
Nous vous proposons cet été d’approfondir le sens de la lettre de Nichiren intitulée L’hiver se transforme toujours en printemps, à travers cette sélection d’extraits. Cette lettre est au programme de l’activité d’étude de niveau 1 qui aura lieu en octobre 2025.
Introduction
Le contexte dans lequel Nichiren écrit cette lettre
pourrait très bien être une scène contemporaine :
une femme brillante et cultivée, mais de constitution fragile, a perdu son mari et doit élever seule ses
deux enfants. Dans cet écrit, imprégné de l’humanisme bouddhique des enseignements de Nichiren,
celui-ci exprime cette profonde bienveillance que
tout être humain, une fois éveillé à l’état de Bouddha,
peut faire surgir dans sa vie pour être heureux lui-même et soutenir les autres.
Cette femme à qui Nichiren écrit se nomme Myoichi.
C’était une nonne séculière dont le mari était resté
fidèle à Nichiren et à ses enseignements même
lorsque son fief lui fut confisqué du fait de sa foi.
Il était mort en s’inquiétant pour Nichiren, alors
en exil, et pour sa femme qui se retrouverait seule
avec leurs enfants. En pensant à ce courageux mari,
mort au milieu de difficiles épreuves, Nichiren écrit :
« […] votre mari a peut-être senti qu’il allait se passer quelque chose et que ce moine [Nichiren] serait
de plus en plus hautement respecté. Contrairement
à ce qu’il espérait, j’ai été exilé [à Sado], et il a dû se
demander comment le Sûtra du Lotus et les dix filles
rakshasa avaient bien pu tolérer cela. S’il était encore
en vie, quelle joie serait la sienne de voir que Nichiren a
été gracié ! […] Ceux qui croient dans le Sûtra du Lotus
vivent comme en hiver, mais l’hiver se transforme toujours en printemps. Jamais, depuis les temps anciens,
personne n’a vu ni entendu dire que l’hiver s’était transformé en automne. De même, jamais nous n’avons
entendu parler d’un croyant du Sûtra du Lotus qui se
soit transformé en être ordinaire. On lit dans le Sûtra :
“Quant à ceux qui entendent la Loi, aucun ne manquera d’atteindre la bouddhéité.” Votre défunt mari a
donné sa vie pour le Sûtra du Lotus. » (L’hiver se transforme toujours en printemps, Écrits, 539)
Extraits du Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 5
La joie qu’amène le printemps ne peut se manifester que parce que l’hiver l’a précédé. De
même, ce n’est qu’en surmontant les épreuves
de l’hiver avec le pouvoir de la foi que nous
pourrons apprécier un printemps de victoires.
Prenons l’exemple des cerisiers en fleurs, au
printemps. Les bourgeons se forment l’été,
puis passent tout l’automne en dormance. Ces bourgeons doivent traverser le froid de l’hiver avant de
terminer leur développement précédant la floraison. Une fois sortis
de leur dormance, ils commencent
à grossir au fur et à mesure que les
températures s’adoucissent, pour
finalement fleurir.
L’hiver peut avoir comme fonction d’éveiller
notre pouvoir inhérent et notre potentiel latent
– ce principe s’applique à la fois à la vie et à la
pratique bouddhique. Tous les êtres vivants possèdent
la graine de la bouddhéité, également appelée nature
de bouddha. Cette graine contient un potentiel aussi
vaste et illimité que l’univers lui-même. Éveillée de
son état « dormant », elle peut ensuite éclore grâce à
la foi dans le Sûtra du Lotus, nous permettant ainsi
de surmonter les épreuves de l’hiver. En d’autres
termes, nous gagnons grâce à nos combats contre
les obstacles induits par notre pratique bouddhique.
Nous pouvons faire éclore de magnifiques fleurs de
la victoire dans notre vie quand nous résistons aux
épreuves de l’hiver, et nous émergeons, triomphants,
grâce à notre pratique de la Loi merveilleuse.
Si, en revanche, au cœur de l’hiver de la vie, nous
reculons face au combat pour progresser dans notre
(Valeurs humaines, hors-série n° 11, Activité d’étude
bouddhique Niveau 1, p. 107-110))
Extrait des La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1
« L’hiver se transforme toujours
en printemps »
• Nichiren écrit : « L’hiver se transforme toujours en printemps. » (L’hiver se transforme toujours en printemps, Écrits, 539) Il poursuit en
disant que ceux qui croient dans le Sûtra du
Lotus peuvent sembler être en hiver, mais que
l’hiver ne manquera pas de céder la place au
printemps. Ces paroles de Nichiren ont permis
à d’innombrables individus de trouver
leur voie pour aller de l’avant, vers un
printemps de renaissance, un printemps
de la vie. C’est là pour nous une orientation éternelle et son message, sans
aucun doute, continuera à insuffler un
bonheur illimité à des milliards d’êtres
humains sur la planète qui recherchent
le vrai bonheur. […]
Nichiren […] dit à la nonne séculière : « Votre
mari est mort en “hiver”. Mais le “printemps” est
maintenant arrivé. Menez pleinement votre vie.
