous mépriser. Pourquoi cela ? Parce que vous pratiquez tous la voie des bodhisattvas et que vous parviendrez tous, sans aucun doute, à la bouddhéité. » (SdL-XX, 256) Son comportement résume le respect de la dignité humaine incarné dans le Sûtra du Lotus. Comme le décrit le Sûtra, le bodhisattva Jamais-Méprisant joignait les mains en signe de révérence et s’inclinait devant tous ceux qu’il rencontrait.

Nichiren assimile les actions du bodhisattva Jamais-Méprisant au cœur de la pratique bouddhique, en écrivant : « Au cœur des enseignements dispensés par le Bouddha de son vivant, se trouve le Sûtra du Lotus, et le cœur de la pratique du Sûtra du Lotus réside dans le chapitre “Le bodhisattva Jamais-Méprisant”. » (Les trois sortes de trésors, Écrits, 859)

Le comportement du bodhisattva Jamais-Méprisant s’enracine dans sa conviction que tous les êtres vivants sont nobles, parce qu’ils possèdent l’état de bouddha. En révélant leur état de bouddha – la noblesse et la dignité universelles inhérentes à leur vie – tous les êtres humains sans exception peuvent entrer sur la voie d’une vie suprême. Progresser sur cette voie avec les autres correspond à la pratique de la voie du bodhisattva.


Notes

  • * D. Ikeda, Acep, 2021.
  • ** D. Ikeda, Acep, 2018.
  • 1. Commentaires des Écrits de Nichiren, vol. 5 – Le tambour à la Porte de Tonnerre, Acep, p. 5.
  • 2. Victor Hugo, Actes et Paroles, Pendant l’exil : 1852-1870, Ed. Albin Michel, 1938, vol. 2, p. 114.
  • 3. Commentaires des Écrits de Nichiren, vol. 5 – Le tambour à la Porte de Tonnerre, Acep, p. 5.
  • 4. « Ouvrir la voie de la transformation du destin de l’humanité en accomplissant notre révolution humaine », paru dans le journal Seikyo du 27 août 2020, cf. Cap sur la paix n° 1179, p. 4.
  • 5. Conversation entre un sage et un ignorant, Écrits, 132.

A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de février 2021.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro

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