Thème pour la réunion des mois de juillet et août. Pour la réunion de discussion des mois de juillet et d'août, nous vous proposons d’étudier la phrase ci-dessous, extraite des écrits de Nichiren, accompagnée de deux commentaires de Daisaku Ikeda.

L’impossibilité pour les autres d’atteindre la bouddhéité est ma propre impossibilité à y parvenir, et l’atteinte de la bouddhéité par les autres est ma propre illumination.
Nichiren Daishonin (GZ, 522)

Avant la révélation de l’implication réciproque des dix états, on considérait les préoccupations et les problèmes des autres comme séparés et distincts des siens. Mais, une fois enseigné ce principe, on en vint à comprendre que l’atteinte de la bouddhéité par les autres était liée à sa propre atteinte de la bouddhéité, et que, si les autres n’y parvenaient pas, on ne pouvait pas y parvenir soi-même. C’est un grand bouleversement dans la conception de la vie et du monde.

Le malheur des autres est notre propre malheur. Notre bonheur est le bonheur des autres. Nous voir dans les autres et avoir intérieurement le sentiment de ne faire qu’un avec eux, c’est une révolution fondamentale dans notre façon de vivre et de concevoir la vie. Par conséquent, exercer une discrimination à l’encontre des autres, c’est l’exercer à l’encontre de soi-même et rejeter une partie de soi. Blesser les autres, c’est se blesser soi-même. Et quand nous les respectons, nous respectons et élevons notre propre vie.1

La possession mutuelle des Dix États

Nichiren a écrit : « La doctrine des trois mille mondes en un seul instant de vie commence par le concept de possession mutuelle des dix mondes. » La possession mutuelle des dix mondes — ou dix états — décrit la structure dynamique de la vie de manière globale. La possession mutuelle, ou inclusion mutuelle, signifie que chacun des dix mondes inclut en lui tous les autres. Autrement dit, l’ensemble des dix états est inhérent à chaque individu. Une personne qui fait, à un moment donné, l’expérience de l’état d’humanité peut, l’instant suivant, soit rester dans cet état, soit manifester l’un des neuf autres états. La vie n’est donc pas fixée dans l’un des dix états, mais peut, à tout moment, manifester l’un d’entre eux. Grâce à ce principe, il est possible de changer notre état de vie, car, lorsque nous « habitons » dans un monde particulier, les neuf autres sont toujours en sommeil dans notre vie. Comme Nichiren l’a expliqué : « Même un homme cruel et malfaisant peut aimer sa femme et ses enfants. En lui aussi se trouve une parcelle de l’état de bodhisattva. » Par conséquent, l’état de bodhisattva — comme tous les autres états de vie — existe même dans le monde de l’enfer.

Le principe de possession mutuelle expose comment un état de vie évolue de l’état latent vers sa manifestation, ou de sa manifestation vers l’état latent. À un moment donné, par exemple, nous expérimentons la joie du bonheur temporaire, mais notre environnement peut brusquement changer, de sorte que, au moment suivant, nous plongeons dans les profondeurs de l’enfer. Cela ne signifie pas que le bonheur temporaire a cessé d’exister en nous-même, mais il a simplement glissé de l’état manifeste à l’état latent et, avec le stimulus extérieur approprié, il émergera de nouveau. Les dix états — de l’enfer à la bouddhéité — sont donc stimulés par notre relation avec le monde extérieur, et se manifestent à travers les aspects à la fois physiques et spirituels de notre activité. Même si les dix états diffèrent les uns des autres, ils ont un potentiel égal pour glisser de l’état latent à la manifestation active et réciproquement. (...)

La possession mutuelle des dix états explicite l’égalité fondamentale et le potentiel infini de chaque être humain. Cela implique que nous possédons tous le pouvoir potentiel d’élever nos tendances de vie fondamentales. Du point de vue de la possession mutuelle des dix états, atteindre la bouddhéité ne signifie pas éradiquer les neuf états. Cela revient plutôt à utiliser au mieux chacun d’eux. La doctrine de la possession mutuelle est donc très large.2

Notes

  • 1. La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, pp. 155-156.
  • 2. Le Cycle de la vie, L’Harmattan, 2006, pp. 123-125.

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