Dans cette nouvelle série de thèmes pour nos réunions d’étude, nous vous proposons d’approfondir la sagesse bouddhique face aux questions et défis communs de la vie. Ouvrons cette série, à l’occasion de l’étude mensuelle du mois de mai, par le thème du bonheur à la lumière de la vision bouddhique de la vie.


Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2

Peut-on vraiment être heureux ?
Le bouddhisme enseigne qu’une vaste et puissante entité, le « grand soi » de l’univers dans sa globalité, existe au plus profond de chaque être humain. Le bouddhisme désigne cette entité comme étant la nature de bouddha, et enseigne comment ouvrir et manifester notre nature de bouddha, et montrer sa puissance dans notre vie et nos actions.
Il va sans dire qu’aucun de nous, qui vivons dans ce monde réel, n’est parfait. La révolution humaine implique de s’éveiller profondément à sa mission dans la vie, puis de déployer des efforts pour se rapprocher peu à peu de l’état de perfection, en gardant clairement cet objectif à l’esprit. Intérieurement, ceux qui s’engagent dans ce processus de révolution humaine sont complètement différents de ce qu’ils étaient avant d’embarquer dans cette aventure spirituelle et, sur le long terme, leurs différences apparaissent nettement.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1/2, Acep, p. 38-39)


Nous avons la capacité de changer consciemment la direction de notre vie, de l’enrichir et de l’approfondir, au lieu de simplement la laisser s’écouler sans buts. Les gens ont tendance à assimiler le chemin vers la grandeur et le bonheur au fait de grimper les échelons dans la société. Mais la révolution humaine consiste à s’améliorer de manière plus profonde, à l’intérieur de soi. Elle a une dimension éternelle. Elle est de ce fait bien supérieure à une simple promotion sociale. Un être humain restera toujours un être humain ; nous ne pouvons pas nous transformer en un être supérieur.
D’où l’importance de nous transformer « en tant qu’êtres humains ». Nous pouvons essayer d’ajouter des ornements à notre vie comme la notoriété, le statut social, les honneurs académiques, les connaissances ou l’argent, mais, si nous nous appauvrissons sur le plan de notre humanité, alors notre vie intérieure demeurera faible et vide. Une fois tombés tous ces atours extérieurs, l’important est qui nous sommes, qui nous sommes vraiment. La révolution humaine transforme ce noyau intérieur, notre vie, notre soi.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1/2, Acep, p. 19)


Extrait de La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1

Qu’est-ce que la bouddhéité, le bonheur absolu dont parle le bouddhisme ?
Josei Toda disait, à propos du bienfait suprême que l’on peut obtenir par la pratique: « Atteindre la bouddhéité signifie parvenir à un état dans lequel nous renaissons continuellement avec une abondante et puissante force vitale ; nous pouvons agir comme bon nous semble, en nous appuyant sur un sens profond de notre mission; nous pouvons réaliser tous nos buts, et nous possédons une bonne fortune que rien ne peut détruire. Parce que nous pouvons mener de cette façon des dizaines, des centaines, des milliers, des dizaines de millions de vies successives, notre bonheur ne connaît pas de limites. »
(La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, Acep, p. 683)


Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2

Le « bonheur » désigne la joie de vivre qui vibre de façon dynamique à chaque instant ; cela revient aussi à nous épanouir totalement et à insuffler ainsi de la joie à tous ceux qui nous entourent.
Illuminé par la Loi merveilleuse, le caractère d’une personne va alors s’ancrer fermement dans le « grand soi », un état de liberté illimité qui se répand dans tout l’univers et apporte même une transformation qualitative de l’énergie des désirs terrestres centrés sur le « petit ego » narcissique.
En d’autres termes, l’énergie des désirs terrestres peut être élevée et transformée en une sagesse et une compassion éclatantes; elle peut être puissamment redirigée vers un niveau plus élevé, qui transcende l’individu et apporte des bienfaits aux autres, à l’environnement, et à la société en général. Cela correspond au principe bouddhique : les désirs terrestres mènent à l’illumination. Ainsi s’ouvre largement une voie brillante, qui nous permet de lutter pour notre propre perfection ainsi que pour celle des autres, tout en œuvrant activement à bâtir une société idéale.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1/2, Acep, p. 68)


