Pour la quinzaine d’étude du mois de novembre, nous vous proposons d’approfondir le sens de la vie, de la mort et de l’éternité à travers les extraits présentés ci-dessous. La compréhension de ces thèmes est essentielle pour mener sa vie de la façon la plus riche possible et ce, dans la perspective de participer à établir une société heureuse là où nous vivons.
L’importance d’étudier la question de la mort
• Extrait de Le Monde du Gosho, vol. 3
Nichiren Daishonin dit : « Étudiez la mort, et étudiez le reste ensuite. » (GZ, 1404)
Indiscutablement, la première motivation de Shakyamuni, lorsqu’il quitta son palais pour entrer dans la vie religieuse, fut de trouver des réponses aux questions que posent la vie et la mort. Sans une explication des souffrances de la naissance, du vieillissement, de la maladie et de la mort, les buts d’un bonheur humain et d’une prospérité authentique demeureront toujours hors d’atteinte.
Malgré l’importance fondamentale d’un tel sujet, toutefois, beaucoup de gens évitent de regarder en face ces réalités de la condition humaine.
(Le Monde du Gosho, vol. 3, Acep, p. 168.)
• Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 2
Le bouddhisme considère l’univers comme une seule vie immense. Si nous le comparons à un vaste océan, chaque vie individuelle est comparable à une vague de cet océan. Quand une vague se soulève au milieu de l’océan, c’est la « vie » ; quand elle reflue, c’est la « mort ». Dans la vie comme dans la mort, chaque vie individuelle ne fait qu’un avec l’univers. L’univers entier soutient et participe à la naissance de chaque vie. Chacun de vous a été envoyé ici avec la bénédiction et avec les félicitations de tout l’univers ! Toute vie, sans exception, est précieuse. Il n’existe aucune hiérarchie entre les êtres vivants. Chaque être possède une nature unique. La vie de chaque personne est aussi précieuse que l’univers dans son ensemble – elle fait un avec l’univers et a la même importance.
(La Sagesse pour créer le bonheur et paix, vol. 2, partie 2 sur 2, Acep, p. 142.)
• Extrait de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 1
Quels que soient notre statut social ou notre renommée, quelles que soient les richesses accumulées, si nous ne nous attachons pas à répondre à la question de la mort, il nous sera impossible de suivre un mode de vie correct et de parvenir au véritable bonheur. Les déséquilibres du monde actuel peuvent être attribués à l’incapacité des êtres humains à faire face à la question de la mort, si essentielle pour l’humanité, ainsi qu’à leur quête éperdue du profit immédiat. Shin’ichi était fermement convaincu qu’une nouvelle « renaissance de la vie » n’était possible que si les êtres humains s’éveillaient au bouddhisme qui enseigne l’éternité de la vie.
(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 1, Acep, p. 404.)
La sagesse qui transcende les deux extrêmes (anéantissement et permanence)
• Extraits de Vers un siècle de la santé
Si nous restons attachés à la dualité entre existence et non-existence, nous allons adopter l’une ou l’autre de ces deux conceptions erronées : l’anéantissement ou la permanence. L’anéantissement est une conception selon laquelle tout s’achève avec la mort, alors que la permanence signifie qu’il existe une sorte d’âme ou d’esprit immortel, séparé du corps, qui perdure après la mort.
Le bouddhisme offre ici une profonde perspective qui contraste avec ces deux conceptions. Il enseigne que la vie est éternelle et que naissance et mort ne sont que les aspects ou phases qu’elle revêt. En d’autres termes, dans la phase de la mort, la vie devient latente et existe à l’état potentiel, alors que, dans la phase de la naissance, elle devient active et se manifeste dans le monde physique.
Chaque vie individuelle peut être comparée à une vague dans l’océan. Quand une vague se dresse sur l’océan, c’est la vie et quand elle se fond à nouveau dans l’océan, c’est la mort. Ce processus se poursuit éternellement. Il n’a ni commencement ni fin.
