
Pour la quinzaine d’étude en octobre, la dernière avant l’activité d’étude du Niveau 1 qui se déroulera le 19 octobre 2025, nous vous proposons d’aborder le sens profond de Nam-myoho-renge-kyo, thème au programme de cette activité.
Introduction
Nam-myoho-renge-kyo est la phrase unique et essentielle que nous récitons chaque jour pour révéler et ouvrir notre état de vie le plus élevé, l’état de bouddha. Cette phrase est le cœur de l’enseignement de Nichiren Daishonin et recèle une signification extrêmement profonde, car elle est, notamment, le nom de la Loi merveilleuse inhérente à la vie de chaque être vivant et parce que sa récitation permet à chacun de faire surgir son potentiel illimité.
Extrait de Valeurs humaines, hors-série n°11
Nam-myoho-renge-kyo est l’essence du bouddhisme
et la Loi fondamentale perçue par Nichiren pour apporter une
réponse aux souffrances de toute l’humanité. […]
La signification profonde de la Loi
fondamentale est contenue dans son
nom, Nam-myoho-renge-kyo.
Myoho-renge-kyo est le titre complet
du Sûtra du Lotus en japonais, qui
peut être traduit par« le Sûtra du
Lotus de la Loi merveilleuse ».
La loi exposée dans le Sûtra du
Lotus étant difficile à sonder et à comprendre,
on l’appelle Loi merveilleuse (myoho).
Le lotus (renge) est une métaphore utilisée
pour décrire les caractéristiques propres à la Loi
merveilleuse.
Bien qu’il pousse dans l’eau boueuse, le lotus n’est
pas souillé par son environnement et produit des
fleurs pures au doux parfum. Cela évoque l’image
des personnes qui ont foi dans la Loi merveilleuse et
la pratiquent. Bien qu’elles vivent dans le monde réel
qui regorge de souffrances, elles demeurent pures
dans leurs pensées et leurs actions, enseignent aux
autres et les guident vers l’illumination.
De plus, contrairement aux autres plantes, le lotus
contient des graines (les fruits du lotus) à l’intérieur
de ses bourgeons, et les fleurs et les fruits croissent
et apparaissent en même temps. La fleur (la cause)
et le fruit (l’effet) existent donc ensemble, simultanément.
On se sert aussi de cette image pour illustrer
le fait que l’état de bouddha, bien qu’indiscernable,
existe jusque dans la vie des personnes ordinaires
qui n’ont pas encore manifesté cet état de vie et que,
par ailleurs, même après être devenu bouddha, nous
ne perdons pas les états de vie qui caractérisent une
personne ordinaire.
Kyo, qui signifie sûtra, indique que le Sûtra du Lotus
(Myoho-renge-kyo) contient la vérité éternelle – la Loi
merveilleuse –, et que les êtres humains devraient le
vénérer et croire en lui.
Nam, ou namu, est la transcription phonétique en
caractères chinois du mot sanskrit namas, qui signifie
s’incliner devant ou vénérer. Ce terme a été aussi
traduit en utilisant les caractères chinois qui signifient consacrer
sa vie (kimyo). Consacrer sa vie, dans
ce sens, signifie consacrer son corps et son esprit à
la Loi, et s’efforcer de la pratiquer et de l’incarner
de tout son être.
Nam-myoho-renge-kyo est le cœur même et la nature
essentielle du Bouddha, qui s’expriment dans ses
actions pleines de sagesse et de compassion pour
mener tous les êtres humains à l’illumination.
(Valeurs humaines,
hors-série n° 11, Acep, p. 31 à 35)
Extrait des Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 1
Le sens profond de la récitation
du Daimoku du Sûtra du Lotus
Le bouddhisme de Nichiren distingue deux
sortes de Daimoku : le Daimoku de la
foi et le Daimoku de la pratique. Le
Daimoku de la foi désigne l’aspect spirituel de
notre pratique. Cela représente essentiellement
la lutte que
nous menons dans notre cœur contre
nos illusions intérieures, ou notre
obscurité ; une lutte contre les forces
négatives et destructrices en nous. Cela consiste
à dissiper l’obscurité qui enveloppe notre état de
bouddha et à le faire surgir grâce au pouvoir de la
foi. Le Daimoku de la pratique, par ailleurs, désigne
le fait de réciter nous-mêmes Nam-myoho-renge-kyo
et également de l’enseigner aux autres. Cela veut dire
faire des efforts en paroles et en actions pour notre
bonheur et pour celui des autres, donnant ainsi la
preuve de notre lutte spirituelle contre la négativité
intérieure et les illusions.