Extrait de La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1

D. Ikeda. En se posant obstinément la question « Qu’est-ce que le Bouddha ? », le président Toda réalisa que le bouddha n’est autre que le soi et la vie gigantesque de l’univers ; que ces deux éléments – le soi et l’univers – sont en fait une seule et même chose. On dit: « Creusez là où vous êtes, car c’est là que se trouve la source. »
En creusant dans les profondeurs de son être, on découvre les fondations communes de la vie que tous partagent. Ces fondations ne sont rien d’autre que la vie éternelle de l’univers. Le président Toda s’est non seulement éveillé à ce qui était la source de son être, mais aussi à l’assise de la vie, commune à tous les êtres. Il perçut concrètement le fait que, pour reprendre ses termes: « Essentiellement, tous les êtres humains sont des bodhisattvas sortis de la terre. »
Avec cette conviction, le président Toda a sans cesse réfléchi à toutes les façons possibles d’insuffler aux pratiquants la même confiance profonde en leur propre vie. […] Il s’efforçait de tout cœur de nous enseigner la noblesse et la force que l’on obtient en s’éveillant à cette vérité qui est la source même de notre vie. […]

K. Saito. Cela me rappelle le poème, « Le Soleil de jiyu sur le Nouveau Monde » que vous aviez offert à des amis de Los Angeles.

Au fur et à mesure que chaque groupe part à la recherche
de ses racines et origines particulières,
la société s’effrite en mille fissures.
Au moment où l’on voit des voisins
s’éloigner les uns des autres, poursuivez
votre quête intransigeante de racines plus vraies,
qui vous rattachent
aux régions les plus profondes de votre vie.
Partez à la recherche
des racines primordiales de l’humanité.
Alors immanquablement, vous découvrirez l’imposante étendue de
jiyu,
s’ouvrant au plus profond de votre vie.
Là se trouve le pays natal, le lieu de résidence
d’où l’humanité tire son existence originelle –
au-delà des frontières,
au-delà des différences de sexe et d’ethnie.
Là se trouve un monde offrant une véritable preuve de notre humanité.
Si l’on parvient à retrouver ces racines fondamentales, tous deviennent amis et camarades.
Parvenir à cette réalisation, c’est cela “surgir de Terre”.

(La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, Acep, p. 696-698)


Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2

Comment être heureux ?
Quels sont les ingrédients du bonheur ? C’est là une des questions fondamentales dans la vie. La cause déterminante la plus cruciale pour le bonheur est notre propre état de vie intérieur. Ceux qui ont un vaste état intérieur sont heureux. Ils ne sont pas vaincus par la souffrance et peuvent calmement savourer le cours de la vie. Ceux qui ont un état de vie profond sont heureux. Tout en appréciant la profonde signification de la vie, ils peuvent créer un registre de valeurs significatives et durables. Ceux qui ont un état de vie pur sont heureux. Ils répandent toujours une joie rafraîchissante auprès de ceux qui les entourent. Il y a d’innombrables individus qui ont la bonne fortune d’être riches, d’avoir un bon statut social, et d’autres avantages matériels, mais qui sont malheureux.
De plus, ces conditions extérieures sont changeantes et impermanentes. Nul ne sait combien de temps elles dureront. Mais, quand vous avez établi un état de bonheur intérieur inébranlable, nul ne peut le détruire. Nul ne peut l’enfreindre. Parvenir à ce grand état de vie est le but de notre pratique bouddhique. L’important est de ne jamais s’écarter du Gohonzon, de ne jamais cesser d’avancer dans la foi.
Dans le cours de la vie, vous serez amenés à faire face à toutes sortes de difficultés. À certains moments, vous pourrez vous retrouver dans une impasse. C’est alors que vous aurez besoin de renforcer votre foi et de réciter sérieusement Daimoku.
Aussi difficile que cela soit, une fois que vous aurez surmonté le sommet abrupt de votre karma, un nouvel horizon s’ouvrira largement devant vous. La pratique bouddhique est la répétition de ce processus. Finalement, vous parviendrez à un état de bonheur absolu qui ne sera jamais détruit. Développez une foi profonde, aux racines puissantes. Lorsqu’un jeune arbre a de puissantes racines et qu’il reçoit assez de soleil et d’eau, il se développe jusqu’à devenir un grand arbre robuste, même s’il est fortement secoué par les éléments. Cela est vrai aussi pour notre pratique bouddhique et pour notre vie. J’espère que vous serez tous des individus courageux qui propagerez gaiement la grande lumière du bonheur dans ce monde troublé, et que vous montrerez, par votre vie, la preuve concrète de la vraie grandeur du bouddhisme de Nichiren.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1/2, Acep, p. 68-69)


