
Dans le cadre de la préparation de l’activité d’étude de Niveau 1 qui aura lieu en octobre 2025, nous vous proposons d’approfondir ensemble des extraits de l’écrit de Nichiren Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie.
Introduction
Ce texte a un écho particulier pour les pratiquants
français. Le 19 juin 1989, lors de sa visite en France,
Daisaku Ikeda nous encourage ainsi : « L’écrit Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie est très court, mais
il expose parfaitement la signification et le but essentiels de notre pratique bouddhique. C’est pourquoi, je
recommande aux pratiquants français d’en faire une
étude approfondie. […] Le bouddhisme existe et prend
vie dans vos cœurs seulement lorsque vous priez, parlez et agissez pour kosen rufu. »1
Devenons profondément heureux par notre pratique
bouddhique tel qu’enseigné par Nichiren dans cet
écrit, et construisons ensemble un monde de paix
pour le bonheur de tous !
PARTIE 1 – Support pour les réunions
Extraits du volume 1 des Commentaires des écrits de Nichiren
• « Si vous souhaitez arrêter le cycle sans commencement des naissances et des morts et parvenir absolument à l’illumination suprême en cette vie, vous devez percevoir le merveilleux principe inhérent à tous les êtres vivants : Myoho-renge-kyo. La récitation de Myoho-renge-kyo vous permettra donc de percevoir le principe merveilleux inhérent à tous les êtres vivants. »
La récitation de Daimoku est le fondement
de tous les enseignements exposés par
Nichiren Daishonin de son vivant. Et, à la
différence des autres écoles bouddhiques établies en
son temps, cette récitation n’est pas consacrée au culte
d’un dieu ou d’un bouddha spécifique. Nichiren a
donné un moyen permettant à tous les êtres humains
de parvenir à l’illumination, l’idéal du Sûtra du Lotus.
Psalmodier Nam-myoho-renge-kyo active notre état
de bouddha inhérent, et nous permet de manifester
l’état de vie de la bouddhéité.
Le bouddhisme de Nichiren distingue deux sortes
de Daimoku : le Daimoku de la foi et le Daimoku de
la pratique.
Le Daimoku de la foi désigne l’aspect spirituel de
notre pratique. Cela représente essentiellement la
lutte que nous menons dans notre cœur contre nos
illusions intérieures, ou notre obscurité ; une lutte
contre les forces négatives et destructrices en nous.
Cela consiste à dissiper l’obscurité qui enveloppe
notre état de bouddha et à le faire surgir grâce au
pouvoir de la foi.
Le Daimoku de la pratique, par ailleurs, désigne le
fait de réciter nous-même Nam-myoho-renge-kyo et
également de l’enseigner aux autres. Cela veut dire
faire des efforts en paroles et en actions pour notre
bonheur et pour celui des autres, donnant ainsi la
preuve de notre lutte spirituelle contre la négativité
intérieure et les illusions.
Quand nous récitons Nam-myoho-renge-kyo, nous
récitons le nom de l’état de bouddha et, simultanément,
nous le faisons surgir dans notre vie et dans celle des
autres. Quand notre foi l’emporte sur les doutes et
les illusions intérieures, le pouvoir de notre état de
bouddha inhérent est stimulé par le son de notre
Daimoku et se manifeste spontanément dans notre vie.
Le point crucial, qui distingue le bouddhisme de
Nichiren des autres écoles bouddhiques de son temps,
fut l’instauration de ce moyen concret pour accéder à
la bouddhéité. Et, depuis le moment où il prononça
publiquement Nam-myoho-renge-kyo (le 28 avril 1253),
jusqu’à l’instant de sa mort (le 13 octobre 1282),
Nichiren s’efforça passionnément d’enseigner, à
tous les habitants du pays, cette voie suprême vers
l’illumination.
Dans le passage qui ouvre Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, Nichiren Daishonin formule clairement
et intégralement le principe fondamental de salut
résidant au cœur de son enseignement dont la raison
d’être est le bonheur de toute l’humanité.
(Daisaku Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren,
vol. 1, Acep 2018, p. 12-14.)
• « Toutefois, même si vous récitez et gardez Myoho-renge-kyo si vous considérez la Loi comme extérieure à vous, vous ne pratiquez pas la Loi merveilleuse, mais un enseignement inférieur. »
Le cœur humain est d’une grande sensibilité,
complexité et richesse. Il a la capacité d’accomplir
d’incroyables exploits. Mais, pour cette raison même,
il traverse aussi souvent des souffrances et de grands
tourments. Le cœur humain peut également se laisser
happer vers une spirale descendante négative sans fin.
[…] Ici, comme dans de nombreux autres de ses
écrits, Nichiren Daishonin souligne l’importance
cruciale du cœur, ou esprit. C’est uniquement dans
le domaine intérieur de la vie que réside la possibilité
de changements radicaux, du mal vers le bien, ou
du bien vers le mal. C’est pourquoi l’illumination,
selon lui, résulte d’un processus qui commence par
un changement intérieur. Autrement dit, grâce au
pouvoir de la foi, nous avons le moyen de vaincre les
fonctions négatives à l’intérieur de nous, de stopper
des processus régis par l’obscurité fondamentale
présente dans le cœur de tout être humain, et de
faire apparaître les fonctions positives de la vie qui
ne font qu’un avec la nature de notre bouddhéité.