Quand nous récitons Nam-myoho-renge-kyo, nous
récitons le nom de l’état de bouddha et simultanément,
nous le faisons surgir dans notre vie et dans
celle des autres. Quand notre foi l’emporte sur les
doutes et les illusions intérieures, le pouvoir de notre
état de bouddha inhérent est stimulé par le son de
notre Daimoku, et se manifeste spontanément dans
notre vie. […]
(D. Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren vol. 1,
Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, Acep, p. 13)
Extrait de Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie
La signification de Nam-myoho-renge-kyo
dans la vie des êtres humains
selon Nichiren
Si vous souhaitez arrêter le cycle sans commencement des naissances et
des morts et parvenir absolument à l’illumination suprême en cette vie, vous
devez percevoir le merveilleux principe inhérent à
tous les êtres vivants : Myoho-renge-kyo.
La récitation de Myoho-renge-kyo vous
permettra donc de percevoir le principe merveilleux inhérent à tous les êtres vivants.
Le Sûtra du Lotus est le roi des Sûtras,
authentique et correct dans les mots comme
dans les principes. Ses mots sont la réalité
ultime, et cette réalité est la Loi merveilleuse [ou myoho]. On l’appelle Loi merveilleuse parce qu’elle révèle le principe
de la relation d’inclusion mutuelle entre chaque
instant de vie et tous les phénomènes. C’est pourquoi ce Sûtra est la sagesse de tous les bouddhas.
La vie à chaque instant inclut le corps et l’esprit, le
soi et l’environnement de tous les êtres vivants et de
tous les êtres non sensitifs, dans les dix états ainsi
que dans les trois mille mondes, notamment les plantes,
le ciel, la terre et même la plus infime particule de poussière. La vie à chaque instant
imprègne tous les phénomènes, et s’y manifeste [c’est le sens de l’Entité de la
Loi]. S’éveiller à ce principe est en soi la relation d’inclusion mutuelle entre chaque instant de vie et tous les
phénomènes.
Toutefois, même si vous récitez et gardez
Myoho-renge-kyo, si vous considérez la Loi comme extérieure à vous, vous ne pratiquez pas la Loi merveilleuse
mais un enseignement inférieur. « Enseignement inférieur » désigne les Sûtras autres que celui-ci [le Sûtra du
Lotus], qui constituent des moyens opportuns et donc provisoires. Aucun des enseignements provisoires ne conduit
directement à l’illumination. Or, sans voie directe vers
l’illumination, vous ne pourrez pas atteindre la bouddhéité, même si vous pratiquez
vie après vie pendant d’innombrables kalpa. Atteindre la bouddhéité en cette vie
est alors impossible. Par conséquent, quand vous récitez
ou lisez« myoho » et« renge », vous devez faire surgir la foi profonde que Myoho-renge-kyo est votre vie
elle-même.
[…] si l’esprit des êtres vivants est impur, leur terre aussi
est impure mais que, si leur esprit est pur, leur terre l’est
également. Il n’y a pas de terre pure ou impure en soi.
La différence réside seulement dans le bien ou le mal à
l’intérieur de notre esprit.
Il en va de même entre un bouddha et un être ordinaire.
Quand on est dans l’illusion, on est appelé être ordinaire
mais, quand on est dans l’illumination, on est appelé
bouddha. Tel un miroir terni qui brillera comme un
joyau une fois poli. Un esprit assombri par les illusions
de l’obscurité inhérente à la vie est comme un miroir
terni. Une fois poli, il deviendra inéluctablement un
clair miroir réfléchissant la nature fondamentale de
tous les phénomènes et la réalité essentielle. Faites surgir
une foi profonde et polissez constamment votre miroir,
jour et nuit. Comment le polir ? Seulement en récitant
Nam-myoho-renge-kyo.
Quel est donc le sens de« myo » ? C’est simplement la
nature mystérieuse de notre vie, d’instant en instant,
inconcevable par l’esprit et inexprimable par les mots.
Lorsque nous observons notre propre esprit à un moment
donné, nous ne voyons ni forme ni substance prouvant
qu’il existe. Pourtant, nous ne pouvons nier son existence car de nombreuses pensées différentes ne cessent
de se présenter à nous. L’esprit ne peut être considéré
comme existant ou non existant. La vie est en fait une
réalité insaisissable qui transcende à la fois les mots et
les concepts d’existence et de non-existence. Elle n’est ni
existence, ni non-existence, mais manifeste les qualités
de ces deux aspects. C’est l’Entité merveilleuse de la Voie
du Milieu qui est la réalité ultime.
