Pour la quinzaine d’étude du mois de janvier, nous vous proposons d’approfondir le thème du Gohonzon. Ce sujet sera également abordé lors de l’activité d’étude de niveau 2 prévue le 16 avril 2023.


INTRODUCTION

Respecter le vivant et le traduire par nos actions dans notre environnement est un aspect central de la pratique du bouddhisme. Nichiren Daishonin, en transcrivant dans le Gohonzon la Loi de la vie dans toute sa dignité, a ouvert à chaque personne la possibilité d’activer son potentiel illimité.


Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1

Le Gohonzon représente le véritable aspect de l’univers en perpétuel mouvement
Le mot japonais honzon signifie « objet fondamental de respect ou de vénération », en d’autres termes, l’objet auquel nous accordons le plus grand respect et que nous vénérons en tant que fondement de notre vie. Il est donc naturel que l’objet de vénération que nous choisissons ait un impact décisif sur la direction empruntée par notre vie.

Traditionnellement, les objets de dévotion dans le bouddhisme étaient souvent des statues du Bouddha ou, dans certains cas, des peintures. Ces statues n’existaient cependant pas dans les débuts du bouddhisme. Elles sont apparues plus tard, dans la région de Gandhara, au nord-ouest de l’Inde, sous l’influence de la culture grecque. Elles étaient, en somme, un produit de l’échange culturel qui s’était établi le long de la Route de la soie. Grâce aux statues et aux peintures, les gens se sont familiarisés avec l’image du Bouddha, ce qui les a conduits à avoir foi en lui et à le vénérer.

Cependant, dans le bouddhisme de Nichiren, l’objet de vénération, appelé Gohonzon1, est composé de caractères écrits. En ce sens, je dirais que, plutôt qu’une simple représentation visuelle ou graphique, ce Gohonzon représente l’expression la plus élevée et la plus noble de l’esprit et de la grande sagesse du Bouddha de l’époque de la Fin de la Loi. Par ce seul aspect, l’objet de vénération de Nichiren diffère fondamentalement de ceux vénérés traditionnellement dans le bouddhisme. […]

Le véritable aspect de l’univers en perpétuel mouvement est représenté exactement, tel qu’il est, sur le Gohonzon. Dans son véritable aspect, le macrocosme – l’univers – est identique au microcosme – la vie de chacun d’entre nous. Voilà ce que Nichiren affirme dans ses écrits. En outre, le Gohonzon exprime l’éveil de Nichiren, le bouddha de l’époque de la Fin de la Loi.

En ce sens, le Gohonzon inscrit par Nichiren est l’incarnation de la Loi fondamentale de l’univers que chacun devrait vénérer ; c’est le véritable objet fondamental de vénération.

L’univers contient à la fois des fonctions ou rouages positifs et négatifs. Les représentants des dix états2 sont tous inscrits sur le Gohonzon – les bouddhas Shakyamuni et Maints-Trésors, qui représentent l’état de bouddha, à Devadatta qui représente l’état d’enfer. Nichiren enseigne que ces représentants des fonctions positives et négatives de l’univers sont tous, sans exception, illuminés par la lumière de Nam-myoho-renge-kyo, leur permettant ainsi de manifester « les attributs de dignité qui leur sont inhérents », et que telle est la fonction du Gohonzon.3

Quand nous faisons Gongyo et récitons Nam-myoho-renge-kyo face au Gohonzon, les tendances positives et négatives de notre vie commencent également à manifester les attributs de dignité qui leur sont inhérents. L’état d’enfer et ses souffrances éprouvantes, l’état d’avidité et ses insatiables envies, l’état de colère et sa rage perverse, tous sont activés pour contribuer à notre bonheur et à la création de valeurs. Quand nous fondons notre vie sur la Loi merveilleuse, les états de vie qui nous entraînent vers la souffrance et le malheur se dirigent dans la direction opposée, vers le positif. C’est comme si les souffrances devenaient les « bûches » qui alimentent les flammes de la joie, de la sagesse et de la bienveillance. Ce sont la Loi merveilleuse et la foi qui allument ces flammes.

(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1, Acep, p. 50-53.)


