Conférence donnée par Dennis Gira, théologien, professeur à l’Institut catholique de Paris et spécialiste du bouddhisme, le 17 mai 2002, au centre bouddhique Soka de Paris-Opéra.
Le bouddhisme considère l'instant présent comme le point de départ de tous les possibles. Cultiver en soi le vœu de vivre en harmonie avec les autres rend chaque moment présent dynamique. Etre capable de rediriger sans cesse le cours des choses nous ouvre à une vie véritablement riche de sens.
Le bouddhisme enseigne qu’au-delà de la naissance et de la mort qui délimitent notre existence physique, l’essence de notre vie perdure éternellement. Dans cette conception, la vie et la mort ne s’opposent pas. Elles sont les deux phases alternées de la vie éternelle, que Nichiren Daishonin a identifiée à la Loi merveilleuse : Myoho-renge-kyo.
Le bouddhisme, parce qu'il répond aux quatre souffrances fondamentales de l'être humain, est un enseignement universel et transhistorique. Il semble toutefois particulièrement à propos dans notre monde contemporain. La preuve en est l'écho toujours grandissant qu'il rencontre dans nos sociétés depuis les années soixante.
Nichiren décrit notre époque comme une période de grandes turbulences dans laquelle l’enseignement du Bouddha est amené à retrouver son sens originel. De ce point de vue, la crise actuelle n’est pas une surprise, mais une invitation à puiser dans la sagesse de cet enseignement.
Le bouddhisme propose une voie de développement – la “révolution humaine” – qui, comme toute voie spirituelle, s'assimile plus à une course de fond qu'à un sprint... Ainsi, il est certain que la personne qui persévère correctement dans sa pratique peut expérimenter un épanouissement significatif au fil du temps.
Temps et liberté ne font apparemment pas bon ménage, tant l’un semble empiéter sur l’autre. En insistant sur l’état de vie intérieur, le bouddhisme nous apprend à mieux gérer cette denrée rare qu’est le temps.