Le lotus est une plante considérée comme sacrée depuis l'Antiquité en Inde, ainsi que dans de nombreuses autres cultures. La symbolique associée à sa fleur est très riche : sa beauté évoque la fertilité, la prospérité, la longévité, ou encore, du fait que les graines de lotus durent très longtemps, l’éternité de la vie.
Ainsi, les qualités incarnées par la fleur de lotus ont probablement conduit à la choisir pour symboliser la Loi et les enseignements de Shakyamuni. Dans le Sûtra du Lotus particulièrement, deux principes importants sont associés à cette fleur : la simultanéité de la cause et de l'effet et la pureté.
La simultanéité de la cause et de l’effet
Le grand maître Tiantai a enseigné que le mot « lotus », dans le titre du Sûtra du Lotus, n’est pas seulement une métaphore pour désigner la Loi merveilleuse, mais la Loi elle-même.
Nichiren développe ainsi ce principe profond :
Myoho-renge-kyo est comparé au lotus... Parmi toutes les fleurs, le Bouddha choisit la fleur de lotus pour la comparer au Sûtra du Lotus. Il y a pour cela une raison. Certaines plantes fleurissent d’abord, pour ensuite donner des fruits ; d’autres donnent d’abord un fruit avant de fleurir. Certaines n’ont qu’une fleur mais donnent plusieurs fruits ; d’autres ont de nombreuses fleurs mais ne donnent qu’un seul fruit; d’autres encore donnent des fruits sans avoir de fleurs. Ainsi, il y a toutes sortes de plantes, mais le lotus est la seule qui donne simultanément fleur et fruit.
Nichiren, Wou-long et I-long
En effet, le lotus produit fleurs et graines en même temps, représentant ainsi le profond principe de « simultanéité de la cause et de l’effet ». Ce principe signifie que les dix états de vie – y compris l'état de bouddha – existent simultanément à chaque instant de vie ; il n’y a donc pas de différence essentielle entre un bouddha et une personne ordinaire. De plus, toute personne peut manifester l'état de vie du bouddha dans le moment présent.
La pureté du lotus
Un autre attribut du lotus, expliquant qu’il soit devenu un symbole bouddhique, est que, tout en poussant et fleurissant dans l’eau boueuse, il développe des fleurs pures et belles. De même, la pure nature de bouddha émerge de l’intérieur de la vie des personnes ordinaires, malgré le « trouble » de leurs illusions et désirs.
Le 15e chapitre du Sûtra du Lotus, « Surgir de terre », décrit ceux qui croient en la Loi merveilleuse comme étant :
...non souillés par les affaires de ce monde, comme la fleur de lotus dans l’eau.
SdL-XV.
L’existence humaine est un tourbillon bouillonnant de désirs, tendances et impulsions qui engendrent maux et souffrances. Ceux qui sont dominés uniquement par leurs désirs et impulsions ne peuvent goûter ni le véritable soi ni la liberté. C’est pourquoi certains enseignements religieux proclament que l’éradication des désirs est la seule voie vers le salut.
Mais le désir étant une fonction inhérente à la vie, le bouddhisme Mahayana enseigne que nous ne pouvons pas supprimer les désirs sans supprimer la vie elle-même. Plutôt que de supprimer nos désirs, la vraie question est donc de savoir comment les diriger pour qu’ils renforcent nos qualités humaines.
C’est ici qu’intervient le bouddhisme de Nichiren. Selon ces enseignements en activant l'état de bouddha, état suprême qui existe en chacun de nous, nos désirs sont réorientés vers notre développement et notre éveil personnels – tels la fleur de lotus s'épanouissant sur un étang boueux.
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