Pour la quinzaine d’étude du mois d'octobre. Ces extraits abordent le thème de l’amitié, au programme de l’activité d’étude du niveau 2 qui aura lieu au printemps 2023.


Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix

Dans le bouddhisme, les fonctions qui dirigent les êtres humains vers le bien et la pratique bouddhique sont appelées « amis de bien ».

Daisaku Ikeda déclare que la Soka Gakkai est un rassemblement d’influences positives de ce type, que l’on appelle « amis de bien ». La Soka Gakkai n’a pas d’autre but que de faire progresser kosen rufu. L’organisation vise ainsi à soutenir et à préserver la voie qui permet à chacun de se développer dans la foi et d’atteindre la bouddhéité. De ce point de vue, l’organisation pour kosen rufu est un rassemblement d’innombrables amis de bien. Au début de sa lettre, Trois Maîtres des Trois Corbeilles prient pour qu’il pleuve, Nichiren souligne ainsi l’importance des amis de bien : « Un arbre transplanté ne tombera pas s’il est soutenu par un solide tuteur, même si des vents violents se mettent à souffler. Mais même un arbre qui a bien grandi pourra tomber si ses racines sont fragiles. Une personne faible ne trébuchera pas si ceux qui la soutiennent sont forts, mais une personne extrêmement forte, lorsqu’elle est seule, peut tomber sur un chemin accidenté. » (Écrits, 603)

Cela paraît tout à fait logique et personne sans doute ne dirait le contraire. Il est important de ne jamais oublier que les enseignements bouddhiques sont toujours l’expression d’un bon sens que tout le monde peut comprendre et accepter.

Même ceux qui sont nouveaux dans la pratique bouddhique et auxquels il manque une foi forte peuvent demeurer sur la voie correcte de l’atteinte de la bouddhéité s’ils bénéficient d’un fort soutien. Par ailleurs, même ceux qui s’imaginent que leur foi est forte éprouveront des difficultés à se maintenir fermement sur leur orbite s’ils se retrouvent sans aide face à l’adversité, ballottés par les vents des « trois obstacles et quatre démons »1. C’est pour cela que nous avons besoin de nos amis pratiquants, d’amis de bien et de l’organisation pour nous soutenir dans notre foi et dans notre pratique.

Bien sûr, l’atteinte de la bouddhéité dépend de notre propre pratique bouddhique et de nos efforts personnels. Chacun de nous doit être prêt à se dresser par lui-­même et à progresser sans dépendre de qui que ce soit. Mais l’organisation et nos amis pratiquants sont importants pour nous encourager et nous stimuler dans notre pratique. Ils jouent un rôle de soutien pour que nous atteignions nous­-mêmes la bouddhéité − un rôle de soutien tout à fait crucial. Dans la même lettre, Nichiren écrit aussi : « Par conséquent, la meilleure façon d’atteindre la bouddhéité consiste à rencontrer un ami de bien. Jusqu’où peut nous conduire notre propre sagesse ? Si nous avons juste assez de sagesse pour distinguer le chaud du froid, nous devrions rechercher un ami de bien. » (Écrits, 603)

La Voie du Bouddha est infiniment profonde et la sagesse du Bouddha, insondable. Par comparaison, même si des êtres humains peuvent paraître intelligents, leur sagesse est en réalité très limitée. C’est pour cela que, si nous souhaitons atteindre la bouddhéité, nous devrions nous associer avec d’authentiques amis de bien dans la foi. Leur soutien nous permet d’avancer correctement sur la voie de l’illumination.

« Jusqu’où peut nous conduire notre propre sagesse ? » (Écrits, 603), dit Nichiren. Même les plus grands scientifiques et physiciens ne possèdent pas la sagesse qui permet de saisir la véritable nature de leur vie ou de résoudre les problèmes fondamentaux de l’existence humaine. Le fait d’être un puissant dirigeant politique ou un milliardaire ne signifie pas que l’on connaisse la voie pour parvenir au bonheur absolu. Malgré cela, nous avons tendance à nous appuyer sur notre infime sagesse et à perdre l’esprit humble de rechercher la Voie. C’est là la cause du malheur.

Ni la connaissance ni la richesse ne garantissent le bonheur, pas plus que le statut social ou la célébrité. Malgré cette évidence, très rares sont ceux qui prennent le temps de se pencher sérieusement sur cette stricte réalité. Ce seul fait constitue cependant une raison essentielle de se tourner avec ferveur vers le bouddhisme, qui révèle la voie pour parvenir au bonheur humain véritable.

Rechercher le bouddhisme signifie, en termes concrets, rechercher de précieux amis de bien. Comme le déclare Nichiren : « La meilleure façon d’atteindre la bouddhéité consiste à rencontrer un ami de bien. » (Écrits, 603)

Un ami de bien, selon le bouddhisme, représente la bonne influence incarnée par celui qui amène quelqu’un d’autre à s’engager sur la Voie du Bouddha. Les gens de bien, honnêtes et sincères, qui orientent les autres dans une direction positive et leur permettent de pratiquer le bouddhisme, agissent comme des amis de bien, qu’ils soient bouddhas, bodhisattvas, pratiquants des Deux Véhicules2, êtres célestes ou êtres humains. Nous aussi pouvons bien évidemment être de formidables amis de bien pour les autres.

Les amis de bien exercent leur fonction de façons diverses et variées. Ils soutiennent les pratiquants du bouddhisme et leur permettent de pratiquer, dans la sécurité et la sérénité. Ils luttent ensemble avec les autres pratiquants du bouddhisme et tous s’entraident pour améliorer leur vie en s’apportant soutien et encouragements mutuels. Ils enseignent aux autres les doctrines et les principes bouddhiques corrects et les mettent sur la voie des actions justes. En tant que responsables de notre mouvement, vous êtes tous des amis de bien, des personnes vertueuses qui guident et mènent les autres vers kosen rufu, le Gohonzon, la Loi merveilleuse et l’atteinte de la bouddhéité en les encourageant à faire Gongyo, à participer à des réunions et à lire les écrits de Nichiren.

La Soka Gakkai est un rassemblement d’amis de bien. C’est une organisation qui permet de promouvoir la foi et la pratique bouddhiques, et d’étendre et de développer kosen rufu. Elle a la mission importante de mener les êtres humains du monde entier vers le véritable enseignement bouddhique et de les guider sur la voie de l’atteinte de la bouddhéité.

(Extrait de (La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 1/2, Acep, p. 137-140.)


Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix

Quand nous changeons notre état d’esprit, notre environnement change aussi. C’est ce qu’enseignent les principes bouddhiques de l’« inséparabilité de la vie et de son environnement » et des « trois mille mondes en un instant de vie »3.

En observant son environnement carcéral, Natalia Satz4 a vu des femmes qui possédaient des talents merveilleux de toutes sortes. Comme il ne servait à rien de se lamenter sur sa situation, elle s’est dit : « Profitons de cette occasion pour apprendre les unes des autres, en partageant chacune nos talents uniques. Lançons une école ! Une telle pourra enseigner les sciences, une autre nous apprendre la médecine. » Natalia Satz avait une voix magnifique. Un jour, elle récita un poème de Pouchkine. Ses codétenues en furent profondément touchées et encouragées. La prison était sombre et coupée du reste du monde – ce qui en faisait un endroit idéal pour étudier dans le calme. Elle devint rapidement la scène où ces femmes purent partager joyeusement leurs talents mutuels. Un changement de notre état d’esprit peut tout transformer.

Madame Satz a décidé d’essayer de rendre chaque journée aussi agréable et significative que possible. Une personne véritablement sage peut créer des valeurs en toutes circonstances. Le bouddhisme enseigne que « l’esprit est semblable à un peintre de talent » (Sur l’ouverture des yeux, Écrits, 228). L’esprit peut librement rendre visible ce qu’il souhaite. La vie est en soi un grand tableau imaginé par notre esprit. C’est une œuvre d’art qu’il a créée.

Avec ses codétenues, Natalia Satz décida que nul ne serait laissé dans la tristesse et la solitude. La solitude ne fait qu’intensifier notre tristesse et la rend plus difficile à apaiser. Les individus sont des êtres sociaux. Nos interactions avec les autres nous rendent pleinement humains ; elles nous enrichissent mutuellement. Il peut certes arriver qu’un participant au sein d’un groupe nous ennuie et que nous préférions être seuls. Mais, si nous nous coupons des autres et que cela nous conduit à arrêter la pratique, nous serons alors encore bien plus tristes et isolés !

Nous nous développons grâce aux échanges avec nos semblables, en partageant les hauts et les bas, nos joies et nos peines, dans un monde humain et bien vivant. Natalia Satz montra par l’exemple qu’elle était une philosophe et une humaniste d’une grande sagesse. Nul besoin de professer des théories élevées pour être un humaniste. Il suffit de croire sincèrement en chacun et de lutter pour aider les gens à s’unir. Là réside l’humanisme authentique. Il s’agit tout simplement de tisser des liens d’amitié. L’amitié est une force. La force qui sous-­tend la SGI se trouve également dans l’amitié, la camaraderie et la solide unité dans la foi. La structure organisationnelle de notre mouvement vient ensuite. Nous ne devons jamais inverser cet ordre des choses. Notre mouvement est un moyen d’approfondir l’amitié, la camaraderie et la foi. Inverser ces priorités serait fatal. Quand le mouvement devient une priorité en soi, les maux de l’autoritarisme s’abattent sur lui.

