Pour la quinzaine d’étude du mois de février, nous vous proposons d’aborder le thème du dialogue, sur la base d’une phrase d’un traité de Nichiren Daishonin, commentée par Daisaku Ikeda.

Extrait étudié

L’hôte prit alors la parole : “Seul, j’ai souvent réfléchi à cela, le cœur indigné, mais, puisque vous voilà, nous allons pouvoir partager votre peine.”
Nichiren, Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays1, Écrits, 8.

Extraits des commentaires de Daisaku Ikeda

Pourquoi nous livrons-nous à des dialogues avec ceux qui nous entourent ? C’est pour les aider à devenir heureux. Tel est l’esprit fondamental du bouddhisme depuis l’époque du bouddha Shakyamuni. Et ce vœu fondamental de Shakyamuni fut aussi celui de Nichiren Daishonin, le Bouddha de l’époque de la Fin de la Loi, dont a hérité et que perpétue aujourd’hui la Soka Gakkai. [...]

Partager les mêmes préoccupations est la première étape vers le dialogue

Au début du traité Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays1 – composé sous la forme d’un dialogue entre un hôte et son invité , l’hôte écoute avec attention l’invité lui faire part de ses inquiétudes. L’invité déplore les malheurs qui frappent la société, causés par la famine, les épidémies et d’autres calamités, et il exprime son fervent désir de mettre un terme à toutes ces souffrances. En disant : « Seul, j’ai souvent réfléchi à cela, le cœur indigné »2, l’hôte indique qu’il partage les préoccupations de l’invité. Ces préoccupations communes amènent l’ouverture d’un dialogue sur la façon de libérer tous les êtres humains de la souffrance, de transformer la société et de créer un avenir plus brillant pour l’humanité (…).

Un modèle de compassion et d’empathie : « L’ami dans la chambre des orchidées »

Après avoir exprimé leurs préoccupations communes, l’hôte et l’invité s’engagent dans une discussion animée sur la base de leurs croyances respectives. L’hôte répond et dissipe les uns après les autres les doutes et objections exprimés par l’invité, parvenant ainsi à établir une relation de compréhension, d’empathie et de confiance. C’est ce que décrit la formule : « Vous vous êtes lié à un ami dans la chambre des orchidées. »3 De même que les orchidées diffusent leur parfum dans la pièce où elles se trouvent, par sa compassion, l’hôte parvint à gagner le cœur de l’invité.

C’est en manifestant ce qu’il y a de plus admirable dans notre caractère et notre personnalité que nous pouvons ouvrir le cœur des autres et changer leur manière de penser. Et ces qualités ne découlent pas de notre statut social ou de notre position, elles sont plutôt une manifestation de la façon dont nous menons notre vie. L’exemple des personnes qui, quels que soient les circonstances ou l’environnement, mènent des vies fortes, positives et confiantes, en se consacrant au bonheur des autres et au bien-être de la société, touche inévitablement ceux qui les entourent et leur apporte une source d’inspiration.


Lorsque nous adoptons la Loi merveilleuse et que nous consacrons notre vie à accomplir le Grand Vœu de kosen rufu et à réaliser l’idéal de Nichiren – l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays –, nos vies diffusent, sans que l’on en ait conscience, un parfum aussi précieux et raffiné que celui des orchidées. Nos dialogues prennent leur source dans nos prières bienveillantes pour le bonheur des autres. Quand nous fondons notre vie sur la Loi merveilleuse, tous nos efforts pour toucher les autres, leur parler et leur permettre de former un lien avec le bouddhisme, les aideront à révéler leur propre potentiel intérieur.

Avoir un vœu commun est le but du dialogue

À la fin de Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays, l’invité exprime sa détermination ainsi : « Mais il ne faut pas que je sois le seul à accepter vos paroles et à avoir foi en elles – je dois veiller à ce que les autres aussi soient avertis de leurs erreurs. »4 Pour conclure, le maître et le disciple font donc un vœu commun. Cela montre clairement le véritable but de nos dialogues. Augmenter, un à un, le nombre de personnes éveillées à la Loi merveilleuse et partager le vœu commun de rendre ce monde meilleur, tel est l’élan qui permet de créer une société paisible.


Lorsqu’il a pour but d’établir l’enseignement correct pour la paix dans le pays, le dialogue élève les préoccupations communes en vœu commun et devient essentiel à la paix mondiale. Les dialogues des pratiquants de la Soka Gakkai reposent sur la croyance dans la nature de bouddha de tous les êtres humains. S’éveiller à la nature de bouddha des autres est la clé pour parvenir au véritable bonheur pour soi et pour les autres. En effet, nous croyons tous dans notre propre bouddhéité et dans celle des autres et cette conviction a le pouvoir de transcender toutes les différences et devient le fondement de notre bonheur commun et de la paix. C’est précisément de ce type de dialogue dont le monde a vivement besoin aujourd’hui.

(D’après « Le bouddhisme du soleil – illuminer le monde. Une religion tournée vers la révolution humaine » (partie 2), D&E décembre 2017, 25-27)


Pour aller plus loin

  • La Nouvelle Révolution humaine, Acep, vol. 4, pp. 249-252.
  • Illuminer l’avenir, éditoriaux 2012-2014, Daisaku Ikeda, vol. 3, pp. 61, 83, 119, 155.
  • Valeurs humaines, février 2013 - Dossier « Le dialogue »
  • D&E-avril 2016, pp. 23-29.
  • Propositions pour la paix 2008-2015, pp.19-21, 71-74, 86-87, 160-163, 244-246, 291-294.
  • La Jeunesse et les écrits de Nichiren Daishonin, Daisaku Ikeda, Acep, pp. 67-70, 158-163.
  • Vincent Harding et Daisaku Ikeda, L’Espoir et la démocratie, L’Harmattan, pp. 42, 58, 172, 181.
  • La Sagesse du Sûtra du Lotus, Acep, 2013, vol. 1, p.406 ; Acep, 2004, vol 2, p.172.

Notes

  • 1. Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays (Écrits, 7) est un traité de remontrances adressé le 16 juillet 1260 par Nichiren à Hojo Tokiyori, le régent retiré, qui demeurait la personnalité la plus puissante du clan au pouvoir au Japon. Selon la prédiction de Nichiren, si le pays ne suivait pas l’enseignement du Sûtra du Lotus, il serait confronté dans un bref avenir à la rébellion interne et à l’invasion étrangère – les deux seules calamités parmi « les trois calamités et les sept désastres » qui n’avaient pas encore frappé le Japon.
  • 2. Ibid., Écrits, 8.
  • 3. Ibid., Écrits, 25.
  • 4. Ibid., Écrits, 28.

A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de janvier 2018.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. › Abonnement / Achat au numéro

 
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