[…] Un point important de cet écrit est l’avertissement
que nous donne Nichiren Daishonin : nous aussi, qui
pratiquons le bouddhisme de Nichiren, courons le
risque de tomber dans des façons non bouddhiques
de penser, si nous cherchons la Loi en dehors de
notre propre vie. C’est pourquoi, en tant que disciples
de Nichiren Daishonin, nous devons avoir toujours
présente à l’esprit sa recommandation : « Ne pensez
jamais que l’un des 80 000 enseignements […] soit
extérieur à vous. »
[…] L’essence de notre pratique consiste à percevoir
la vraie nature de notre vie, de notre esprit. Pour ce
faire, nous devons livrer une bataille intérieure. […]
Lutter contre l’obscurité, ou l’ignorance qui est en
nous, fait inévitablement partie du processus qui
nous permet de devenir bouddha. Autrement dit,
savoir si oui ou non nous luttons constamment contre
notre ignorance innée est le seul facteur vraiment
déterminant pour atteindre la bouddhéité. Si nous
négligeons d’entreprendre cette lutte, l’ignorance
va recouvrir et masquer notre état de bouddha.
L’obscurité devient alors plus dense et exacerbe en
nous les cinq tendances illusoires, à l’avidité, la colère,
la stupidité, l’arrogance et au doute. Voilà ce qui arrive
lorsque l’on croit que la Loi se trouve en dehors de
soi. Nous ne devons jamais l’oublier.
(Daisaku Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren,
vol. 1, Acep 2018, p. 15-16 ; 56-57.)
PARTIE 2 – Références complémentaires
Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1
Même un seul Daimoku peut imprégner tout
l’univers. Un Daimoku véritablement sincère
et déterminé a, par conséquent, la force de tout
faire bouger. Pour vous donner une image, les
mots « Je t’aime » peuvent avoir un impact
complètement différent selon qu’on les prononce en y mettant tout son cœur ou
avec la plus grande légèreté.
Des Daimoku récités avec la conviction
profonde que notre vie est l’entité de la
Loi merveilleuse, avec la détermination
de consacrer notre vie au grand vœu
de transmettre la Loi en tant qu’émissaires du Bouddha, ne manqueront pas
d’entrer en résonance avec le Gohonzon
et d’atteindre l’univers. Une personne
qui prie de cette manière parviendra immanquablement à un état de liberté totale.
Il est évident que personne ne devient tout de
suite un expert dans un domaine, quel qu’il soit.
C’est en surmontant les obstacles les uns après
les autres et en continuant à aller de l’avant
que nous acquérons un certain degré d’expertise ou de maîtrise dans une sphère donnée. Il
en va de même pour la foi. Il peut y avoir des
moments où nous nous sentons vaincus et où
nous faiblissons dans notre détermination, ou
bien nous commençons à nous inquiéter ou à
éprouver de l’anxiété ou de la crainte, quand
les choses ne vont pas dans le sens que nous
souhaitions. Mais l’important est de continuer
à réciter Daimoku, quoi qu’il arrive. Que nos
prières soient exaucées immédiatement ou non,
nous devons continuer à réciter Nam-myoho-renge-kyo, sans éprouver aucun doute. Ceux
qui maintiennent une telle foi atteindront, en
définitive, la voie suprême et les plus hautes
valeurs. Ils savoureront la conviction que tous
les événements de leur vie se sont déroulés
de la manière la plus positive et la plus significative possible. Ils parviendront à une vie
profondément satisfaisante et pourront tout considérer comme une source de joie, relevant de leur mission. C’est ainsi qu’opèrent la Loi merveilleuse et le
pouvoir de la foi.
(Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1, Acep 2020, p. 93-94.)
Extrait du volume 1 des Commentaires des écrits de Nichiren
Si nous suivons l’esprit empli d’illusions des personnes ordinaires – un esprit qui tend à être facilement ballotté – notre potentiel intérieur peut
rapidement tarir, ou pire, nous pouvons succomber à des pulsions négatives ou destructrices.
C’est un problème dû à la subtilité de l’esprit.
Parce que notre esprit est la clé pour atteindre
la bouddhéité en cette vie, nous devons surmonter notre propre faiblesse intérieure. C’est le but
de notre pratique bouddhique. L’esprit des personnes ordinaires est constamment vacillant.
Nous ne devons pas prendre cet esprit changeant comme base ou pour guide.
[…] Devenir le maître de son propre cœur ou
esprit signifie avoir dans la vie une boussole
sûre et le phare brillant de la foi. […] Autrement dit, l’existence d’un maître qui
vit en complet accord avec la Loi merveilleuse,
qui enseigne aux gens le vaste potentiel intérieur qu’ils possèdent, est indispensable pour
atteindre la bouddhéité en cette vie.
[…] Le bouddhisme de Nichiren est un enseignement fondé sur l’inséparabilité du maître
et du disciple. Et le Sûtra du Lotus est l’écrit
qui consacre cette non-dualité.
[…] Par-dessus tout, cette noble voie pour l’atteinte de la bouddhéité en cette vie consiste à
pratiquer la foi dans l’esprit d’inséparabilité
de maître et disciple, en faisant nôtre le noble
esprit du Bouddha, sans nous laisser arrêter
par notre obscurité intérieure ou par les Trois
Poisons que sont l’avidité, la colère et l’ignorance. Une foi fondée sur l’esprit de maître et
disciple est la clé qui ouvre le trésor que contient
notre vie qui est aussi vaste que l’univers.
(Daisaku Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 1, Acep 2018, p. 88-92.)
Pour aller plus loin...
- D. Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 1, Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, Acep.
- D. Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 16, Acep, p. 207-208.
- D. Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie II, Acep, p. 366.
- D. Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1, Acep, p. 67 et suivantes.

Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois d'avril 2025.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro
- 1. ↑ Troisième Civilisation, Hors-série, été 1989, p. 58