[…] Par ailleurs, dans la société d’aujourd’hui, qui a tendance à ignorer la réalité de la mort, la sagesse du bouddhisme énonce clairement une conception de l’existence fondée essentiellement sur l’unité de la vie et de la mort. Pour nous, vivre en accord avec « la nature originelle inhérente à la naissance et à la mort » signifie vivre en nous fondant sur la Loi bouddhique et faire face à la mort sur cette base ; voilà ce que signifie l’expression « les actions de la nature inhérente permanente et éternelle ». (OTT, 128)
Comment vivre et mourir ? Le bouddhisme de Nichiren entend permettre à tous les êtres humains d’atteindre un état de vie inébranlable et de se comporter avec calme et dignité. En raison de la nature originelle inhérente à la naissance et à la mort, nous devons lutter de toutes nos forces jusqu’à notre dernier souffle pour établir avec force l’état de bouddha en nous-mêmes en cette vie.
(Vers un siècle de la santé, Acep, 2023, p. 80-82.)
• Extrait de L’héritage de la Loi ultime de la vie et de la mort
Le Grand Maître Dengyo déclare : « Les deux phases de la vie et de la mort sont les merveilleux rouages de la vie essentielle. Les deux voies de l’existence et de la non-existence sont les vraies fonctions de l’éveil originel. » Aucun phénomène, ciel ou terre, yin ou yang, soleil ou lune, les cinq planètes, ou aucune des dix voies de l’existence, depuis l’enfer jusqu’à la bouddhéité, n’échappe aux deux phases de la vie et de la mort. Vie et mort sont simplement les deux fonctions de Myoho-renge-kyo. Dans La Grande Concentration et Pénétration, Tiantai dit : « Quand on dit surgir, c’est du surgissement de la nature essentielle de la Loi dont on parle, et, quand on parle de l’extinction, c’est de l’extinction de cette nature. » Les deux bouddhas Shakyamuni et Maints-Trésors sont aussi les deux phases de la vie et de la mort.
(L’héritage de la Loi ultime de la vie et de la mort, Écrits, 217.)
• Extrait de La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 2
Notre étude du bouddhisme a pour but de nous faire vivre de manière vibrante, avec un espoir éternel. La mort, qui adviendra inexorablement à chacun d’entre nous, sera-t-elle un moment empreint de dignité et de noblesse ? Cela dépend entièrement de la façon dont nous vivons aujourd’hui, maintenant. En ce sens, « le moment de la mort » existe déjà dans le moment présent.
(La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 2, Acep, p. 235.)
• Extrait de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 2
Nichiren Daishonin écrit : « Puis, très rapidement, nous retournerons dans le monde merveilleux des neuf états, le monde des naissances et des morts » (WND-II, 860). Il affirme ici que nous qui adoptons l’enseignement bouddhique correct renaîtront rapidement en ce monde après la mort afin d’œuvrer à nouveau pour kosen rufu.
Le matin du 18 juillet, Shin’ichi se rendit auprès de la famille Jujo pour transmettre ses condoléances. Il dit à [la veuve de Kyioshi Jujo], Hiroko :
« Votre mari a mené une vie admirable, en tenant parfaitement son rôle de vaillant responsable pour kosen rufu. Je suis sûr que Nichiren Daishonin lui rend un vibrant hommage et que M. Toda l’accueille à bras ouverts.
« Je vous en prie, surmontez votre chagrin, perpétuez les aspirations de votre mari et consacrezvous de tout cœur à kosen rufu en son nom. C’est la meilleure offrande que vous puissiez faire pour son bonheur éternel. Élevez aussi vos enfants afin qu’ils deviennent des personnes de valeur pour kosen rufu. La meilleure manière d’honorer les défunts consiste, pour les membres de leur famille, à devenir heureux. »
(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 2, Acep, p. 60-61.)
Une liberté totale, dans la vie comme dans la mort
• Extrait de La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 2
Quoi qu’il en soit, les premier et dernier chapitres du Sûtra du Lotus expriment ce principe de « la vie et la mort ». Cela démontre que la vie et la mort sont le thème central du Sûtra du Lotus. En fait, on pourrait dire la même chose des vingt-huit chapitres du Sûtra : le titre de chaque chapitre symbolise la vie, la conclusion de chaque chapitre symbolise la mort. Les deux lois de la vie et de la mort sont deux fonctions de Nam-myoho-renge-kyo.
