Au mois de septembre 2020, nous vous proposons d’approfondir un concept qui explique la grande difficulté à transmettre le Sûtra du Lotus à l’époque de la Fin de la Loi. Ce thème figure au programme de l’activité d’étude de Niveau 2.

Les six actes difficiles et les neuf actes faciles

Le chapitre « L’apparition de la Tour aux trésors » du Sûtra du Lotus (11e) décrit « six actes difficiles et neuf actes faciles ». Par ces exemples, Shakyamuni souligne la grande difficulté d’accepter et de transmettre le Sûtra du Lotus dans l’époque suivant sa disparition, et appelle les bodhisattvas à faire le vœu de propager le Sûtra à l’époque de la Fin de la Loi. Les six actes difficiles sont (1) répandre largement le Sûtra, (2) le recopier ou inciter les autres à le faire, (3) le réciter même un court instant, (4) l’enseigner ne serait-ce qu’à une seule personne, (5) écouter, accepter et poser des questions sur la signification du Sûtra du Lotus et (6) garder foi en lui.

Les neuf actes faciles sont notamment « saisir le mont Sumeru et le projeter à travers d’innombrables Terres de bouddha », « placer la planète Terre sur l’ongle d’un orteil et la hisser jusqu’au ciel de Brahma », « traverser une prairie en feu avec un ballot d’herbe sèche sur le dos » et « prêcher quatre-vingt-quatre mille enseignements ».

En fait, bien que les neuf actes « faciles » semblent être d’une difficulté insurmontable, ils paraissent cependant aisés quand on les compare avec la difficulté des six actes liés à la transmission du Sûtra du Lotus à l’époque de la Fin de la Loi.

Si la transmission du Sûtra du Lotus est si ardue, c’est parce qu’elle fait apparaître des épreuves bien réelles sous forme d’oppositions et de persécutions. En exposant le principe des six actes difficiles et des neuf actes faciles, le Sûtra exprime avec force l’esprit et les intentions de Shakyamuni, qui étaient d’encourager la transmission de ses enseignements, le plus difficile parmi tous les actes difficiles, dans l’ère suivant sa disparition.
(Valeurs humaines hors-série n° 10, Acep, 2020, p. 27-28)


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Annexe

La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, Acep, 2013, p. 478-482
(non inclus dans le programme de Niveau 2)

D. Ikeda. Dans le traité Sur l’ouverture des yeux, Nichiren Daishonin va jusqu’à dire : « Si quelqu’un accomplit l’enseignement “des six actes difficiles et des neuf actes faciles” du Sûtra du Lotus, même s’il n’a peut-être pas lu l’ensemble des sûtras, tous devraient le suivre. » (Écrits, 271) Dans ce gosho, il indique que, de même que toutes les divinités des rivières obéissent au « seigneur du grand océan », et que toutes les divinités de la montagne obéissent au « roi du mont Sumeru », tous les bouddhas et les bodhisattvas sont au service de Nichiren qui a « lu de tout son être » le principe des six actes difficiles et des neuf actes faciles, et qui a, de ce fait, acquis la maîtrise de tous les sûtras. Le Sûtra du Lotus est le roi de tous les sûtras. Et, dans la pratique du Sûtra du Lotus, le principe des « six actes difficiles et des neuf actes faciles » joue un rôle primordial. La personne qui intériorise ce principe avance, par conséquent, sur la voie suprême de la vie. […]

T. Endo. Les six actes difficiles concernent tous l’époque mauvaise qui suit la disparition du Bouddha. […] En bref, il est extrêmement difficile de poursuivre la pratique du Sûtra du Lotus pour soi et pour les autres, à l’époque de la Fin de la Loi.

D. Ikeda. Savez-vous d’où vient cette difficulté ? C’est en partie parce que le Sûtra du Lotus, à l’époque de la Fin de la Loi, est la grande Loi pure de Nam-myoho-renge-kyo. Une distinction importante est également faite, concernant ceux qui sont qualifiés pour propager cette Loi. Seuls les bodhisattvas sortis de la terre peuvent effectuer la pratique de la Loi merveilleuse. De plus, il est prédit, à ceux qui pratiquent le Sûtra du Lotus, qu’ils rencontreront de grandes difficultés. C’est probablement le point le plus important. Commentant l’affirmation de Shakyamuni dans le chapitre La Tour aux trésors selon laquelle « Ce Sûtra est difficile à maintenir » (SdL-XI, 179), Nichiren Daishonin déclare, dans les Enseignements oraux : « Ceux qui gardent le Sûtra du Lotus doivent être prêts à rencontrer des difficultés. » (GZ, 742)

K. Saito. Ici, « le Sûtra du Lotus » désigne le Sûtra du Lotus pour l’époque de la Fin de la Loi, autrement dit le Gohonzon de Nam-myoho-renge-kyo. Et « garder » veut dire consacrer sa vie à une large propagation de la Loi merveilleuse.

T. Endo. Seuls ceux qui endurent des persécutions dues à leur pratique de la Loi, et qui persévèrent dans sa propagation, pratiquent véritablement la Loi merveilleuse. De ceux qui se contentent de réciter le Sûtra, en omettant de répandre son enseignement, et en fuyant les difficultés, on ne peut absolument pas dire qu’ils « gardent le Sûtra du Lotus ».

K. Saito. En ce sens, les bouddhistes de la SGI accomplissent la pratique extrêmement difficile de « garder le Sûtra du Lotus » à l’époque moderne, en suivant l’exemple de Tsunesaburo Makiguchi, le président fondateur, qui paya de sa vie sa fidélité à l’enseignement.

D. Ikeda. Cette description des six actes difficiles et des neuf actes faciles nous fait bien comprendre quel immense défi représente le fait de consacrer sa vie à la paix dans le monde.
Par la seule force des personnes ordinaires, sans s’appuyer sur le pouvoir, l’argent ou les autorités, les pratiquants de notre mouvement ont propagé le grand enseignement qui permet à tous de parvenir au bonheur ultime dans 192 pays et territoires du monde. Sans nul doute, Nichiren Daishonin doit faire notre éloge. Et Shakyamuni, Taho1 et tous les bouddhas des Dix Directions doivent nous applaudir.


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Pour aller plus loin

  • Le Sûtra du Lotus, chapitre XI, « L’apparition de la Tour aux trésors », Les Indes savantes, 2007, p. 178-179.
  • La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, Acep, 2013, p. 482-488.

Note

  • 1. Bouddha qui apparaît, assis dans la Tour aux trésors, au cours de la Cérémonie dans les Airs, pour porter témoignage de la véracité des enseignements de Shakyamuni dans le Sûtra du Lotus.

A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de juillet-août 2020.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro

 
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