Extrait de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 19

La vie est digne du plus grand respect
La voix de Shin’ichi résonna avec force. Il abordait maintenant un point essentiel :
« En ce jour marquant l’instauration de l’enseignement de Nichiren, la question cruciale est celle-ci : “Qu’est-ce que Nichiren a voulu propager dans le monde entier ?” […]
« En fait, poursuivit-il, Nichiren s’est efforcé de propager le Gohonzon – l’objet de vénération fondamental digne du plus grand respect. Si les êtres humains ne saisissent pas la réalité ultime, ils seront dans la confusion dans tous les domaines. En revanche, saisir cette réalité permet d’éclairer tout le reste. C’est pour cela que Nichiren révéla et propagea la réalité ultime sous la forme du Gohonzon destiné à tous les êtres vivants. Mais pourquoi est-il digne du plus grand respect ? »

Les pratiquants étaient captivés par le cours de Shin’ichi qui traitait de l’essence même de la vie. « Dans La transmission des sept enseignements sur le Gohonzon4, dit-il, on peut lire : “Faites de votre vie l’objet de vénération fondamental.” J’ose donc dire ici, avec une conviction totale, que ce sont nos vies elles-mêmes qui sont dignes du plus grand respect. » […]

Shin’ichi poursuivit avec encore plus de vigueur. « En d’autres termes, le bouddhisme de Nichiren enseigne que la vie est la base de toutes choses. Selon cette philosophie, rien n’est plus fondamental que la vie, qui mérite de ce fait le plus grand respect et la plus grande vénération. »

Son message était clair et convaincant. Quelque cinq cents invités, issus des milieux les plus divers de la société, étaient également présents, et ils furent intrigués par cette affirmation de Shin’ichi : la vie elle-même est l’objet de vénération fondamental. La philosophie transmise par ces paroles était tout à fait nouvelle pour eux.

[…] « Chacune de nos vies est le vaste univers, l’entité de la Loi merveilleuse. Voilà pourquoi il faut chérir la vie et la considérer comme digne du plus grand respect. Cet enseignement est à la base du principe du caractère sacré de la vie que nous prônons. »

Shin’ichi expliqua donc clairement que ce qui est digne du plus grand respect dans le bouddhisme de Nichiren n’est pas un symbole mystérieux ou magique ; c’est notre vie elle-même. Comme le dit Nichiren : « Ne recherchez jamais ce Gohonzon en dehors de vous-même. Le Gohonzon n’existe que dans notre chair à nous, êtres ordinaires, qui adoptons le Sûtra du Lotus et récitons Nam-myoho-renge-kyo ».5 Dans une autre lettre, évoquant la Tour aux trésors décrite dans le Sûtra du Lotus, Nichiren déclare : « Les Tours aux trésors ne sont autres que tous les êtres vivants, et tous les êtres vivants ne sont autres que l’entité de Nam-myoho-renge-kyo dans son intégralité. »6

Le Bouddha ne se trouve pas dans un lieu très éloigné, distinct de notre vie. Et les êtres humains ne sont pas les serviteurs de dieux ou de divinités. Nos vies sont intrinsèquement dotées de l’état de bouddha, d’une noblesse suprême ; ce sont des entités de Nam-myoho-renge-kyo. Il s’ensuit donc que nos vies elles-mêmes sont dignes du plus grand respect. Et le Gohonzon, le mandala inscrit par Nichiren, est le clair miroir qui reflète et fait jaillir de nous-mêmes notre Nam-myoho-renge-kyo intérieur.

Le grand poète indien Rabindranath Tagore a écrit : « Les êtres humains ne peuvent s’appuyer sur leurs propres forces que s’ils ont conscience que la Loi universelle est inhérente à leur vie. » Le bouddhisme de Nichiren, qui considère la vie comme digne du plus grand respect, est l’enseignement ultime affirmant le caractère sacré de la vie. C’est pour cela qu’il est la source d’un nouvel humanisme.

(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 19, Acep, p. 247-250.)


Extraits de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30

Shin’ichi évoqua ensuite le pouvoir du Gohonzon, qui incarne la Loi merveilleuse ou Loi fondamentale de l’univers.

