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Après le meurtre de l'adolescent Emmett Till, aux États-Unis, en 1955, les assassins sont acquittés. Alvin Sykes, militant des droits de l'homme, rencontre la mère d'Emmet. En 2008, son combat aboutit au vote d'une loi qui permet de revenir sur des crimes de droits civiques non résolus.

Le 28 août 1955, Emmet Till, quatorze ans, adolescent noir américain de Chicago est sauvagement assassiné lors d'une visite à son oncle dans le Mississipi. Son corps est retrouvé dans un rivière, roué de coups, le visage atrocement mutilé. Son crime: avoir sifflé une femme blanche. Cent jours après la découverte du corps, Rosa Parks, refuse de laisser sa place à un Blanc dans le bus. Le mouvement américain des droits civiques est lancé.

« Une seule personne peut faire La différence. »

En janvier 2003, Alvin Sykes, pratiquant de la SGI-États-Unis, rencontre la mère d'Emmet, Mamie Till-Mobley. Ensemble, ils créent l'association « Emmett Till» pour lever des fonds destinés à une nouvelle investigation sur le meurtre. Madame Till-Mobley meurt deux jours plus tard. Alvin reprend la présidence de l'association et poursuit son combat pour l'association, mais aussi dans le but de faire voter une loi qui permettra la réouverture d'enquêtes sur des crimes non résolus.

En 2007, une proposition de loi est proposée à la Chambre des Représentants et présentée au Sénat. Le sénateur Thomas Coburn y met son veto. Alvin Sykes l'appelle et se rend à Washington D.C. Après avoir écouté la position de Thomas Coburn, il lui expose ses convictions. Le 24 septembre 2008, la proposition de loi « Emmet Till » est approuvée par le Sénat à l'unanimité. Dans son allocution, le sénateur Coburn revient sur Alvin Sykes : « Cet homme agit selon ses convictions. Il est resté fidèle à son engagement vis à vis de la mère d'Emmet Till. C'est pour cette raison que cette loi passera. À mon sens, cela exprime parfaitement le fait que, ici, dans notre pays, une seule personne peut faire la différence ».

Deux semaines plus tard, la proposition de loi est adoptée. La loi est signée par le Président Georges Bush. La loi « Emmet Till » permettra au ministère de la Justice d'avoir à sa disposition 135 millions de dollars pendant dix ans pour mener des investigations sur les crimes non résolus survenus avant 1970.

La passion d'Alvin Sykes pour la justice remonte à l'assassinat de Martin Luther King Jr. et à sa propre expérience des violences racistes.

« Le dialogue a le pouvoir de faire tomber les murs et d'aider les gens à travailler ensemble. »

Adolescent, il étudie le droit, seul en bibliothèque. Il devient ensuite militant pour les droits de l'homme. À dix-huit ans, il rencontre le bouddhisme de Nichiren Daishonin à l'occasion d'un concert du musicien de jazz, Herbie Hancock, qui lui parle du bouddhisme. Pour Alvin, la pratique et l'étude de ce bouddhisme ont renforcé sa détermination de lutter pour plus de justice. Il est convaincu que le dialogue a le pouvoir de faire tomber les murs et d'aider les gens à travailler ensemble.

Alvin Sykes compare sa vie, consacrée à la vérité et à la justice, à du carbone changé en diamant grâce à sa pratique bouddhique. «Je sais maintenant que ma mission est de contribuer à la paix de manière significative afin que les gens parviennent à croire que rien n'est impossible à réaliser. » Selon lui, Mamie Till est partie en sachant que la mort de son fils n'a pas eu lieu en vain: « Pour elle, l'issue ne devait pas servir seulement son fils, mais toutes les personnes victimes de ce genre d'injustice ».

Le 3 mai 2008, M. Sykes a reçu le Prix Humanitaire de la SGI pour sa contribution à l'amélioration de la société. Le 18 octobre, l'Association pour la défense des personnes de couleur de Kansas City lui a décerné le prix « Outstanding Recognition Award » en l'honneur de ses actions pour la promotion des droits de l'homme.


Traduit du World Tribune du 14 novembre 2008.

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