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Pour la quinzaine d’étude du mois de novembre, mois anniversaire de la fondation de la Soka Gakkai ainsi que du décès des présidents Makiguchi (en 1944) et Ikeda (en 2023), nous vous proposons d’approfondir ce que signifie s’acquitter de dette de reconnaissance envers son maître. Nous vous invitons à étudier un passage de votre choix parmi les cinq suivants à l’occasion de vos réunions.

 

Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3

La lutte éternelle des présidents Makiguchi et Toda
M. Toda, qui fut lui aussi incarcéré pour ses croyances, se souciait chaque jour du bien-être de son maître âgé. Évoquant un jour cette période d’emprisonnement, il déclara : « Je soutenais M. Makiguchi avec tant de dévotion que, quand je ne le voyais pas pendant trois jours, il me semblait avoir été séparé de lui depuis un an. »
M. Toda soutint M. Makiguchi et travailla à ses côtés de 21 à 45 ans. Nous pouvons d’autant mieux imaginer combien sa peine, sa colère et son chagrin furent immenses lorsqu’il apprit la mort de son maître.
Émergeant du fond d’un désespoir indescriptible, il se dressa courageusement en tant que seul disciple véritable de M. Makiguchi. Il nous confia que, après avoir appris la mort de son maître en prison, il avait fait ce serment : « Attendez donc ! Je vais vous montrer si Makiguchi avait raison ou non ! Si je devais adopter un pseudonyme, je prendrais pour nom comte de Monte-Cristo pour accomplir quelque chose de grand et m’acquitter de ma dette de reconnaissance envers lui. » Lors de la cérémonie commémorative marquant le dixième anniversaire de la mort de M. Makiguchi, en novembre 1954, il évoqua son serment en ces termes : « Je n’ai pas encore fait ce que je dois pour mon maître, mais je suis prêt à consacrer le reste de ma vie à prouver la rectitude de ses actions. » Ces paroles représentent le vœu passionné d’un disciple manifestant une loyauté éternelle envers son maître. Fidèle à sa promesse, M. Toda lutta inlassablement pour venger M. Makiguchi et y parvint brillamment. Je considère cet état d’esprit et cette pratique sincères comme l’essence même d’une noble relation de maître et disciple. C’est pourquoi j’ai fait mien l’objectif que M. Toda s’est fixé pour sa vie et je me suis consacré de tout cœur à sa réalisation.
Lors de la même cérémonie, M. Toda a dit : « Je considère ma relation avec M. Makiguchi comme une relation entre parent et enfant. Je veux dire par là que j’ai hérité de sa spiritualité […] J’en ai hérité et, par ailleurs, je me suis vu confier une grande mission – faire connaître sa théorie des valeurs dans le monde entier. Avoir reçu un tel héritage m’a permis d’accomplir une grande tâche. » Il continua alors à consacrer sa vie à l’accomplissement de son vœu.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 2, Acep, p. 67-68)

 

