Pour la deuxième quinzaine de septembre. Une étude de l'histoire du bouddhisme de Nichiren, avec pour support ces extraits de la série de textes d’étude « Les bases du bouddhisme de Nichiren pour la nouvelle ère du kosen rufu mondial ».

Les bases du bouddhisme de Nichiren

La Soka Gakkai est une organisation religieuse au sein de laquelle sont pratiqués les enseignements bouddhiques donnés à l’origine par le bouddha Shakyamuni en Inde et qui ont été perpétués et développés par les érudits bouddhistes indiens Nagarjuna et Vasubandhu, eux-mêmes révérés en tant que bodhisattvas ; puis par les Grands Maîtres Tiantai (Zhiyi) et Miaole (Zhanran) en Chine, par le Grand Maître Dengyo (Saicho) au Japon, et par Nichiren Daishonin. Elle s’emploie à conserver l’héritage et la tradition de l’humanisme bouddhique, né avec Shakyamuni, qui prône le respect de la vie et de tous les êtres vivants. La Soka Gakkai se fonde sur le Sûtra du Lotus, un écrit qui se trouve au coeur du bouddhisme Mahayana, et ses pratiquants s’engagent dans la pratique bouddhique et dans des activités adaptées à notre époque. Elle perpétue l’esprit fondamental du Sûtra du Lotus enseigné et illustré par Nichiren à travers sa vie et ses actions.

Shakyamuni

Shakyamuni était un prince qui vécut dans l’Inde ancienne. (Son lieu de naissance, Lumbini, est situé dans l’actuel Népal.) Dans sa jeunesse, Shakyamuni fut le témoin des inévitables souffrances de l’existence – la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort. Bien qu’encore jeune et en bonne santé, il réalisa que lui aussi y serait un jour confronté. Il décida alors de quitter son foyer pour se lancer dans une quête spirituelle et trouver une solution à ces souffrances fondamentales.

En tant que prince, Shakyamuni bénéficiait d’un grand confort et d’une aisance que la plupart des gens pouvaient lui envier. Mais, quand il prit conscience que les richesses et le luxe tant recherchés par les êtres humains étaient en définitive éphémères et vides, il n’y trouva plus aucun plaisir réel. Cela l’amena à partir en quête d’une philosophie ou d’un enseignement qui clarifie la véritable signification de l’existence humaine.

Le Bouddha – L’Éveillé

Shakyamuni ne trouva satisfaction ni dans les enseignements spirituels traditionnels de l’Inde, ni dans les nouvelles écoles de pensée et de croyance qui avaient fini par prévaloir à son époque. Il chercha plutôt, par la pratique de la méditation, à découvrir les causes et solutions fondamentales aux souffrances de la vie. C’est ainsi qu’il s’éveilla au Dharma, c’est-à-dire à la Loi éternelle et universelle qui pénètre toutes les formes de vie et l’univers.

Le nom « Shakyamuni »1 est un titre honorifique que l’on peut traduire par « le sage des Shakya » – Shakya est le nom du clan auquel il appartenait et muni signifie « sage ». Le titre « Bouddha », sous lequel il est universellement connu, signifie « L’Éveillé ».

La Loi à laquelle Shakyamuni s’est éveillé est devenue le coeur des enseignements bouddhiques.

La sagesse de s’éveiller à la dignité inhérente à la vie

Shakyamuni déclara que les êtres humains ignorent la dignité inhérente à leur propre vie parce qu’ils sont régis par l’égoïsme. Cela les amène à se laisser consumer par leurs désirs égoïstes immédiats et à rechercher leur propre bonheur au détriment des autres. Il enseigna donc que le mode de vie le plus noble et le plus admirable permettant de mener une vie véritablement digne consiste à s’éveiller à la Loi éternelle et universelle et à revenir à la pureté de son état de vie originel, libéré de l’ignorance ou de l’obscurité fondamentale.

De ce point de vue, l’enseignement du Bouddha correspondait à ce que l’on pourrait appeler « une restauration de la valeur de l’être humain ». Il souligna combien il était important que les êtres humains retrouvent la dignité suprême de leur vie et s’éveillent à leur potentiel infini, en faisant jaillir leur sagesse intrinsèque.

La compassion fondée sur le respect de tous les êtres humains

En éveillant les êtres humains à la valeur et à la dignité de leur propre vie, Shakyamuni leur a appris à comprendre et à respecter également la valeur et la dignité de la vie des autres. Tel est l’esprit fondamental de la compassion bouddhique.

Shakyamuni expliqua un jour à un roi que tous les êtres humains se considèrent eux-mêmes comme ce qu’il y a de plus précieux et que, par conséquent, ceux qui ont l’amour d’eux-mêmes ne devraient pas nuire aux autres. La compassion, telle qu’elle est enseignée par le bouddhisme, consiste à comprendre que les autres sont aussi importants et précieux que nous-mêmes et que, de ce fait, nous devrions les chérir comme nous nous chérissons nous-mêmes. C’est un enseignement qui repose sur la compréhension et le respect mutuels.

Le Sûtra du Lotus – coeur du bouddhisme Mahayana

Shakyamuni exposa ses enseignements pendant environ cinquante ans et, après sa mort, ses disciples compilèrent ses paroles et ses actions. Les principales doctrines du Bouddha furent compilées sous le nom de « sûtras ». Parmi tous ses enseignements, ceux qui traitent de la compassion et de la sagesse sont au coeur des sûtras du Mahayana. Et le plus important d’entre eux est le Sûtra du Lotus, qui a été loué comme « le roi des sûtras ».

Le Bouddha dit que, en exposant le Sûtra du Lotus, il a accompli le voeu qu’il avait émis dans un passé très lointain d’élever tous les êtres humains au même état de vie que lui. De plus, il exhorte à maintes reprises ses innombrables disciples à hériter de ce voeu, ou serment éternel, à le partager, et à le concrétiser en agissant avec compassion.

Nichiren Daishonin – le Pratiquant du Sûtra du Lotus

Nichiren considérait les souffrances de tous les êtres humains comme les siennes et, à une époque marquée par de grands troubles sociaux, il chercha à trouver un moyen de soulager ces souffrances. Il fit le voeu de découvrir et de perpétuer les enseignements bouddhiques permettant aux êtres humains de parvenir au bonheur authentique et de faire apparaître toute leur dignité. Il étudia donc les commentaires et écrits des maîtres bouddhiques antérieurs tout en lisant et en examinant attentivement par lui-même les nombreux sûtras bouddhiques. Au terme de cette étude, il découvrit la réponse qu’il cherchait dans le Sûtra du Lotus qui enseigne à tous les êtres humains le moyen d’exprimer leur potentiel illimité et de le faire vivre dans la société.

En se fondant sur ces principes du Sûtra du Lotus, Nichiren prit la ferme détermination d’aider tous les gens à parvenir au véritable bonheur et à faire apparaître leur dignité, ainsi qu’à établir la paix et la sécurité dans la société. Il fut confronté aux persécutions des autorités, qui mirent sa vie en péril, et rencontra une très forte opposition de la part des personnes ordinaires, en raison de leur manque de compréhension du véritable enseignement bouddhique et de leur attachement à d’anciens modes de pensée. Cependant, rien de tout cela ne le découragea. Agissant toujours en accord parfait avec les enseignements du Sûtra du Lotus, il encouragea sans cesse les gens et les aida à se régénérer, au risque de sa vie.

Nichiren établit la pratique de Nam-myoho-renge-kyo et il inscrivit le Gohonzon en tant qu’objet de vénération. En identifiant, révélant et établissant l’enseignement qui constitue l’essence du Sûtra du Lotus, il ouvrit la voie à l’atteinte de la bouddhéité pour tous les êtres humains.

Dans son traité Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays, Nichiren déclare que la paix et la prospérité sociale sont indispensables pour bâtir le bonheur individuel. Il écrit : « Si le pays est détruit et que les maisons sont anéanties, alors où pourra-t-on fuir pour trouver le salut ? Si vous vous inquiétez de votre sécurité personnelle, ne devriez-vous pas tout d’abord prier pour l’ordre et la tranquillité aux quatre coins du pays ? » (Écrits, 26) Durant toute sa vie, Nichiren se consacra entièrement à l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays – c’est-à-dire à faire de la philosophie du respect de la dignité de la vie le principe moteur de la société et à bâtir un monde où les êtres humains pourront vivre en paix et en sécurité.

Ses efforts rejoignaient ceux accomplis par les pratiquants du bouddhisme, depuis l’époque de Shakyamuni, pour surmonter la nature destructrice de l’égoïsme, qui inflige tant de mal et de souffrances aux êtres humains et à la société. C’était une nouvelle approche humaniste reposant sur l’esprit fondamental du bouddhisme qui est de permettre aux gens de parvenir au bonheur pour eux-mêmes et pour les autres – c’est-à-dire de développer la confiance et l’harmonie, et de créer des valeurs. La clé de ce processus est le dialogue ancré dans la raison et l’humanisme.

La Soka Gakkai – faire vivre le bouddhisme de Nichiren à l’époque moderne

Par leurs efforts altruistes, les trois présidents fondateurs de la Soka Gakkai – Tsunesaburo Makiguchi, Josei Toda et Daisaku Ikeda – ont fait revivre la philosophie et la pratique du bouddhisme de Nichiren à l’époque moderne. Les pratiquants de la Soka Gakkai s’engagent dans toutes sortes d’activités en se fondant sur les encouragements des trois présidents fondateurs. Sur un plan personnel, tout en se lançant des défis dans tous les domaines de la vie, ils récitent Nam-myoho-renge-kyo pour réfléchir profondément au sens de leur vie et faire jaillir l’espoir et le courage pour traiter les problèmes qu’ils rencontrent. De plus, ils s’efforcent de développer un caractère riche fondé sur un solide engagement à créer des valeurs humanistes. Telle est la pratique de la révolution humaine.

Grâce à leurs échanges réguliers avec leurs amis pratiquants et à leur participation aux réunions de la Soka Gakkai, les pratiquants approfondissent aussi leur compréhension des écrits de Nichiren Daishonin et des encouragements du président de la SGI, Daisaku Ikeda, partagent des expériences dans la foi et s’encouragent et se soutiennent mutuellement. Ils parlent également avec des amis et avec des personnes de leur entourage des principes et des idéaux du bouddhisme et de la façon dont la pratique bouddhique a enrichi leur vie. Ils favorisent ainsi une meilleure compréhension de la philosophie du bouddhisme de Nichiren, qui accorde la plus haute valeur à la vie, et des activités humanistes de la Soka Gakkai, tout en développant le réseau de ceux qui adoptent la foi dans la Loi merveilleuse.

La transmission du bouddhisme vers l’ouest et le kosen rufu mondial

Le but de la pratique du bouddhisme de Nichiren est de parvenir au bonheur pour soi-même et pour les autres. Cette pratique encourage aussi chacun à contribuer à son environnement en tant que bon citoyen et à devenir une personne indispensable à qui les autres font confiance et sur qui ils peuvent compter dans la vie de tous les jours, au travail et dans la société.

La Soka Gakkai participe aussi concrètement à la lutte pour résoudre les problèmes planétaires auxquels l’humanité est aujourd’hui confrontée. Par ses expositions internationales contre les armes nucléaires et ses initiatives pour soutenir les réfugiés, elle souligne l’importance de la paix, du respect de la dignité de la vie et des droits humains. Par ses expositions sur les problèmes liés à l’environnement, elle vise aussi à faire prendre conscience de la nécessité d’accomplir des efforts pour protéger la planète.

La Soka Gakkai a fait revivre la tradition de la philosophie et de la pratique de l’humanisme de Shakyamuni, dont a hérité Nichiren. Elle lui a accordé la plus haute valeur en considérant que cette tradition constituait la quintessence même du bouddhisme. La Soka Gakkai s’emploie donc à en perpétuer l’esprit dans la société d’aujourd’hui et, par ses activités et ses initiatives, elle s’efforce de le transmettre aux générations futures. Par le dialogue qui permet d’approfondir la compréhension et qui est source d’inspiration, nous, pratiquants de la Soka Gakkai, luttons constamment pour aider de nombreuses personnes à se développer et à se renforcer afin qu’elles puissent, dans leurs rôles et domaines respectifs, illustrer de façon exemplaire l’humanisme bouddhique. On appelle kosen rufu ce mouvement qui consiste à rechercher le bonheur de l’humanité ainsi que la paix mondiale.

Parti de l’Inde, le bouddhisme s’est déplacé vers l’est jusqu’au Japon. Aujourd’hui, il retourne vers l’ouest pour se propager non seulement dans les pays d’Asie et en Inde, mais aussi dans le monde entier. C’est ce que l’on appelle la « transmission vers l’ouest » ou le « retour vers l’ouest » du bouddhisme. Actuellement, notre mouvement humaniste bouddhique s’est répandu dans 192 pays et territoires du monde entier.


Pour aller plus loin...

  • Le Bouddha
    D. Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 3, chapitre « Le Bouddha ».
  • L'établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays
    Ibid., vol. 4 chapitre « Rissho Ankoku ».
  • La lutte pour la dignité de la vie
    Ibid., vol. 27, chapitre « Justice » .
  • La création du mouvement de la SGI pour la paix
    Ibid., vol. 21, chapitre « La création de la SGI ».

Note

  • 1. Dans la tradition bouddhique, on le connaît aussi sous le nom de famille Gautama et sous celui de Siddharta (qui signifie « but atteint »).
 
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