En menant des activités au sein de la SGI pour élargir les cercles de l’amitié dans notre environnement et dans la société, nous accumulons, jour après jour, des trésors dans la vie. Puisque nous pratiquons le bouddhisme de Nichiren, entraînons-­nous à vivre de manière à inspirer chez les autres de l’admiration et le désir de nous imiter, tout en menant notre révolution humaine de la façon qui nous est propre. La clé est de se transformer soi­-même.

Il n’y a pas de meilleure vie que celle consacrée à écrire l’histoire de sa propre révolution humaine, chacun à sa manière, jour après jour. L’essor que nous connaissons au travers de ce processus est en soi un merveilleux moyen de faire connaître la grandeur du bouddhisme de Nichiren. […]

(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, Acep, partie 1/2, p. 31-33.)


Extraits de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 5

Au sommet de la colline, étincelante de blancheur sous le dôme, se dressait la basilique du Sacré­-Cœur, superbe exemple d’architecture romano-­byzantine. De cet endroit, on avait vue sur toute la ville. Sous le limpide ciel d’automne, un splendide panorama de cette magnifique « capitale de la culture » s’étalait sous leurs yeux. On apercevait les tours de Notre-Dame, l’Opéra de Paris, la tour Eiffel et même le bois de Boulogne.

Shin’ichi s’adressa à Eiji Kawasaki qui se tenait à ses côtés : « Jusqu’àprésent, la France a été l’un des principaux foyers culturels dans le monde. Mais qu’en sera-t-il à l’avenir ? »
— En fait, je pense que ce sera l’un des grands défis auquel la France sera désormais confrontée, reconnut Kawasaki. On commence à prétendre que l’Amérique est devenue le nouveau centre mondial de l’art contemporain. À vrai dire, certains s’interrogent ouvertement sur la capacité de la France à continuer de générer le même genre d’esprit et de culture remarquables que par le passé.
— Néanmoins, la France peut s’enorgueillir de son histoire en tant que berceau de la Déclaration des Droits de l’Homme, fit remarquer Shin’ichi. L’esprit de liberté, d’égalité, et fraternité qu’incarne cette déclaration est éternel. C’est lui qui détient la clé de la victoire de tout ce qui est bon et humain. Si la France reste fidèle à cet esprit, elle restera une source perpétuelle d’inspiration pour le monde entier. De même, notre mouvement se consacre à réaliser ce dessein dans tous les domaines de l’activité humaine.
« M. Kawasaki, j’aimerais que vous montriez l’exemple en créant un puissant mouvement pour le triomphe des droits de l’homme, et que cette lame de fond, à partir de la France, touche toute l’Europe. À cette fin, vous devez nouer des amitiés solides, et ne serait-ce qu’une ou deux pour commencer, puis progressivement élargir ce cercle d’amis jusqu’à l’Europe de l’Est. En cultivant d’abord l’amitié parmi nos connaissances et les personnes que nous côtoyons, efforçons-nous de créer un jardin de liberté, d’égalité et de solidarité au sein de la société. Cela est en soi pratiquer le bouddhisme et ce que propager la Loi signifie. »

(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 5, Acep, p. 40-41.)


Pour aller plus loin...

Une religion de la révolution humaine, chap. 1, « Le cœur d’un roi-lion », Acep, p. 13.
La Nouvelle Révolution humaine, vol. 7, chap. 2, « Nouvelles pousses », Acep, p. 116-117.
La Nouvelle Révolution humaine, vol. 14, chap. 4, « La puissance d’un fleuve », p. 278-279.
La Nouvelle Révolution humaine, vol. 12, chap. 3, « La danse de la vie », p. 254-255.


Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de septembre 2022.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro


Notes

  • 1. Catégories d’obstacles et d’entraves qui empêchent une personne de pratiquer le bouddhisme. Les trois obstacles sont : 1. Les obstacles des désirs terrestres ; 2. L’obstacle du karma ; 3. L’obstacle de la rétribution. Les quatre démons sont : 1. L’entrave des désirs ; 2. L’entrave des cinq agrégats ; 3. L’entrave de la mort ; 4. L’entrave du roi-démon.
  • 2. Cela renvoie aux personnes dominées par les états d’étude et d’absorption, également appelées respectivement les auditeurs et les éveillés par eux-mêmes.
  • 3. L’expression « trois mille mondes » indique les divers aspects et phases que la vie revêt à chaque instant.
  • 4. Natalia Satz (1903-1993), metteuse en scène soviétique pour le théâtre et l'opéra, elle a dirigé plusieurs théâtres pour enfants.
 
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