Lettre de Laurent Dervieu, membre du consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren

Avec l’exposition sur les sûtras bouddhiques, le colloque et la conférence organisés à cette occasion, nous venons d’accueillir, en avril dernier, des événements sans précédents porteurs d’espoir. Nous ne remercierons jamais assez nos aînés et notre maître d’avoir ouvert cette voie dans notre pays.

Comment continuer ce chemin maintenant, aujourd’hui ?

Le Sûtra du Lotus nous enseigne que la vie de chaque être humain est infiniment précieuse et noble. Mais, à l’époque que nous traversons, l’ignorance ou l’obscurité affectent les êtres humains et les rendent incapables de goûter à cette vérité comme une valeur fondamentale et qui représente le plus grand trésor de l’univers. Le bouddhisme enseigne que ce manque de croyance est la caractéristique essentielle d’une forme d’irrespect de la vie et la cause des différentes souffrances auxquelles nous sommes confrontés.

Comment éliminer cette cause principale des souffrances ?

Éclairé par le Sûtra du Lotus, Nichiren Daishonin déclare lui aussi que « toutes les souffrances endurées par tous les êtres humains proviennent d’une seule cause et qu’elles sont toutes les souffrances de Nichiren lui-même. » (WND-II, 934)

Ce message nous indique clairement qu’il n’y a pas de bouddha centré sur soi se contentant d’accumuler des bienfaits. S’il est incontestable que celui qui croit dans la Loi merveilleuse verra ses prières exaucées, il n’en reste pas moins qu’il faut retrouver cette pratique de bodhisattva et notre identité profonde. Celle qui agit pour le bien-être des autres avec ce coeur de parent (notre état de bouddha) et le comportement d’un pratiquant du Sûtra du Lotus.

Enseigner aux autres la Loi merveilleuse est la pratique ultime de la grande compassion, le sabre qui coupe l’ignorance et les ténèbres dans la vie des êtres humains. Grâce à notre foi dans cette nature de bouddha, nous pouvons refuser de dénigrer qui que ce soit et respecter la dignité de sa propre vie et celle des autres. Nous nous engageons ainsi dans la noble voie de la pratique et pouvons en montrer aux autres les bienfaits. En développant la sagesse plutôt que la violence, nous élevons notre état de vie et celui de l’humanité.

Dans le livre du dialogue entre Daisaku Ikeda et Lokesh Chandra, ce dernier cite un extrait d’une lettre que Tagore écrit à Gandhi : « Nous avons pour devoir de libérer l’homme du filet qu’il a lui même tissé : une organisation égoïste fondée sur les nations. Quand un papillon vole dans le ciel, il comprend que sa liberté céleste est bien plus précieuse que son cocon. »1

En nous fondant sur cette révolution de l’esprit humain qui augmente l’expansion de notre coeur, nous construisons une nouvelle ère fondée sur l’éveil spirituel. Face aux événements tragiques qui secouent nos sociétés, prenons un nouveau départ où l’orgueil et l’égoïsme de l’être humain se dilueront très naturellement avec une nouvelle dimension de la vie dans nos coeurs.

Notes

  • 1. D. Ikeda et L. Chandra, Le bouddhisme ou la voie des valeurs, L’Harmattan, 2016, p. 121.

Ajouter un Commentaire


 
En poursuivant sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies à des fins de navigation, de statistiques de visites, et autres fonctionnalités. En savoir +