Extrait de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 5

Après sa sortie de prison, Josei Toda nota ses impressions dans un carnet, s’attachant principalement à retranscrire les poèmes qu’il avait composés durant sa détention.
Avec force et sans détour, il exprima sa tristesse, sa douleur et ses regrets de prisonnier :

Aujourd’hui encore
Je vis sans but.
Mes larmes effacent
Le décompte des jours qui passent
Inscrit sur la fenêtre de ma cellule.
J’ai passé toute cette année
À pleurer et gémir
À implorer sans retenue
Le Bouddha
De me laisser rentrer chez moi.

Complètement épuisé
J’ai perdu
Jusqu’au désir de vivre.
J’appelle ma mère
Par la fenêtre de ma cellule.

[…] Mais à mesure qu’il récitait Daimoku, ses poèmes accusèrent un changement sensible. De plus en plus, il débordait de force, de courage et d’espoir. Josei Toda prenait profondément conscience de ses faiblesses en tant qu’être humain et se lançait dans une lutte désespérée pour les surmonter :

Mes offenses
Qui souillent ma vie éternelle
– Quelle difficulté,
Et quelle joie
De les expier maintenant !

Ce poème exprime encore la douleur, mais plus la moindre plainte. Malgré les conditions infernales du régime cellulaire, Josei Toda commença à sentir la paix et la joie jaillir du plus profond de son être.
Quelque temps plus tard, il écrivit :

Cette vie paisible
Et forte
Qui est la mienne
– Je l’offre à mes amis
À mon pays.

Josei Toda avait récité plus de deux millions de Daimoku avant d’écrire ces vers. Ce n’est qu’alors qu’il avait saisi le sens véritable du Sûtra du Lotus et s’était éveillé à sa grande mission en tant que bodhisattva sorti de la terre.
La conscience d’être investi depuis le passé le plus lointain de la noble mission d’accomplir kosen rufu – à savoir apporter le bonheur à tous les êtres humains – brisa les portes de son petit ego, prisonnier des souffrances et des chagrins, lui permettant de s’élancer vers les vastes cieux de la vie dans toute sa dimension cosmique.
Dans cette transformation capitale, se discerne le processus – pour nous, source d’inspiration – de la grande révolution humaine de Josei Toda.

Josei Toda ne craignait désormais plus rien. Il avait pris conscience de son soi, solide, imperturbable et éternel, ainsi que du rythme sonore et joyeux de la vie elle-même.
[…] Il fit un serment du fond de sa prison : « Cela est l’instant décisif de ma vie. Je n’oublierai jamais ce jour. Je consacrerai le reste de ma vie à propager cette grande Loi si précieuse ! »
Ce fut également le moment précis où l’homme nommé Toda ouvrit la voie de la révolution humaine pour tous les êtres humains.
Aucune vie humaine n’est exempte de souffrance. C’est la souffrance qui nous rend humains. La véritable grandeur d’une personne réside dans le fait d’affronter les difficultés de la vie et de les surmonter, révélant ainsi le triomphe de l’humanisme. Et à l’origine de cette victoire est la joie.
Plus nous sommes conscients de notre mission, plus vives sont les flammes de joie qui brillent dans notre cœur. Tandis que nous bravons les violents orages de la vie, la lumière de la joie illumine à la fois notre existence et le monde autour de nous de somptueuses teintes dorées.
(La Nouvelles Révolution humaine, vol. 5, Acep, p. 117-120)


Pour aller plus loin...

  • Traité Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, Commentaires de Daisaku Ikeda, Acep.
  • Le Monde des écrits de Nichiren, vol. 2, chap. 15, Une religion ayant pour but le changement du karma, Acep, p. 138.
  • La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, chap. 25, Je suis un bodhisattva sorti de la terre - La découverte du Soi éternel, Acep, p. 679.

Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois d'avril 2023.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro

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