Ce que l’on appelle « naissance » est la manifestation de la nature essentielle de la Loi, et « la mort » désigne l’extinction de cette nature. Ainsi, lorsque nous pratiquons la Loi merveilleuse et ne faisons plus qu’un avec elle, nous parvenons pour la première fois à un stade où nous jouissons d’une totale liberté, dans la vie aussi bien que dans la mort. Dans cet état de vie, « la vie est joyeuse, et la mort est joyeuse aussi ». C’est pour nous permettre de parvenir à un tel état de vie que le Sûtra du Lotus a été enseigné.
(La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 2, Acep, p. 725.)
• Extrait de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 2
Cependant, le chemin de kosen rufu est toujours escarpé et difficile, et il faut surmonter toutes sortes d’épreuves et d’obstacles pour continuer d’avancer.
Shin’ichi lui-même connut de nombreuses épreuves personnelles. Le 3 octobre 1984, son deuxième fils, Hisahiro, mourut subitement à cause d’une maladie. Il n’avait que 29 ans. Hisahiro avait obtenu une maîtrise en droit à l’université Soka et, après son diplôme, il avait rejoint les rangs du personnel de l’université, motivé par son désir de protéger la citadelle de l’éducation Soka pour les générations futures.
Le 23 septembre, Hisahiro était sur le campus pour préparer divers événements à venir. Par la suite, il se plaignit de douleurs à l’estomac et fut hospitalisé. On rapporte que, la veille de son décès, depuis l’hôpital, il put encore discuter par téléphone du programme du festival de l’université Soka avec d’autres membres du personnel.
Hisahiro avait souvent parlé à ses amis de son rêve de faire de l’université Soka une université de premier plan à l’échelle mondiale, qui s’inscrirait dans l’Histoire. Il fallait pour cela, disait-il, qu’apparaissent des personnes vraiment dévouées, prêtes à tout donner pour atteindre cet objectif, et il était déterminé à être l’une d’elles.
Shin’ichi était alors au Kansai pour participer à la cinquième assemblée générale de la SGI et à d’autres activités. Il se consacrait jour après jour à encourager les pratiquants. Le soir du 3 octobre, au centre culturel du Kansai, lorsqu’il apprit le décès de Hisahiro, il offrit des prières pour le bonheur éternel de son fils. Bien que Hisahiro soit mort si jeune, Shin’ichi était convaincu qu’il avait vécu sa vie exactement comme il l’avait décidé, en faisant tout son possible pour accomplir sa mission. Shin’ichi pensait que la mort de son fils devait avoir une signification profonde.
Il faut s’attendre à ce que toutes sortes de difficultés surgissent au cours de notre lutte pour kosen rufu. Une foi authentique nous permet de faire face à tout ce qui nous arrive, sans peur ni doute. En saisissant en profondeur la véritable nature de tous les événements douloureux grâce aux yeux de la foi, nous pouvons surmonter tous les obstacles.
Le chemin de kosen rufu est une longue suite de luttes dont nous ne pouvons jamais nous retirer. En avoir conscience et incarner le principe selon lequel « les difficultés sont la paix et la tranquillité » (cf. OTT, 115), voilà ce que signifie appliquer les enseignements de Nichiren dans notre propre vie. C’est l’esprit même de la Soka Gakkai.
(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 2, Acep, p. 293-294.)
• Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1
La troisième caractéristique est un état de vie où nous savourons la joie à chaque instant. Il s’agit d’éprouver une joie telle que, même au moment de la mort, nous puissions dire avec un sourire sincère: « J’ai vraiment mené une vie merveilleuse! Et maintenant, où vaisje aller pour continuer? » Tel est l’état de vie d’un authentique pratiquant du bouddhisme de Nichiren. Notre pratique bouddhique nous permet d’accéder à un état de vie toujours plus vaste où nous pouvons apprécier tout ce qui se passe dans l’existence. Comme le dit Nichiren, la foi dans la Loi merveilleuse est « la plus grande de toutes les joies » (OTT, 212).
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1 sur 2, Acep, p. 48.)
Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois d'octobre 2023.
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