Ceux qui demeurent fidèles à leurs convictions
sont assurés d’atteindre la bouddhéité. Vous ne
manquerez pas de devenir heureuse. Il est plus
que probable que votre mari veille sur vous et sur
votre famille. »
De plus, avec une sollicitude et une compassion profondes, Nichiren assure Myoichi qu’il
se tient prêt à veiller lui-même sur ses enfants,
si les temps s’y prêtent (Écrits, 540). Cette
bonté illimitée, cette humanité chaleureuse
sont le cœur même du bouddhisme bienveillant de Nichiren. Il n’y a pas là la moindre trace
d’autoritarisme. Comme c’est merveilleux !
La formule « l’hiver se transforme toujours en
printemps » peut aussi se comprendre comme
l’expression de la conviction de Nichiren et de
sa preuve factuelle : il goûte le printemps de la
victoire après avoir résisté aux conditions les
plus sombres durant son exil à Sado. Nichiren
affronta les persécutions les unes après les
autres, comme autant d’épreuves qui ne pouvaient être surmontées sans le pouvoir de la
bouddhéité. […]
(D. Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix,
vol. 1, « Le bonheur », Acep, p. 125-128)
• C’est dans les hivers de la vie que s’emmagasine
l’énergie éternelle et indestructible pour atteindre
la bouddhéité et que se forge une force vitale aussi
vaste que l’univers. De plus, cette énergie s’accroît
en réponse à l’adversité et aux épreuves. Tous ceux
qui pratiquent l’enseignement bouddhique correct
connaîtront, à coup sûr, la venue du printemps. Mais
si, dans les phases difficiles des hivers de la vie, nous
essayons de nous détourner ou remettons en doute
le monde de la foi plutôt que de renforcer notre
croyance et que, de ce fait, nous n’accumulons pas
suffisamment de force et de bonne fortune, nous ne
parviendrons jamais nulle part, et nous ne pourrons
pas davantage mener une vie véritablement satisfaisante. Le point crucial est : quels défis nous lançons-nous et jusqu’à quel point passons-nous notre
temps de manière significative durant les hivers de
l’existence ?
L’important est de vivre avec la conviction profonde que
le printemps arrivera, à coup sûr. Dans le monde de la
nature, le printemps des fleurs vient le moment venu.
Tel est le rythme de la vie et de l’univers. Mais bien
trop de gens dans le monde sont encore au cœur de
l’hiver lorsqu’ils atteignent la fin de leur vie. Pour
éviter un tel destin, il nous faut mettre notre vie au
rythme de l’univers, qui génère le printemps. C’est
notre pratique bouddhique, fondée sur la foi dans la
Loi merveilleuse, qui nous permet de réaliser cela.
En ce sens, la foi dans la Loi merveilleuse fonctionne
comme des ailes qui se déploient vers le bonheur
éternel.
Chaque fois que nous surmontons des difficultés,
nous accumulons de la bonne fortune et élevons
notre état de vie. En atteignant la bouddhéité en cette
existence, nous pouvons nous envoler sereinement
à travers les vastes cieux de la vie, dans un état de
bonheur et d’épanouissement suprêmes pour toute
l’éternité. Tel est l’enseignement du bouddhisme et
le rythme de la vie.
(D. Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix,
vol. 1, « Le bonheur », Acep, p. 130-131)
Extrait de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30-II
Dans le journal Seikyo du 14 janvier, un gros titre
indiquant « Les courageux pratiquants d’Akita
bravent la neige et transforment joyeusement
l’hiver en printemps » couvrait l’entête des pages deux et trois, qui étaient
entièrement dévolues aux deux photos
de groupe de la veille où l’on voyait
Shin’ichi poser dans la neige avec les
pratiquants.
La neige continua à tomber abondamment le 14 janvier et, durant
toute la journée, les températures
restèrent négatives. À l’intérieur
du centre culturel d’Akita, Shin’ichi composa
des poèmes pour les pratiquants pionniers qui
avaient apporté d’importantes contributions à
kosen rufu, et il inscrivit des calligraphies indiquant le nom des chapitres locaux. La vie de ceux
qui s’entraînent pleinement à chaque instant,
jour après jour, brille comme de l’or.
(D. Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine,
vol. 30-II, p. 198)
Extrait de D&E-février 2010
L’hiver se change en printemps. C’est une
vérité universelle que rien ne peut changer. Si
nous fondons notre vie sur la Loi merveilleuse,
nous pouvons indubitablement changer le plus douloureux des hivers de
souffrances karmiques en un magnifique printemps d’espoir. C’est une
certitude incontestable. […]
Le président fondateur du mouvement Soka, Tsunesaburo Makiguchi,
a déclaré que chaque pratiquant était
absolument certain de manifester la
preuve de la foi en la Loi merveilleuse. Il appelait cela « un principe qui ne manque jamais
sa cible ». Il déclarait avec conviction que, par
la pratique du bouddhisme de Nichiren, n’importe qui pouvait immanquablement devenir
heureux. […]
M. Toda disait : « Il suffit de décider, avec toute
la détermination que vous pouvez rassembler, de
refuser d’être vaincus et de faire de votre mieux.
Avec foi dans le bouddhisme de Nichiren, vous
pouvez transformer n’importe quoi en bienfait et
connaître une bonne fortune illimitée. Si, au final,
vous gagnez, alors toutes vos souffrances passées
ne seront plus que de bons souvenirs. »
(D. Ikeda, « L’hiver ne manque jamais de se
changer en printemps », D&E-février 2010, 4-5)
Pour aller plus loin...
- D. Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 5, Acep, 2014.

Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de juin 2025.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro