La pratique du respect est au coeur du bouddhisme de Nichiren. [DR]

Le bouddhisme, loin d’être une philosophie abstraite, se manifeste au quotidien par un comportement empreint d’une profonde humanité. Le bouddha n'est pas un être mythique ou surnaturel, mais une personne convaincue du potentiel positif inhérent à elle-même ainsi qu’aux autres, et qui s’efforce en permanence de le faire apparaître par ses actions.

La pratique du respect

Le bodhisattva Jamais-Méprisant (jap. : Fukyô) est un personnage décrit dans le 20e chapitre du Sûtra du Lotus, qui vécut à une époque très lointaine où prévalaient les enseignements d’un bouddha du nom de Ionnô. Sa pratique consistait à manifester un profond respect envers tous les êtres humains.

Ainsi, il s'inclinait devant chaque personne qu’il rencontrait et prononçait les paroles suivantes :

Je vous respecte profondément. Jamais je n’aurai l’audace de vous mépriser ou d’être arrogant à votre égard, car vous pratiquerez tous un jour la voie du bodhisattva et atteindrez immanquablement l’état de bouddha.
SdL-XX, 266-267.

Cette phrase résume parfaitement l’esprit du Sûtra du Lotus, selon lequel tous les êtres vivants possèdent la nature de bouddha. Composée de vingt-quatre idéogrammes chinois, elle est appelée “le Sûtra du Lotus en vingt-quatre caractères”.

La voie de la persévérance

Cependant, la pratique du bodhisattva Jamais-Méprisant ne lui valait qu’insultes et persécutions en retour. Louer la nature de bouddha des autres, comme il le faisait, remettait en question leur perception négative de leur propre vie. Néanmoins, ilt ne se décourageait pas. Il reculait simplement pour se mettre à l’abri des coups et des jets de pierre et il réitérait ses louanges, honorant la nature de bouddha de ceux-là mêmes qui le persécutaient.

Au fil du temps, en rétribution de ses actions, il put polir son humanité au point où ceux qui l’avaient attaqué devinrent ses disciples, entrant ainsi eux-mêmes sur la voie de l’atteinte de la bouddhéité.

Un modèle de comportement

Après avoir relaté cette histoire, Shakyamuni déclare à l’assemblée que ce bodhisattva n’était autre que lui-même dans une de ses existences passées. On peut y voir l’indication que c’est à travers le comportement bienveillant et persévérant du bodhisattva Jamais-Méprisant que Shakyamuni a créé la cause qui l'a conduit à être bouddha dans cette existence.

Nichiren Daishonin écrit :

Au cœur des enseignements dispensés par le Bouddha de son vivant, se trouve le Sûtra du Lotus et le cœur de la pratique du Sûtra du Lotus réside dans le chapitre “Le bodhisattva Jamais-Méprisant”. Que signifie le profond respect du bodhisattva Jamais-Méprisant pour les gens ? Le but de l’apparition en ce monde du bouddha Shakyamuni, seigneur des enseignements, réside dans son comportement en tant qu’être humain.
Les trois sortes de trésor Ecrits, 859.

Nichiren clarifie ici que le respect d’autrui constitue l’essence de la pratique bouddhiste et la voie des êtres humains. Un tel respect ne se limite pas à une forme de considération passive envers les autres, c’est un engagement entier et passionné pour le bonheur de chacun.

Bien que simple en apparence, la pratique du respect constitue le chemin le plus ardu qui soit. Mais c’est également le chemin le plus direct pour accomplir une transformation positive de la société dans son ensemble. En effet, le bouddhisme enseigne que la clé pour établir une culture de paix est de croire, de chérir et de cultiver le potentiel positif existant dans le cœur de chacun.


Adapté de Bodhisattva Never Disparaging, SGI Quarterly, avril 2005.


Ajouter un Commentaire


 
En poursuivant sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies à des fins de navigation, de statistiques de visites, et autres fonctionnalités. En savoir +