Concrétiser la vision des premier et deuxième présidents
À chaque fois qu’il évoquait la mort de M. Makiguchi, Josei Toda finissait toujours par dire, d’un ton furieux et passionné : « C’est sûr, je vengerai mon maître. Cette fois, je ne perdrai pas ! Je réaliserai à tout prix son rêve, kosen rufu, et je créerai une société où la paix prévaudra éternellement. Je prouverai au monde la grandeur de M. Makiguchi. Ne crois-tu pas, Shin’ichi, que c’est là le véritable défi pour un disciple ? » […]
Lors de la cérémonie de commémoration du décès de M. Makiguchi, Shin’ichi Yamamoto se rappela ce que M. Toda ressentait à chaque fois qu’il assistait à ce type de cérémonie. On fit brûler de l’encens, puis un pratiquant engagé depuis l’époque de M. Makiguchi prononça un discours. Lorsque Shin’ichi se présenta à son tour au micro, il se mit à parler d’une voix calme : « Si nous considérons M. Toda comme notre père, alors M. Makiguchi serait notre grand-père. Cela ferait de nous – disciples de M. Toda – les disciples de la deuxième génération, les petits-enfants, en quelque sorte. En tant que disciple de cette deuxième génération, je n’ai jamais eu la chance de rencontrer personnellement M. Makiguchi, mais M. Toda me parlait constamment du noble caractère de son maître et de la grandeur spirituelle dont il fit preuve en se dressant pour lutter en faveur du bien-être et du bonheur de la société.
Après la mort de M. Makiguchi, M. Toda hérita pleinement du noble esprit de son maître, qui consistait à se consacrer avec le plus grand dévouement à la propagation de la Loi. Il a bâti la Soka Gakkai d’aujourd’hui, et a entrepris, les uns après les autres, des combats difficiles pour son pays natal, pour la Loi et pour le bonheur des êtres humains.
Bien que je sois encore bien trop jeune et inexpérimenté, j’ai été nommé troisième président pour perpétuer l’œuvre de ces deux grands hommes – notre fondateur, M. Makiguchi, et mon maître, M. Toda. Je suis fortement déterminé à répondre à leurs attentes et, avec la plus grande sincérité et le plus profond dévouement, à faire tout simplement de mon mieux. » […]
« Bien que je manque de capacités, j’aimerais faire de la cérémonie de commémoration de ce jour une occasion de renouveler mon engagement et ma détermination à
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 2, Acep, p. 70-72)

 

Concrétiser la vision de mon maître
Il n’y a, à ma connaissance, aucun dirigeant du peuple qui soit comparable à M. Toda. Telle est ma conviction. J’en ai fait part là où je me suis rendu, lors de mes voyages à l’étranger.
J’ai rencontré de nombreux dirigeants d’envergure et de renommée internationales et j’ai dialogué avec des individus qui brilleront sans nul doute dans l’Histoire, mais M. Toda était d’une grandeur tout à fait unique. Je le sais mieux que quiconque. C’est pour moi une source incomparable de fierté que d’avoir mené mon existence en tant que disciple de ce grand maître de vie. Il représente absolument tout pour moi. Je considère le fait de concrétiser ses rêves, de les faire vivre dans le monde, comme mon unique mission et le plus grand honneur qui soit. Je me suis concentré sur ce seul objectif, plutôt que sur toute autre préoccupation ou intérêt personnels.
Un jour, M. Makiguchi fit remarquer : « Si, aujourd’hui, nous prospérons et nous nous épanouissons, nos prédécesseurs n’en seront que plus brillants. En revanche, si nous sommes en pleine déperdition, l’éclat de nos prédécesseurs se ternira. » Comme ces mots sont justes ! J’ai lutté avec la détermination indéfectible de montrer la grandeur des présidents Makiguchi et Toda, en faisant de leurs espoirs et de leurs visions une réalité. Si, en tant que troisième président, je ne réussissais pas à faire prospérer la Soka Gakkai, je ne pourrais pas m’acquitter de ma dette de reconnaissance envers mes prédécesseurs et, encore moins, démontrer la grandeur de mon maître. C’est pourquoi j’ai travaillé inlassablement pour ouvrir de nouvelles voies dans chaque domaine. J’ai fondé le parti Komei, l’Association des concerts Min-On, les musées d’art Fuji, l’Institut de philosophie orientale, l’université Soka, et les écoles Soka. Toutes ces réalisations se fondent sur les idées et les plans que mon maître m’a transmis ou auxquels il avait réfléchi en diverses occasions.
J’ai fait mien son cœur et j’ai œuvré pour faire aboutir chacun de ses projets. On peut penser qu’il s’agit là de mes réalisations personnelles, mais leur véritable finalité a toujours été de prouver et de mettre en lumière la grandeur des présidents Makiguchi et Toda.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 2, Acep, p. 125-126)

 

