Pour la quinzaine d’étude des mois de juillet et août, nous vous proposons d’aborder le thème « la voie qui mène à la paix ».


Extrait du volume 30 de La Nouvelle Révolution humaine

Comment une religion, incapable de rendre une personne heureuse et de lui procurer des satisfactions dans la vie, pourrait-elle permettre de réaliser la paix mondiale ? Comment pourrait-elle être en mesure d’apporter le salut aux gens du monde entier ?

J’espère vivement que vous pratiquerez ce bouddhisme du soleil avec constance, et jouirez ainsi du bonheur qu’il procure immanquablement.

Le rassemblement d’aujourd’hui, celui des compagnons partageant une même foi bouddhique, est encore de petite envergure. Mais dans trente, cinquante ou cent ans, cette rencontre aura engendré le grand courant de kosen rufu en faveur du bonheur et de la paix ; à ce moment-là, on commémorera ce jour.

Shin’ichi entendait rappeler que l’objectif de la pratique, ainsi que celui du mouvement Soka pour la paix, étaient l’établissement du bonheur de chacun. La paix ne se résume pas à l’absence de guerre. C’est lorsque l’être humain goûte pleinement le plaisir d’être en vie, qu’il baigne dans la joie, et jouit d’un bonheur authentique, que l’on peut véritablement parler de paix.

(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 1, chapitre 4 « Les cloches de l’aube », Acep, p. 361)

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Shin’ichi Yamamoto avait lu plusieurs fois les livres de Makiguchi, qu’il considérait comme autant de guides précieux. Dans son œuvre, Makiguchi expliquait que, pour faire avancer la paix, il était nécessaire d’opérer une évolution de la compétition militaire, politique et économique vers une « compétition humanitaire ». Shin’ichi était convaincu que le temps était venu de réaliser cela et il renouvela sa détermination, pour la paix de l’humanité, de soulever d’immenses vagues qui entraîneraient le monde vers la compétition humanitaire.

(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 1, chapitre 4 « Les cloches de l’aube », p. 416)

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Nous devons absolument renoncer à la violence. Avec cette conviction, accordez le plus grand respect aux traditions et aux coutumes de chaque région et de chaque pays, et plantez les profondes racines de la confiance dans la société. Liez-vous d’amitié avec des personnes du monde entier afin d’œuvrer ensemble à la réalisation de la paix.

(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 1, chapitre 4 « Les cloches de l’aube », Acep, p. 418)

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Shin’ichi expliqua brièvement son engagement pour la paix : « Certains parlent de la paix et de la valeur de la vie afin de promouvoir leur réputation ou comme s’il s’agissait d’une question abstraite, pour le simple plaisir d’en parler. Mais ceux qui souhaitent sincèrement la paix, tels des jeunes au cœur pur, ne se limitent pas aux apparences.

Ce qui compte, c’est ce que nous faisons concrètement, les actions que nous entreprenons. J’agis avec cette conviction. Autrement, je ne pourrai pas générer un véritable élan de paix pour les jeunes qui seront les dirigeants de demain. C’est là un engagement auquel je tiens beaucoup. Les autorités militaristes japonaises ont durement persécuté la Soka Gakkai durant la Seconde Guerre mondiale. Cela valut à notre premier président, Tsunesaburo Makiguchi, de mourir en prison. Notre deuxième président, Josei Toda, et d’autres responsables de notre mouvement furent eux aussi incarcérés. Et, à un niveau plus personnel, j’ai perdu mon frère aîné à la guerre et fait ainsi directement l’expérience de la souffrance qu’une telle perte peut causer. C’est pour cela que j’ai adopté le bouddhisme de Nichiren et je m’efforce de concrétiser ses idéaux pacifiques, avec la détermination de bâtir un monde sans guerre. »

(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 1, chapitre 4 « Les cloches de l’aube », Acep, p. 425.)


Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix

Choisir le dialogue
Le mois de mai est celui où j’ai mené mes dialogues avec Arnold J. Toynbee, un des plus grands historiens du XXe siècle. Nous avons dialogué durant plus de quarante heures au cours des deux visites que je lui ai rendues à Londres – toutes deux au mois de mai. La première séance eut lieu le 5 mai 1972, et la seconde, le 19 mai de l’année suivante.

Le dernier jour de notre dialogue, Arnold J. Toynbee, alors âgé de quatre-vingt-quatre ans, me regarda, moi qui en avais tout juste quarante-cinq, avec un regard bienveillant et lumineux. Il me fit part de son espoir de me voir, tout au long des longues années qu’il me restait à vivre, engager des dialogues avec les plus grands penseurs du monde. Le dialogue, souligna-t-il, est la clé de l’avenir de l’humanité.

Trente ans se sont écoulés depuis. Pour répondre à la confiance placée en moi par le Dr Toynbee, j’ai engagé plus de 1500 dialogues avec des personnalités venant d’horizons très variés, notamment Henry Kissinger, Bryan Wilson, Aurelio Peccei, René Huyghe, Anatoli Logunov, Josef Derbolav, Chandra Wickramasinghe, Chang Shuhong, et Hazel Henderson .

Les conversations menées en toute liberté avec ces personnes sur des sujets comme la philosophie, la paix, la culture et l’éducation, et notre collaboration en vue de publier nos dialogues font partie de mes meilleurs souvenirs. Le dialogue est toute ma vie.

