
Au mois de septembre, nous vous proposons d’approfondir ensemble cette approche du bouddhisme de Nichiren qui souligne que la foi bouddhique n’est pas séparée de notre vie de tous les jours. Ce thème est au programme de l’activité d’étude de niveau I qui aura lieu le 19 octobre 2025.
Introduction
Daisaku Ikeda nous encourage ainsi : « Nous devrions déployer des efforts réguliers et soutenus, profondément enracinés dans notre vie quotidienne. Si nous voyageons dans l’orbite de “la foi équivaut à la vie quotidienne”, aucune prière ne restera sans réponse. Nous pourrons alors mener une vie où tous nos désirs seront satisfaits. À l’inverse, si toutes nos prières étaient immédiatement exaucées sans avoir aucun effort à fournir, notre paresse prendrait le dessus. Si tous nos désirs étaient satisfaits sans avoir à faire l’expérience de la souffrance et de l’adversité, nous ne pourrions pas comprendre la peine et les luttes des autres, et notre compassion s’étiolerait peu à peu. » (« Encouragements quotidiens », D&E-juillet-août 2016, p.115.)
Extrait de Valeurs humaines, hors-série n°11
Remporter la victoire dans tous les aspects de notre vie
Bien que la religion occupe une place particulière dans la vie spirituelle des gens, elle
est souvent considérée comme restant éloignée des défis de la vie quotidienne ou des préoccupations du
monde réel. Dans le bouddhisme de
Nichiren, cependant, la foi et la vie
quotidienne ne sont pas considérées
comme séparées. Nichiren écrivit :
« Considérez le service de votre seigneur
comme la pratique du Sûtra du Lotus. »
(Réponse à un croyant, Écrits, 914)
Les termes « le service de votre seigneur » correspondent aujourd’hui à toute forme de
responsabilité ou d’obligation que nous pourrions avoir dans notre travail, ou dans la société en
général. […]
Si l’on compare notre foi aux racines d’un arbre, notre
vie quotidienne représenterait le tronc et les branches
qui portent les fleurs et les fruits. Par ailleurs, une vie
sans foi comme fondement est comme une plante
sans racines, elle se laisse facilement emporter au
gré des événements et de l’environnement. Selon le
bouddhisme de Nichiren, plus les racines de notre
foi sont profondes, plus notre vie personnelle est
solidement ancrée.
Ainsi, dans ce bouddhisme, la foi et la vie quotidienne sont considérées comme indissociables, et
c’est pour cette raison que la Soka Gakkai se fonde
sur le principe de « la foi équivaut à la vie quotidienne », selon lequel la manière dont nous vivons
reflète notre croyance bouddhique. En accord avec
ce principe, un pratiquant du Sûtra du Lotus devrait
s’évertuer à inspirer confiance dans la société et à
remporter la victoire dans tous les aspects de sa vie.
(Valeurs humaines, hors-série n° 11, Acep 2025,
p 95-97)
Extrait des La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2
La foi équivaut à la vie quotidienne et le bouddhisme se manifeste dans la société. Il est
donc inconcevable que notre pratique bouddhique et les enseignements du bouddhisme
ne puissent pas nous aider à remporter
la victoire dans notre vie quotidienne et
dans la société, ou à devenir heureux.
Nous sommes tous confrontés à des problèmes, à la tristesse et à la souffrance.
Mais les souffrances qui résultent des
désirs terrestres sont le tremplin vers
l’illumination. […]
Le bonheur ne correspond pas à l’absence de problèmes et de souffrances. Refuser
d’être vaincu, être capable d’endurer tout ce qui
nous arrive – voilà ce qu’est le bonheur. […] Les
personnes qui ne se laissent jamais vaincre par quoi
que ce soit remportent la victoire. Plus spécifiquement, celles qui mènent leur vie en restant invaincues et fidèles aux convictions auxquelles elles ont
prêté serment dans leur jeunesse sont les plus fortes
et les plus admirables de toutes.
Les gens qui peuvent rendre les autres heureux
connaissent un bonheur authentique. La véritable
victoire consiste à devenir une personne dont la
présence, à l’image du soleil, illumine la vie de tous
ceux qui l’entourent. Dans le cœur d’une telle personne flotte avec fierté l’étendard du bonheur, sur
lequel sont inscrites l’indépendance d’esprit et l’estime de soi.
Jamais la bannière de la victoire ne pourra orner une
vie d’inaction. Jamais la bannière de la victoire ne
flottera là où la foi ne s’accompagne pas d’actions. En
cette noble et significative période de votre jeunesse,
puis tout au long de votre vie, surmontez chaque obstacle en étant invaincues et en allant de l’avant sur
la voie que vous avez choisie, tout en faisant briller
dans votre cœur la lumière de la victoire, pareille au
soleil du matin.
Tel est le mode de vie le plus humain. Tel est l’esprit du bouddhisme de Nichiren. Telle est l’essence
de notre pratique bouddhique. « Les difficultés apparaîtront, et nous devrons les considérer comme étant [la
paix et la sérénité]. » (OTT, 115) – rappelons-nous
toujours ces mots profonds de Nichiren.
(D. Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix,
vol. 2, partie 1 sur 2, p. 94-97)
Extrait de Créer le siècle de l’humanisme
La conception profonde
du Sûtra du Lotus
Les mots que Nichiren attribue ici au Sûtra du
Lotus, à savoir que « rien de ce qui concerne les
affaires mondaines dans cette vie, ou le travail, n’est
jamais contraire à la réalité ultime » (cf. Le don
de riz, Écrits, 1133), correspondent en fait à un
commentaire du grand maître Tiantai qui paraphrase un passage du chapitre « Les bienfaits
du maître de la Loi » du Sûtra du Lotus (19e).
Nichiren cite fréquemment ces mots dans ses
écrits. Ils signifient que tous les domaines d’activités humaines, qu’ils concernent la gestion d’un État ou la vie quotidienne, ne
sont en aucun cas contraires au bouddhisme mais s’accordent avec lui. Tous
les aspects de notre vie quotidienne et le
monde dans lequel nous vivons reflètent
les principes du bouddhisme. Les pratiquants de la Soka Gakkai ont gravé ces
mots dans leur cœur et s’appuient sur
eux pour contribuer au rayonnement de leur
lieu de travail et de l’ensemble de la société. […]
La lumière de la sagesse et de la compassion
bouddhiques illumine notre monde troublé et
constitue une source de courage et d’espoir.
C’est pour cela que, nous appuyant sur la Loi
merveilleuse, nous nous efforçons d’agir pour
notre propre bonheur et pour celui des autres
ainsi que pour le bien-être de notre environnement et de la société. Telle est « la véritable
voie » (Le don de riz, Écrits, 1133) pour atteindre
la bouddhéité à laquelle Nichiren fait référence
dans cette lettre.
(D. Ikeda, Créer le siècle de l’humanisme, Acep 2024, p. 49-50)
Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix
Kosen rufu commence par des actions
engagées dans la vie quotidienne
• Certes, les profondes discussions philosophiques sont utiles et les grands idéaux sont
importants ; de même, les cours inspirants sur
les écrits de Nichiren ont certainement leur rôle.
Mais nous ne devons jamais devenir
des idéologues sans substance, qui
font de beaux discours sur l’amour
de l’humanité tout en s’abstenant de
chérir ceux qui les entourent. Ceux
qui éludent toute tâche difficile et
qui s’enivrent de leur propre rhétorique ont sans doute une haute opinion d’eux-mêmes, mais, en réalité,
ils sont loin d’être admirables.
Il est facile d’être attiré par des idéaux abstraits
alors qu’il est difficile de surmonter les réalités de la vie quotidienne. J’espère que, tout en
protégeant le magnifique idéal de kosen rufu,
vous poursuivrez, jour après jour, la pratique
concrète qui consiste à encourager et à motiver
une personne, puis une autre, à contribuer à
kosen rufu. Voilà ce que sont la pratique et les
durs efforts pour transmettre la Loi merveilleuse dans le monde réel.