Extrait de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30

Lorsqu’il prit la parole à l’occasion de la célébration du dixième anniversaire du décès du président Makiguchi, en novembre 1954, Toda décrivit ses sentiments le jour où, en prison, il apprit que son maître, à qui il devait tout, était décédé : « Jamais de ma vie je n’avais ressenti autant de peine. En cet instant, je me suis dit : “Observez-moi ! Je prouverai au monde entier que mon maître avait raison. Si je devais adopter un pseudonyme, je prendrais celui de comte de Monte-Cristo. J’accomplirai de grandes choses pour m’acquitter de ma dette envers mon maître.” »
« Le comte de Monte-Cristo » est le nom du héros d’Alexandre Dumas (1802-1870) dans le roman qui porte ce titre. Dans sa traduction en japonais par Ruiko Kuroiwa, ce roman s’intitule Gankutsu-o (litt. « le roi des cavernes »).
Il y est question d’un jeune marin nommé Edmond Dantès, qui est victime d’un complot perfide. Il est arrêté puis emprisonné au château d’If, où il rencontre le détenu d’une cellule voisine, l’abbé Faria, un homme d’un âge avancé qui devient son mentor. Ce dernier l’instruit dans nombre de domaines et lui révèle l’existence d’un trésor caché sur l’île de Monte-Cristo. Quatorze ans plus tard, Dantès s’échappe de prison et s’empare du trésor. Devenu extrêmement riche, il prend le nom de comte de Monte-Cristo et s’introduit dans la haute société parisienne, où il entreprend de se venger de ceux qui sont responsables de son emprisonnement injuste et de récompenser les personnes qui l’ont aidé.
Toda fit le serment de persévérer avec ardeur et de surmonter tous les obstacles, comme le héros du roman, pour venger la mémoire de son maître, mort en raison de l’oppression du gouvernement militariste japonais. La « vengeance » de Toda consista à démontrer l’intégrité et la droiture de son maître. Cela l’amena, entre autres, à lutter contre le fléau du pouvoir, qui avait provoqué la disparition prématurée de Makiguchi ainsi que la mort et la souffrance de tant d’autres personnes durant la guerre. Et cela signifiait aussi permettre à toute l’humanité de parvenir au bonheur et à la paix.
Toutes ces raisons incitèrent Toda à nommer le héros de son roman Gankutsu-o [c’est-à-dire le roi des cavernes, ce qui correspond au titre de l’œuvre de Dumas en japonais], et à raconter dans ce livre, pour la postérité, la vie et la grandeur de Makiguchi.
(D. Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30 partie 1, Acep, p. 137-138)

 

Extrait de Une religion de la révolution humaine

Je me suis engagé dans la Campagne de février 1952 avec le profond désir de m’acquitter de ma dette de reconnaissance envers le président Toda et, en tant que disciple, de partager la lutte de mon maître. J’étais déterminé à faire de ce mois de février, mois de naissance de Nichiren et de M. Toda, le mois d’un remarquable développement parmi les pratiquants.
Et fidèle à l’esprit de la jeunesse, j’ai partagé ce souhait avec les pratiquants du chapitre. Ce vœu et cette détermination m’ont permis de dépasser mes limites et de prendre des mesures concrètes qui ont abouti à une vaste progression de notre mouvement de transmission.
La reconnaissance et la croyance ne sont que pure abstraction si nous ne faisons qu’en parler ou si ce sont des sentiments que nous gardons dans notre cœur sans les faire vivre concrètement. Ce n’est que lorsque nous les incarnons, les mettons en pratique, qu’ils peuvent véritablement engendrer des valeurs et devenir vivants. Lorsqu’un vœu est puissant, notre détermination à l’exaucer s’en trouve renforcée, et cela éveille le courage de ne redouter aucune difficulté et de faire jaillir la sagesse de transformer la réalité. La clé est de gagner la victoire sur vous-mêmes. Dans la Campagne de février, nos pratiquants se sont libérés du sentiment d’être enchaînés par leur karma et se sont dressés et engagés résolument dans le dialogue bouddhique. Ils ont ainsi fait jaillir leur bouddhéité inhérente, et cela leur a donné le pouvoir d’accomplir l’œuvre du Bouddha, en tant qu’émissaires du Bouddha.
(Daisaku Ikeda, Une religion de la révolution humaine, Acep, p. 45-46)

 

Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois d'octobre 2025.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro

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