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Les bodhisattvas sortis de la terre sont des personnages clés du récit du Sûtra du Lotus, qui apparaissent dans le 15e chapitre. Lorsque le Bouddha Shakyamuni appelle à transmettre la Loi bouddhique après sa disparition, ils surgissent joyeusement de terre par myriades.

Les disciples du Bouddha éveillé depuis le plus lointain passé

Leur apparition provoque la stupeur parmi l’assemblée du Pic de l’Aigle, tant leur apparence est majestueuse et rayonnante, plus encore que celle de Shakyamuni lui-même. De plus, personne dans l’assemblée ne les reconnaît. « Qui sont-ils ? » demande le bodhisattva Maitreya au Bouddha. « Ce sont mes véritables disciples », répond ce dernier. C’est-à-dire, ceux à qui il a enseigné la Loi dans le plus lointain passé. En totale unité avec lui, ils se sont dès lors consacrés avec ardeur à la Loi bouddhique.

Contrairement aux autres disciples de Shakyamuni, leur but ultime n’est pas simplement d’atteindre la bouddhéité pour eux-mêmes, mais d’y conduire également tous les êtres vivants, suivant en cela l’exemple de Shakyamuni.

Les quatre guides des bodhisattvas sortis de la terre

Les bodhisattvas sortis de la terre suivent quatre maîtres :

  • Jôgyô (Pratique supérieure),
  • Muhengyô (Pratique infinie),
  • Jyôgyô (Pratique pure)
  • et Anrakugyô (Pratique ferme).
Ces guides sont également appelés les quatre bodhisattvas. Leurs noms se terminent tous par le suffixe gyô qui signifie « exercices ascétiques » ou en termes modernes, « pratique ». Cela fait référence à leur pratique incessante au sein du monde réel afin de conduire tous les êtres vivants à l’illumination.

Ceux à qui Shakyamuni confie la Loi après sa disparition

Les bodhisattvas sortis de la terre apparaissent donc en réponse à l’exhortation de Shakyamuni de propager la Loi bouddhique à l’époque troublée des Derniers Jours de la Loi, après sa disparition. Dans le 21e chapitre, « Les pouvoirs surnaturels de l’Ainsi-venu », il confie solennellement cette mission à Jôgyô, leur représentant. Puis, dans le 22e chapitre, « Transmission », il confie plus largement cette mission à l’ensemble des bodhisattvas et à toutes les divinités présentes.

Or, alors que l’enseignement du Sûtra du Lotus migra d’Inde en Chine, puis de Chine au Japon, lorsque l’époque des Derniers Jours fut officiellement décrétée par les autorités religieuses de l’époque, qui pratiqua et propagea le Sûtra du Lotus ? Qui hérita de la transmission décrite dans ce 21e chapitre ?

Nichiren Daishonin ouvrit la voie de la transmission du Sûtra du Lotus à l’époque des Derniers Jours de la Loi. Pour cette raison, il assimile son rôle de précurseur à celui du bodhisattva Jôgyô, guide des bodhisattvas sortis de la terre. Dans l'un de ses plus importants traités, il écrit :

Bien que peu digne d’un tel honneur, Nichiren fut néanmoins le premier à propager la Loi merveilleuse transmise au bodhisattva Jôgyô pour qu’il la répande à l’époque des Derniers Jours de la Loi.
La véritable entité de la vie (L&T-I, 101)

La fonction de bodhisattva sorti de la terre

Cela implique logiquement que les disciples de Nichiren endossent le rôle des bodhisattvas sortis de la terre. Nichiren poursuit :

Si vous avez le même esprit que Nichiren, vous devez être un bodhisattva sorti de la terre, et, puisque vous êtes un bodhisattva sorti de la terre, il ne fait aucun doute que vous êtes un disciple du Bouddha depuis le passé infiniment lointain. Il est écrit dans le chapitre Yujutsu : “Je leur enseigne depuis le passé le plus lointain.”
La véritable entité de la vie (L&T-I, 101)

Ainsi, métaphoriquement, les bodhisattvas sortis de la terre représentent la fonction, la force inhérente à la vie, qui pousse les êtres humains à agir incessamment et vigoureusement pour le bonheur des autres, avec « le même esprit que Nichiren ».


Adapté du Bouddhisme de Nichiren Daishonin, Département d’étude du mouvement Soka, ACEP, pp.91-93.


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Commentaires   
0 #3 Véronique 21-03-2023 21:38
Merci beaucoup pour cet enseignement
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+1 #2 Kamala 09-07-2019 22:08
Je lis "le terme japonais « kosen-rufu » désigne un concept très important pour les pratiquants du mouvement bouddhiste Soka. Souvent utilisé comme synonyme de paix mondiale il se définit comme « la paix dans la société par le bonheur individuel ». De façon plus générale, cette expression suggère une paix sociale qui serait la conséquence d’une large intégration de valeurs humanistes, telles que le respect indéfectible de la dignité de la vie"
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0 #1 komenan 07-04-2018 10:57
A notre époque celui qui se réclame disciple de Nichiren doit accomplir kosen rufu pour la paix et le bonheur de toute l'humanité.
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