Lettre de Frédéric Chiba, vice-président du consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren
Le 21 avril dernier, notre maître bouddhique, Daisaku Ikeda, a adressé un message à l’occasion de la commémoration du 3 mai1 et du 45e anniversaire de la fondation de l’Institut européen.
Il dit : « (…) Le voyage entrepris sur le chemin de kosen rufu est une voie grandiose, qui mène à la paix et au respect de la dignité humaine auxquels aspirent tous les êtres humains. » Nous avons la chance actuellement de pouvoir lire les derniers épisodes de son roman La Nouvelle Révolution humaine qui raconte ce fabuleux voyage.2 Il y décrit ses rencontres avec des personnalités dans le monde entier et notamment en France, en 1987 et 1989.
En 1993, lorsqu’il commence à rédiger ce roman, à l’âge de 65 ans, il écrit : « Je considère La Nouvelle Révolution humaine comme l’œuvre de ma vie. J’ai décidé de décrire le mieux possible le chemin véritable, aussi indestructible que le diamant, du maître et du disciple, et de brosser le magnifique tableau composé par les précieux enfants du Bouddha qui avancent vers la concrétisation du rêve du kosen rufu mondial, exactement comme Nichiren Daishonin l’a enseigné. »3
À ce propos, nous célébrons ce mois-ci le 3 juillet, Jour de l’unité d’esprit entre le maître et le disciple, qui est à l’origine de cette voie grandiose qui s’est étendue à 192 pays et territoires, tel un grand courant ininterrompu. Voici un rappel historique du contexte de cet éternel « 3 juillet » : le 6 juillet 1943, Tsunesaburo Makiguchi et Josei Toda sont arrêtés par les autorités militaristes du Japon. Tsunesaburo Makiguchi meurt en prison le 18 novembre 1944 et Josei Toda en sort le 3 juillet 1945.
Douze ans plus tard, le même jour à la même heure, le 3 juillet 1957, Daisaku Ikeda est emprisonné sur de fausses accusations.
Afin de décrire son incarcération, Josei Toda citait souvent le roman Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, notamment le passage dans lequel l’abbé Faria en prison dit à Edmond Dantès : « Il faut le malheur pour creuser certaines mines mystérieuses cachées dans l’intelligence humaine. »4 En prison, Josei Toda écrivit dans une lettre : « Je lutte durement chaque jour afin d’enrichir, renforcer, réchauffer, faire briller, clarifier, fortifier et élever mon esprit en pensant à l’avenir. »5 Ainsi, il disait souvent : « [M. Makiguchi], dans votre bienveillance vaste et illimitée, vous m’avez permis de vous accompagner en prison. »6
Dans de telles circonstances, l’éveil et le serment de Josei Toda ont conduit à une renaissance du bouddhisme de Nichiren en tant que philosophie vivante, capable d’illuminer le présent et l’avenir. Grâce à l’activité d’étude niveau 17, nous pouvons nous aussi, tous ensemble, hériter de l’esprit combatif, de la sagesse et de la compassion de Nichiren Daishonin. Je vous souhaite de belles activités bouddhiques cet été, sans accident, en famille et avec vos amis, afin de partager et perpétuer le cœur de nos nobles prédécesseurs.
Publié dans Valeurs humaines n°93-94, de juillet-août 2018.
Notes
- 1. ↑ Josei Toda et Daisaku Ikeda ont accédé à la présidence de la Soka Gakkai, respectivement le 3 mai 1951 et le 3 mai 1960. C’est pourquoi le 3 mai est le Jour de la Soka Gakkai.
- 2. ↑ Ces épisodes sont accessibles sur l'Espace personnel.
- 3. ↑ La Nouvelle Révolution humaine, éd. Acep, vol. 1, p.7.
- 4. ↑ Le Comte de Monte-Cristo, tome1, éd. Baudelaire, p.188.
- 5. ↑ D&E-février 2008, 31.
- 6. ↑ D&E-novembre 2008, 32.
- 7. ↑ L’activité d’étude niveau 1 se tiendra le 14 octobre prochain, voir ici.