Thème pour la réunion du mois de juillet 2010. Nous publions des extraits d’un texte de Daisaku Ikeda intitulé « La compassion bouddhique : alléger les souffrances et apporter ta joie ». Ce texte est paru dans La série « Les écrits de Nichiren Daishonin et la relation de maître et disciple » (D&E-jan. 2010, 25).

Le Sûtra du Nirvana déclare : “Les diverses souffrances auxquelles sont soumis les êtres vivants – toutes ces souffrances sont celles de I’Ainsi-venu.” Et Nichiren déclare que les souffrances [communes] que connaissent tous les êtres humains ... – toutes sont les propres souffrances de Nichiren. 1 (WND-II, 934)

La nécessité d’une philosophie de transformation de la vie

Au début de notre mouvement, M. Toda a dit : « L’objectif de notre pratique bouddhique est d’être heureux tout au long de l’éternité de la vie... L’activité même de l’univers est la quintessence de la compassion. De la même façon, partager le bouddhisme de Nichiren avec d’autres est un acte de compassion. L’action bienveillante est l’“œuvre du Bouddha.” » (...)

Aider ses amis confrontés aux souffrances fondamentales de la vie, en leur parlant de nos convictions et en les encourageant à s’éveiller à la Loi merveilleuse, est un acte de compassion d’une profondeur remarquable. (...)

Ici, le Sûtra du Nirvana fait l’éloge de l’infinie compassion du Bouddha, Face à la souffrance d’autrui, le Bouddha la ressent comme sienne. Les « diverses souffrances des êtres humains » désignent les problèmes qui affligent les personnes dans leur vie. Le bouddha Shakyamuni s’est approprié ces diverses souffrances et a cherché à les résoudre. Nichiren, quant à lui, va plus loin en faisant référence aux «souffrances [communes] que connaissent tous les êtres humains». Il explique que toutes les différentes formes de souffrances vécues par les êtres humains proviennent essentiellement de la même cause d’offense à la Loi bouddhique. Il déclare, avec audace, qu’il a pris la responsabilité de révéler le moyen pour les surmonter.

Nos efforts pour enseigner les principes et les idéaux du bouddhisme de Nichiren, à l’époque des Derniers Jours de la Loi, où règnent les Trois Poisons que sont l’Avidité, la Colère et l’Ignorance, agissent directement sur ces souffrances communes et ouvrent la voie pour notre bonheur et celui des autres. (...)

D’un certain point de vue, l’histoire humaine n’est qu’un cycle tragique de causes et d’effets négatifs, de haines et d’attaques, alimentés par les Trois Poisons. Pour en finir avec ce triste état de fait et permettre à notre monde d’accéder à la paix et à la coexistence harmonieuse, une puissante philosophie capable de transformer profondément la vie des gens est absolument nécessaire. Le bouddhisme de Nichiren Daishonin nous permet de nous éveiller à la Loi de Nam-myoho-renge-kyo, prière que nous récitons au sein de la SGI.

Nichiren déclare que les souffrances de tous les êtres vivants sont celles de l’Ainsi-venu et les siennes. A la fois Nichiren et Shakyamuni ont endossé personnellement ces souffrances et se sont consacrés à enseigner et à partager la Loi avec les autres.

Il suffit d’une seule personne. Une grande oeuvre est toujours produite par de grands individus. Cette oeuvre est poursuivie et propagée par leurs successeurs, ou disciples, qui partagent le même esprit.

Le thème principal de mon roman, La Nouvelle Révolution humaine, peut se résumer ainsi: «La révolution humaine d’un seul individu contribuera à changer la destinée d’un pays et, par voie de conséquence, celle de l’humanité entière. » Là se trouve aussi le voeu des personnes unies par les liens de maître et disciple dans la foi et qui mettent en pratique les enseignements de Nichiren, à l’époque actuelle. (D&E-jan 2010, 25 à 28)

« De la compassion naît la sagesse »

Qu’est-ce exactement que la compassion du Bouddha ? Dans son Traité sur la grande perfection de la sagesse, Nagarjuna examine le terme généralement employé en bouddhisme pour désigner la compassion – jihi en japonais. Les caractères chinois pour ji, ou compassion, signifient apporter la joie aux autres, tandis que hi, ou clémence, signifie alléger les souffrances. Alléger les souffrances des autres et leur apporter la joie afin qu’ils parviennent à l’Eveil est une manifestation de la compassion du Bouddha.

L’empathie pour les peines et les souffrances d’autrui est différente de la simple pitié pour autrui. Finalement, la seule manière pour une personne de véritablement surmonter ses problèmes est de puiser au plus profond de son être la force intérieure nécessaire pour agir par elle-même. M. Toda a dit: « Vous ne pouvez pas réellement aider quelqu’un en le plaignant. Devenez une personne capable d’offrir de vraies paroles d’encouragement fondées sur la foi. Vous devriez dire ce qui doit être dit, puis prier avec la personne que vous encouragez. »

La véritable compassion bouddhique n’a rien en commun avec le sentimentalisme ou la pitié. Car ces sentiments n’aident pas à remporter la victoire dans la vie. Ils ne peuvent alléger profondément les souffrances et apporter la joie, puisqu’ils ne résolvent pas le problème essentiel en termes de « souffrances communes ».

« De la compassion naît la sagesse, affirmait M. Toda. La compassion de vouloir aider les autres à surmonter leurs problèmes fait indéniablement: jaillir la sagesse nécessaire pour nous guider sur la mejileure voie à suivre. »

(...) Lorsque les disciples s’unissent en esprit avec un maître bouddhique d’une grande compassion, ils développent les qualités requises pour soulager les souffrances des autres et leur apporter la joie. Par conséquent, l’esprit bouddhique de maître et disciple est une source de compassion illimitée.

(...) Depuis les débuts du mouvement Soka, les croyants partagent les peines de ceux qui souffrent, prient pour leur développement et leur bonheur, parlent avec conviction des principes et des idéaux du bouddhisme, et aident d’innombrables personnes à transformer leur vie à un niveau fondamental en les guidant dans leur foi en la Loi merveilleuse. (...)

« En tant que simples mortels, disait M. Toda, il nous est parfois difficile de faire preuve de compassion. Mais nous pouvons remplacer la compassion par le courage. Le courage de s’exprimer équivaut à la compassion (...) » (D&E-jan 2010, 28 à 30)

Nos progrès encouragent de nombreuses personnes

La jeunesse est une période de soucis et de problèmes perpétuels. Mais ce n’est qu’en surmontant ces obstacles de la vie que nous devenons vraiment forts. Si nos conditions de vie sont toujours parfaites, nous aurons tendance à ne plus les apprécier et à nous laisser aller, et nous ne serons pas en mesure de bâtir de solides fondations pour notre vie. Faire soi-même l’expérience de la souffrance nous permet donc de mieux comprendre celle des autres et d’élargir le champ de notre compassion.

Rencontrer de nombreux défis et épreuves tout au long de notre engagement pour la paix est en soi une lutte honorable pour surmonter les « souffrances [communes] que connaissent tous les: êtres humains». Nos progrès encouragent de nombreuses autres personnes et sont une source d’espoir pour nos successeurs. Pour un responsable, surmonter ses difficultés et partager son expérience dans la foi sont une manière d’exprimer sa compassion. (D&E-jan. 2010, 30)


Thèmes et questions pouvant servir de support au dialogue pendant la réunion de discussion

  • Partager et surmonter ensemble nos souffrances communes dirigent naturellement nos vies vers le bonheur.
  • Partager des témoignages illustrant «Sagesse et courage naissent de notre compassion».
  • « Nous pouvons remplacer la compassion Par le courage. Le courage de s’exprimer équivaut à la compassion » : comment pourrait se traduire (ou s’est traduit) dans votre vie quotidienne, ce passage?
  • Les relations avec les autres sont parfois difficiles. Ils peuvent aussi beaucoup nous solliciter. Comment faire preuve de compassion sans tomber dans le « sacrifice »?

Note

  • 1. « Diverses souffrances » signifient les différentes souffrances vécues par les gens individuellement. L’expression «souffrances communes» fait référence aux difficultés rencontrées par la société en général, dont la cause fondamentale réside dans l’offense à la Loi bouddhique commise inconsciemment par un grand nombre de personnes. Nichiren explique qu’il considère toutes ces souffrances comme les siennes et cherche à les surmonter.

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