« Myo » est le nom
donné à la nature merveilleuse de la vie, et« ho », à ses
manifestations.
« Renge », qui signifie fleur de lotus,
sert à symboliser le mystère de cette Loi. Si nous comprenons que notre
vie au moment présent est« myo », alors
nous comprendrons que notre vie à d’autres moments
est la Loi merveilleuse. Cette prise de conscience est le
« kyo », ou Sûtra merveilleux. Le Sûtra du Lotus est le
roi des Sûtras, la voie directe vers l’illumination, car il
explique que l’Entité de notre vie, qui manifeste soit le
bien soit le mal à chaque instant, est en fait l’Entité de
la Loi merveilleuse.
Si vous récitez Myoho-renge-kyo avec une foi profonde
en ce principe, vous êtes assuré d’atteindre la bouddhéité en cette vie. C’est pourquoi il est dit dans le Sûtra :
« [...] Après ma disparition [une personne pleine de
sagesse] devrait accepter et garder ce Sûtra. Une telle
personne, assurément et sans doute aucun, atteindra la Voie du Bouddha. » N’en doutez jamais si peu
que ce soit.
(Nichiren, Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, Écrits, 35)
Extrait de La phrase unique et essentielle
La pratique essentielle
du bouddhisme de Nichiren
[…] dans le titre, ou Daimoku, c’est-à-dire Nam-myoho-renge-kyo, se trouve inclus tout le Sûtra
[du Lotus] avec l’ensemble de ses huit volumes,
vingt-huit chapitres et soixante-neuf mille trois
cent quatre-vingt-quatre caractères, sans qu’il n’en
manque un seul. Bai Juyi déclara à ce propos que le
titre est au Sûtra ce que les yeux sont au Bouddha.
Dans le huitième volume de ses Annotations sur
le Commentaire textuel du Sûtra du Lotus,
Miaole déclare :« Quand, par souci de brièveté,
on ne mentionne que le Daimoku, ou titre, tout
le Sûtra est implicitement inclus. » Il veut dire
par là que, même si par souci de brièveté on ne
prononce que le titre du Sûtra, tout le Sûtra est
contenu dans ce seul titre.
Il existe un point essentiel en toutes choses, et le
cœur du Sûtra du Lotus est son titre, ou Daimoku,
Nam-myoho-renge-kyo. Si vous le récitez matin
et soir, vous lisez en fait la totalité du Sûtra du Lotus.
Réciter le Daimoku deux fois revient à lire deux fois
l’intégralité du Sûtra, cent Daimoku équivalent à cent
lectures du Sûtra, et mille Daimoku à mille lectures du
Sûtra. Par conséquent, si vous récitez constamment le
Daimoku, vous lirez sans cesse le Sûtra du Lotus. […]
Même sans lire ni étudier le Sûtra, la seule récitation
du Daimoku est la cause d’une racine de bien. Le Sûtra
enseigne que les femmes, les hommes mauvais, et tous
ceux qui sont dans l’état d’animalité et en enfer – en fait,
tous les êtres des dix états – peuvent atteindre la bouddhéité en cette vie. [C’est encore bien plus merveilleux
que] le feu produit par une pierre extraite du fond d’une
rivière ou qu’une lanterne éclairant un lieu plongé dans
l’obscurité depuis cent, mille ou dix mille ans. Si même
les choses les plus ordinaires en ce monde sont si merveilleuses, combien plus merveilleux encore est le pouvoir
de la Loi bouddhique ! Nous, êtres ordinaires, sommes
enchaînés par le mauvais karma, les désirs terrestres et
les souffrances des naissances et des morts. […]
Le Grand Maître Dengyo déclare :« Grâce au pouvoir
du Sûtra du Lotus de la Loi merveilleuse, ils peuvent
y parvenir en cette vie. » Il se réfère ici à l’exemple de
la fille du roi-dragon qui parvint à la bouddhéité sous sa
forme reptilienne grâce au pouvoir du Sûtra du Lotus.
N’ayez aucun doute à ce sujet.
(Nichiren, La phrase unique et essentielle, Écrits, 933934)
Pour aller plus loin...
- Le Bouddhisme de Nichiren, Acep, 2014, p. 214 à 218.
- D. Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren – Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, Acep, 2014, p. 11 à 18 ; p. 28 à 34 ; p. 46 et 47 ; p. 77 et 78 ; p. 81 à 88 ; p. 93 à 100 ; p. 105 à 107.

Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de septembre 2025.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro