En juillet et août 2020, nous vous proposons d’aborder le thème « Le bodhisattva Pratiques-Supérieures » issu de la partie « Nichiren et le Sûtra du Lotus » au programme de l’activité d’étude de Niveau 2.

Le bodhisattva Pratiques-Supérieures

Nichiren Daishonin fut le premier à se dresser seul et à risquer sa vie pour la propagation de la Loi merveilleuse, en tant que pratiquant du Sûtra du Lotus à l’époque de la Fin de la Loi. Il montra ainsi que sa mission et son comportement s’accordaient avec ceux du bodhisattva Pratiques-Supérieures à qui Shakyamuni confi­a la tâche d’enseigner le Sûtra du Lotus à l’époque de la Fin de la Loi.

Le chapitre « Les pouvoirs surnaturels de l’Ainsi-Venu » explique que la transmission du Sûtra à l’époque de la Fin de la Loi a été confiée à Pratiques-Supérieures et aux autres bodhisattvas sortis de la terre, qui exerceront alors la fonction du soleil et de la lune en illuminant et en dissipant l’obscurité et la grisaille qui tourmentent les gens vivant au cœur des réalités de ce monde. De plus, dans le chapitre « Surgir de terre », les bodhisattvas sortis de la terre sont comparés aux fleurs de lotus qui, sans se laisser souiller par ce monde impur ni troubler par les désirs ou les maux terrestres, s’épanouissent et font jaillir le fruit de l’illumination.

Cela signifie que Pratiques-Supérieures est le maître et le Bouddha de l’époque de la Fin de la Loi qui, à la place de Shakyamuni, enseigne et mène les êtres humains de cette époque à la bouddhéité. Nichiren Daishonin s’est donné lui-même le nom de Nichiren (ce qui signifie « soleil lotus ») et, en tant que pratiquant du Sûtra du Lotus, il persévéra dans ses efforts pour sauver les êtres humains de la souffrance. Le choix de son nom exprime sa conviction qu’il remplit le rôle de Pratiques-Supérieures dont la fonction est comparée, dans les chapitres « Les pouvoirs surnaturels de l’Ainsi-Venu » et « Surgir de terre », au soleil, à la lune et à la fleur de lotus. Si, du point de vue du comportement, Nichiren accomplit la fonction de Pratiques-Supérieures, à un niveau plus profond – du point de vue de son état d’éveil intrinsèque – il est le Bouddha de la joie illimitée depuis le temps sans commencement, le Bouddha qui peut pleinement manifester la dignité inhérente à la vie. Quand nous croyons dans le Gohonzon de Nam-myoho-renge-kyo et que nous faisons apparaître la Loi de Nam-myoho-renge-kyo inhérente à notre vie, nous pouvons manifester l’état de bouddha du temps sans commencement. Cela signifi­e que les personnes ordinaires accomplissent réellement les actions du Bouddha dans leur vie quotidienne et dans la société.

En tant que pratiquant du Sûtra du Lotus, Nichiren Daishonin a surmonté beaucoup de grandes difficultés et de persécutions. Le 12 septembre 1271, lorsqu’il sortit victorieux de la persécution de Tatsunokuchi, il se libéra de son identité transitoire de personne ordinaire en proie au karma et à la souffrance et, simultanément, ouvrit et révéla sa véritable identité. Cette véritable identité était son état de vie originel en tant que Bouddha de la joie illimitée depuis le temps sans commencement. (Cette profonde transformation est connue sous le nom d’« abandonner le provisoire pour révéler le véritable ».) Nichiren exprima ensuite cet état de bouddha fondamental sous la forme d’un mandala, le Gohonzon, qui représente la Cérémonie dans les Airs1 du Sûtra du Lotus. Il l’a établi en tant qu’objet de vénération dans lequel tous les êtres humains de l’époque de la Fin de la Loi devraient croire et qu’ils devraient garder pour atteindre la bouddhéité.

Les pratiquants de la SGI prient devant ce Gohonzon qu’ils considèrent comme une concrétisation, ou comme le miroir, de leur bouddhéité inhérente. Ils récitent Nam-myoho-renge-kyo avec la conviction qu’ils sont eux-mêmes la Loi merveilleuse, et ils s’efforcent de transmettre cet enseignement et de le partager avec d’autres. À l’instar de Nichiren Daishonin, en agissant de cette manière, ils manifestent la Loi merveilleuse dans leur vie, faisant ainsi apparaître leur état de bouddha et goûtant les bienfaits et la bonne fortune qui l’accompagnent.