Nous sommes tous différents les uns des autres. C’est pour cela que le dialogue nous permet de créer de nouvelles valeurs et de faire de nouvelles découvertes. Le dialogue sert de miroir, en nous permettant de réellement voir les autres et nous-mêmes. Il nous permet de briser la coquille de notre ego et d’élargir notre état de vie.

Dans le monde actuel, si troublé et complexe, le dialogue ne conduit pas automatiquement à la compréhension. Ce n’est, bien sûr, pas aussi simple. Cependant, il est incontestable qu’il ne peut y avoir de compréhension sans dialogue. Rester campé sur ses positions en se fondant sur des présomptions et des préjugés, sans même chercher à rencontrer les autres et à leur parler, aggrave inutilement les incompréhensions et l’hostilité. Ce type d’arrogance a infligé d’indicibles souffrances à l’humanité.

Que ce soit dans nos relations personnelles, dans nos interactions avec nos voisins et notre entourage, ou dans les rapports entre nations, tout commence par la rencontre, par le dialogue pour apprendre à se connaître. Il s’agit de savoir si nous avons ou non le courage de rencontrer les autres et de parler avec eux. Choisir le dialogue est en soi une victoire pour la paix et le triomphe de notre humanisme. C’est pour cela que j’ai rencontré, les unes après les autres, toutes sortes de personnes, en transcendant les différences de nationalité, d’ethnie, de religion, d’idéologie, d’âge, de genre et de position sociale. J’ai également poursuivi des dialogues interreligieux au nom de la paix avec des pratiquants de différentes religions [...].

Mes interlocuteurs viennent d’horizons extrêmement divers. Parmi eux, il y a des dirigeants nationaux, des hommes politiques, des éducateurs, des universitaires, des scientifiques, des économistes, des militants pour la paix, des journalistes, des auteurs, des poètes, des artistes, et des astronautes. Il y a aussi des personnes qui ont été emprisonnées pour leur croyance. Lors de chacune de ces rencontres, je prends le soin de me renseigner pour savoir à quoi la personne a consacré sa vie, quels sont ses objectifs ou sa mission, et d’en apprendre davantage sur elle. Écouter les expériences irremplaçables et la sagesse de personnes de premier plan apporte plus que de lire une montagne de livres.

Le dialogue est semblable à une pièce de théâtre composée de plusieurs actes. Parfois, une étincelle s’allume ; il se produit un moment de joie pure où les participants s’harmonisent, comme s’ils jouaient ensemble une mélodie magnifique. Dialoguer avec enthousiasme insuffle un profond sentiment de satisfaction et un grand dynamisme. C’est pour cela que je m’investis entièrement dans chaque rencontre.

« Les mots sont des graines. » Comme ce proverbe sud-coréen le suggère, les graines semées à travers le dialogue pousseront et fleuriront au moment venu.

Quand nous échangeons avec quelqu’un, nous ne parlons pas uniquement à la personne devant nous. Cette personne a en effet une famille, des amis, et de nombreux jeunes successeurs qui poursuivront son œuvre. Un dialogue magnifique où les cœurs se rencontrent marque toujours le point de départ de nouvelles conversations à venir et constitue le premier pas vers la création d’un réseau toujours plus vaste d’amitiés.

La voie pour transformer le conflit en coopération réside dans le dialogue. Le dialogue est une manière d’établir un pont vers la paix. Je suis déterminé à consacrer chaque journée de ma vie à dialoguer, conscient que les générations futures me succéderont sur cette grande voie.

(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 2, Acep, p. 240-243)


Le dialogue est la voie sûre qui mène à la paix
C’est au cœur de ces efforts fébriles pour promouvoir le dialogue que la Soka Gakkai internationale (SGI) a été fondée, voici trente ans aujourd’hui, le 26 janvier 1975. Des représentants de cinquante et un pays et territoires étaient présents à la réunion inaugurale, sur l’île de Guam, théâtre de féroces combats lors de la Seconde Guerre mondiale. D’emblée, la SGI s’est employée à faire appel à l’énergie et à la créativité humaines afin de forger un mouvement populaire efficace en faveur de la paix.

Depuis ce premier rassemblement, les pratiquants de la SGI ont constamment affirmé leur conviction que le dialogue représentait la voie la plus sûre vers la paix. Je me suis également consacré à développer une « diplomatie humaine », c’est-à-dire à réunir un monde divisé, dans un esprit d’amitié et de confiance, et à promouvoir des échanges, à un niveau populaire et à grande échelle, dans les domaines de la culture et de l’éducation.

Dans l’esprit de dépasser les différences nationales et idéologiques, j’ai engagé des dialogues avec des personnalités éminentes dans divers domaines à travers le monde. J’ai eu des échanges de vues avec des personnes venant d’une multitude d’horizons différents, aussi bien philosophiques que culturels ou religieux, notamment du judaïsme, du christianisme, de l’islam, de l’hindouisme et du confucianisme. Ma conviction inébranlable, confortée par cette expérience, est que l’humanisme doit constituer la base de ce genre de dialogue au XXIe siècle – un humanisme qui voit « le bien dans ce qui nous unit et nous rapproche et le mal dans ce qui nous divise et nous sépare ».

(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 2, Acep, p. 238-239.)


Pour aller plus loin

La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, « Kosen rufu et la paix mondiale », partie 2/2, chapitre 28, Acep.
Proposition pour la paix du 26 janvier 2021, D&E-avril 2021.


A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de juin 2021.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro

 
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