Manuscrit illustré du Sûtra du Lotus, temple de Chenan, Corée. [Wikimedia - CC /Eggmoon]

L'enseignement de Nichiren s'inscrit dans le courant de la grande tradition du Sûtra du Lotus, un enseignement bouddhique révolutionnaire qui date de plus de 2500 ans.

Le Bouddha historique, Siddhartha Gautama, dit Shakyamuni, vécut en Inde aux alentours du Ve siècle av. J.-C. Après une intense quête spirituelle, il s’éveilla à la réalité ultime de la vie. On le qualifia alors de « Bouddha », terme sanskrit qui signifie « Éveillé ». Il dispensa tout au long de sa vie divers enseignements qui furent par la suite compilés par ses disciples sous la forme de sûtras, ou « livres ».

Dans les huit dernières années de sa vie, Shakyamuni prêcha un enseignement révolutionnaire, que l’on nomma le Sûtra du Lotus. Il y décrit l’existence d’une force universelle, l'état de bouddha, sous-jacente et inhérente à toutes formes de vie. Il y affirme également que l'éveil à cette force est potentiellement accessible à tous, sans distinction de race, de sexe, de statut social ou d’éducation.

Après la mort de Shakyamuni, ce sûtra s’est diffusé à travers l’Asie, bénéficiant d’une grande popularité et faisant l’objet d'une profonde vénération de la part des croyants bouddhistes. En Chine notamment, sa lecture était largement répandue et il exerça une influence durable sur la culture. Au VIe siècle, le grand maître Tiantai (538-597) établit une classification de l’ensemble des sûtras et accorda la primauté au Sûtra du Lotus. Puis, au VIIIe siècle, le bouddhisme fut introduit au Japon où le grand maître Dengyo (767–822) permis à son tour au Sûtra du Lotus d’être révéré et pratiqué.

Par la suite, au coeur d’une période troublée (époque de Kamakura), les luttes d’influences entre les diverses écoles japonaises semèrent la confusion au sein du bouddhisme, et le Sûtra du Lotus tomba dans l’oubli. C’est dans ce contexte que vécut Nichiren (1222-1282). Jeune moine, il entreprit une étude intensive des enseignements bouddhiques et réalisa que le Sûtra du Lotus contenait l’essence de l’éveil du Bouddha et recelait la clé pour transformer l’époque. Il « distilla » alors cet enseignement en une pratique puissante et accessible à tous : la récitation de Nam-myoho-renge-kyo, qui permet à chacun d’éveiller son état de bouddha au coeur de sa réalité quotidienne.

Après la mort de Nichiren, ses disciples se séparèrent en plusieurs écoles et la Loi bouddhique resta « dormante » durant 700 ans. Il fallut attendre le XXe siècle pour qu’apparaisse un mouvement populaire permettant de faire revivre cet enseignement : la Soka Gakkai (littéralement, « Société pour la création de valeurs »), une association de pratiquants laïcs du bouddhisme de Nichiren.

Trois générations de présidents fondateurs de ce mouvement se succédèrent, lançant un essor fulgurant du bouddhisme de Nichiren dans le monde. Tsunesaburo Makiguchi créa la Soka Gakkai, en 1930 ; Josei Toda, son disciple, développa et structura le mouvement au Japon après la Seconde Guerre mondiale ; et son disciple, Daisaku Ikeda, universalisa le bouddhisme de Nichiren et le transmit dans le monde.

Aujourd'hui, ce courant du bouddhisme est devenu une religion mondiale, la Soka Gakkai, présente dans 192 pays et territoires et regroupant plus de 12 millions de pratiquants, dont environ 20 000 en France.


Vidéo (3’19). Court film présentant l'histoire du bouddhisme de Nichiren (en anglais sous-titré).

 

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