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Annexes

Extrait 1

Extrait de La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, chapitre 23, p. 681 (non inclus au programme)

Un rassemblement de bodhisattvas qui « bondissent en avant »

H. Suda. En effet, les bodhisattvas sortis de la terre ne sont pas descendus du ciel, comme des divinités. Au contraire, ils sont sortis de la terre, ce qui nous donne une idée de l’importance accordée par le Sûtra du Lotus aux êtres humains.

T. Endo. […] Nichiren Daishonin écrit : « Quand le bodhisattva Pratiques-Supérieures a émergé de terre, ne l’a-t-il pas fait en dansant ? » (Grand mal et grand bien, Écrits, 1126)
Il y a des traductions du Sûtra du Lotus, même dans la version chinoise de Kumarajiva, dans lesquelles ce chapitre est intitulé « Jaillissant de la terre ». Cette variante se trouve même dans les copies du Sûtra du Lotus faisant partie du Taisho Shinshu Daizo Kyo (nouvelle compilation du Canon bouddhique à l’Ère Taisho, 1912-26), recueil de la quasi-totalité des sûtras traduits en chinois. Dans une version du Sûtra du Lotus découverte sur le site de Dunhuang, en Chine, on lit également « jaillir ».

D. Ikeda. Je vois. Cet aspect « jaillissant », « bondissant » semble une caractéristique marquante de l’apparence des bodhisattvas sortis de la terre. De fait, ils apparaissent sur la scène, pleinement conscients de leur mission de propager la Loi merveilleuse. Ils ne se manifestent pas à contrecœur, parce que Shakyamuni le leur a demandé ; ils bondissent plutôt en dansant joyeusement et en se disant : « Le temps pour nous d’agir est enfin arrivé ! » [...]

D. Ikeda. C’est en pratiquant avec une foi motivée de l’intérieur, une foi qui nous incite à « bondir » que l’on peut atteindre un bonheur éternel.


Extrait 2

Extrait de La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, chapitre 25, p. 647 (non inclus au programme)

Un mouvement qui ébranle les systèmes de valeurs existants

K. Saito. La conception de l’humanité actuellement admise par la plupart de nos contemporains pourrait bien sembler, aux générations futures, extrêmement déformée. [...]

T. Endo. C’est un domaine dans lequel il est nécessaire de « rompre les attachements et susciter des doutes ». Car une société formée en se fondant sur une telle conception des êtres humains ne peut que devenir un désert spirituel, et être dépourvue d’espoir.

D. Ikeda. Ce processus qui consiste à « ébranler les attachements et susciter des doutes » sera mis en œuvre par la voix et les actions des bodhisattvas sortis de la terre, tout comme, dans le Sûtra du Lotus, leur apparition grandiose « ébranle les attachements et suscite des doutes ». Nous pouvons considérer l’apparition de bodhisattvas sortis de la terre, de nos jours, comme une ouverture, plantant le décor d’une révolution planétaire qui se poursuivra au cours des XXIe, XXIIe et XXIIIe siècles, pour toute l’éternité.
Nichiren Daishonin lança cet appel à ses disciples : « Puisque les grandes calomnies sont déjà présentes dans ce pays, la grande Loi correcte ne manquera pas de se propager. Qui parmi vous aurait des raisons de s’en plaindre ? Même si vous n’êtes pas le vénérable Mahakashyapa, vous devriez tous vous mettre à danser. Même si vous n’êtes pas Shariputra, vous devriez vous lever et danser. Quand le bodhisattva Pratiques-Supérieures a émergé de terre, ne l’a-t-il pas fait en dansant ? » (Grand mal et grand bien, Écrits, 1126)
Il nous enseigne : ne vous plaignez jamais ! C’est grâce à l’existence de grands maux qu’un grand bien suivra nécessairement. Vous devriez avancer joyeusement, en dansant et avec enthousiasme, tout comme le font les bodhisattvas sortis de la terre. Nous sommes des bodhisattvas sortis de la terre. Avançons donc en dansant, en sortant vigoureusement de cette « grande terre » que constituent les personnes ordinaires.


Note

  • 1. Une des trois assemblées décrites dans le Sûtra du Lotus, où tout le groupe est suspendu dans l’espace au-dessus du monde saha. Elle s’étend du chapitre « L’apparition de la Tour aux trésors » (le 11e) au chapitre « Transmission » (le 22e). Le cœur de cette cérémonie est la révélation de l’éveil originel du Bouddha dans le très lointain passé et le transfert de l’essence du Sûtra aux bodhisattvas sortis de la terre, dirigés par le bodhisattva Pratiques-Supérieures.

A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de juin 2020.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro

 
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