![La transmission du bouddhisme par le dialogue. [Vladislav Nikonov /Unsplash CC]](/images/stories/vladislav-nikonov-7QUrf2hWZvA-unsplash.jpg)
Parler du bouddhisme de Nichiren aux autres est un exercice concret de compassion et de croyance en leur nature de bouddha. C’est un acte du plus grand respect pour les autres qui exige du courage. Revenons sur l’esprit de cette transmission.
Pratiquer le bouddhisme uniquement pour soi-même peut sembler une option facile, mais ce n’est pas la vraie voie vers l’accomplissement de soi. Notre vie intérieure est riche de possibilités inexplorées, de sagesse, de courage et de créativité. Le but du bouddhisme est de permettre aux gens de prendre conscience de ce potentiel illimité et de le mettre en valeur. Face au sentiment d’impuissance que nous pouvons ressentir en butte à la souffrance, le bouddhisme nous permet de puiser dans nos ressources intérieures pour la transformer jusqu’à un sentiment de plénitude. Parmi ces enseignements, le Sûtra du Lotus définit le plus clairement ce potentiel, précise qu’il existe dans la vie de tous les êtres humains et que le but est de permettre à tous de s’y relier ici et maintenant.
Au XIIIe siècle, quelque 1 500 ans après la mort de Shakyamuni, le bouddhisme était bien établi au Japon, mais s’était scindé en plusieurs écoles, chacune prétendant représenter le véritable enseignement de Shakyamuni. C’est dans ce contexte que vécut Nichiren, fondateur du bouddhisme pratiqué au sein de la Soka Gakkai. Après une longue étude des divers enseignements bouddhiques, il commença à réfuter vigoureusement les doctrines qu’il voyait dévier du Sûtra du Lotus. Il était convaincu que les philosophies erronées encourageant la passivité et le sentiment d’impuissance étaient la cause première de la souffrance et de la discorde sociale. Cela lui valut de graves persécutions de la part des autorités et la forte conviction qu’il exprimait dans ses écrits a parfois occulté le fait que transmettre l’enseignement du bouddhisme est avant tout une question de dialogue ouvert auquel lui-même a toujours été attaché.
Le Sûtra du Lotus illustre un modèle de transmission des enseignements avec le bodhisattva Jamais-Méprisant1 qui s’inclinait profondément devant chaque personne qu’il rencontrait, lui disant qu’il la respectait profondément parce qu’elle possédait la nature de bouddha. Ses actions étaient tournées en ridicule ou se heurtaient à de l’agressivité. En réalité, en s’adressant directement à la nature de bouddha des autres, il réfutait la vision limitée que les gens pouvaient avoir d’eux-mêmes.
L’esprit de partager l’enseignement bouddhique n’est pas suscité par le souci d’argumenter et de vouloir prouver des points de vue supérieurs à d’autres. C’est l’esprit de compassion pour permettre à une autre personne de croire au grand potentiel de sa vie.
Transmettre le bouddhisme de Nichiren Daishonin est le fruit d’un vrai dialogue, d’un échange stimulant fondé sur une vraie considération et un sincère intérêt pour nos amis que nous invitons à marcher avec nous sur la voie d’un bonheur véritable.
Daisaku Ikeda, D&E décembre 1998, 46.
D’après un article du SGI Quarterly, magazine de la Soka Gakkai internationale, avril 2011.
Article tiré du numéro de Valeurs humaines du mois de février 2021.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro
- 1. ↑ Pour en savoir plus : Le bodhisattva Jamais-Méprisant