« Rien n’est plus fluctuant ni plus complexe que notre propre cœur, qui change à la fois subtilement et sans cesse, à chaque instant. La satisfaction et le bonheur que vous éprouverez dans la vie seront déterminés par l’intensité avec laquelle vous renforcez votre cœur pour le rendre inébranlable.
« Dans votre existence, face à un coup du destin ou karma, vous pouvez penser : “Qu’ai-je fait pour mériter cela ?” Or, c’est précisément pour cette raison que nous pratiquons le bouddhisme – pour surmonter n’importe quelle situation et entraîner notre cœur à demeurer invaincu, quoi qu’il arrive.
« Le Gohonzon incarne la Loi fondamentale de l’univers, appelée Loi merveilleuse. Grâce au pouvoir de notre foi et de notre pratique, notre vie manifeste le pouvoir du Bouddha et le pouvoir de la Loi contenus dans le Gohonzon de Nam-myoho-renge-kyo, et nous faisons ainsi apparaître une immense force vitale. Cela nous permet d’ouvrir, à coup sûr, les lourdes portes en fer des plus grands défis que nous pourrions avoir à relever.»

(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 1, Acep, p. 418.)


Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3

Élever l’immense tour aux trésors du respect de la dignité de la vie dans toute la société
• • La vie est une tour aux trésors aussi vaste que l’univers. La vie a plus d’importance que la Terre. L’individu a plus d’importance que le pays. Cette conviction constitue le fondement de notre humanisme.

Nous nous employons à élever l’immense tour aux trésors du respect de la dignité de la vie, dans toute la société et dans le monde entier. Par le biais de notre mouvement, non seulement nous diffusons la philosophie du respect de la dignité de la vie, mais nous aidons concrètement les personnes, les unes après les autres, à manifester leur précieuse tour aux trésors intérieure, rayonnant de noblesse et de bonheur. Nulle tâche n’est plus honorable. Chaque pratiquant de la Soka Gakkai est un émissaire du Bouddha, qui poursuit l’œuvre du Bouddha.

Autour de nous, les tours des instincts les plus bas se sont dressées vers le ciel – les tours de l’autoritarisme, qui arrêtent la lumière du soleil ; les tours dorées de la suprématie économique ; les tours de la domination militaire, qui projettent les ombres noires de la mort. Le XXe siècle fut une époque où ces tours menaçantes atteignirent les plus hauts sommets et proliférèrent sans retenue ; mais ce fut aussi l’époque au cours de laquelle leur vulnérabilité fut dévoilée au grand jour et où leurs fondations, qui semblaient si solides commencèrent à s’effondrer. Notre lutte consiste à remplacer ces tours par les tours de l’humanisme, les tours de la vie. Mais, parce que nous sommes les pionniers de cette nouvelle direction pour l’humanité, nous sommes inévitablement confrontés à des difficultés.

(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 2/2, Acep, p. 168-169.)

• • Les penseurs du monde entier comprennent de plus en plus clairement que nous ne pouvons pas respecter la dignité des êtres humains, sans respecter la dignité de la vie elle-même.

Il est apparu évident que l’anthropocentrisme égoïste, l’avidité incontrôlée et le sentiment d’avoir tous les droits ne peuvent qu’entraîner la chute de l’humanité. La dimension universelle de la Tour aux trésors décrite dans le Sûtra du Lotus nous enseigne que l’être humain est plus important que l’État. Notre mouvement pour promouvoir la paix, la culture et l’éducation fondé sur le bouddhisme, notre mouvement de kosen rufu, met en lumière la noblesse de l’être humain – d’un point de vue tant philosophique que sur le plan de la mise en pratique.

(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 2/2, Acep, p. 170-171.)


Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de décembre 2022.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro


Notes

  • 1. Le mot Gohonzon est formé en japonais en accolant le préfixe honorifique « go » au mot « honzon », objet de respect ou de dévotion fondamental. Dans le bouddhisme de Nichiren, ce mot spécifiquement l’objet de culte établi par Nichiren Daishonin.
  • 2. Dix conditions de vie inhérentes à chaque être vivant : enfer (enfermement), avidité (convoitise), animalité (instinct), colère (désir pervers d’être le meilleur), humanité (tranquillité), bonheur temporaire (joie), étude, absorption (éveil personnel), bodhisattva (compassion), bouddha. Chacun de ces états contient les neuf autres.
  • 3. Cf. La composition du Gohonzon, Ecrits, p. 839.
  • 4. Fuji shugaku yoshu (Œuvres essentielles de l'école Fuji), édité par Nichiko Hori (Tokyo, Soka Gakkai, 1974), vol. 1, p. 32.
  • 5. La composition du Gohonzon, Écrits, 840.
  • 6. Les Enseignements oraux, OTT, 230.
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