(D. Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 1 sur 2, Acep, p. 86-87)
• La foi se manifeste dans la vie quotidienne,
et le bouddhisme s’exprime dans la société. Il
serait véritablement regrettable que,
malgré notre pratique, nous menions
une vie si désordonnée au point que
cela ait un impact négatif sur notre
lieu de travail. Un tel exemple inciterait inévitablement les gens à s’interroger sur la validité du bouddhisme
de Nichiren. […]
Les petites choses comptent. Bonnes
ou mauvaises, elles s’accumulent et peuvent
finir par donner des résultats très différents.
C’est pourquoi la meilleure manière de parvenir aux objectifs importants que vous vous
fixez pour l’avenir consiste à veiller attentivement
aux défis moindres que vous avez à relever au quotidien et de les surmonter tous.
Nichiren écrit : « Si quelqu’un ne peut parvenir à franchir un fossé d’un jo1, comment pourrait-il en franchir
un de dix ou de vingt ? » (Les actions du pratiquant du
Sûtra du Lotus, Écrits, 772) Les petits défis, les petits
succès qui se répètent encore et encore deviennent
de grandes victoires qui s’épanouissent en une vie
couronnée de succès.
(D. Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix,
vol. 2, partie 2 sur 2, Acep, p. 121-122)
Extrait de Créer le siècle de l’humanisme
« Quand le ciel est clair, la terre est visible. De
même, celui qui connaît le Sûtra du Lotus comprend le sens de toutes les affaires de ce monde. » (L’objet de vénération pour observer l’esprit, Écrits, 381)
Ce passage de L’objet de vénération pour observer l’esprit énonce le principe selon lequel le
bouddhisme se manifeste dans la société.
M. Makiguchi et M. Toda abordaient souvent
le sujet lorsqu’ils étaient ensemble.
De même que la terre brille de tout son éclat
lorsque le ciel est clair, la foi et la pratique dans
la Loi merveilleuse ouvrent également la voie de
la victoire dans toutes les affaires de ce monde.
L’expression « connaît le Sûtra du Lotus » signifie avoir une compréhension profonde de l’essence même du bouddhisme. En raison de la
relation entre le bouddhisme et les affaires
de ce monde, celui qui saisit parfaitement les
enseignements du bouddhisme peut aussi comprendre le cœur même de la vie séculière. […]
N’oublions jamais ces paroles de Nichiren :
« Considérez le service de votre seigneur comme
la pratique du Sûtra du Lotus. » (Réponse à un
croyant, Écrits, 914) et « Vivez de façon que tous
les habitants de Kamakura fassent votre éloge en
disant que Nakatsukasa Saburo Saemon-no-jo se
consacre au service de son seigneur, au service de
la Loi bouddhique, et s’est toujours soucié des autres. »
(Les trois sortes de trésors, Écrits, 858)
[…]
La clé pour concrétiser les principes de « la foi équivaut à la vie quotidienne » et « le bouddhisme se
manifeste dans la société » n’est autre que notre pratique de Gongyo et notre récitation de Nam-myoho-renge-kyo matin et soir. Comme le déclare Nichiren :
« Matin après matin, nous nous levons avec le Bouddha,
soir après soir, nous nous couchons avec le Bouddha. »
(OTT, 83). C’est grâce à cette pratique quotidienne
que nous transformons notre vie.
Nos prières nous donnent la force d’accomplir notre
révolution humaine, de changer notre karma, de
poursuivre sans cesse nos efforts pour concrétiser
l’idéal de Nichiren – l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays – et de réaliser la paix mondiale.
(D. Ikeda, Créer le siècle de l’humanisme, Acep 2024, p. 52, 53 ; 57-58)
Pour aller plus loin...
- D. Ikeda, Dialogues avec la jeunesse, « La révolution humaine et kosen rufu », Acep, 2012, p. 383-405.
- D. Ikeda, Le Cœur du Sûtra du Lotus, « La foi s’exprime dans la vie quotidienne », Acep, 2013, p. 89-90.
- D. Ikeda, Dialogues avec la jeunesse, « Les êtres humains possèdent la capacité de s’améliorer », Acep, 2005, p. 391.
- D. Ikeda, Créer le siècle de l’humanisme, Acep 2024, chap. 3 p. 40-58.

Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines de juillet-août 2025.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro
- 1. ↑ Jo : unité de mesure du Japon de l’époque qui correspond à trois mètres.